Les organisations de défense des prisonnier·es palestinien·nes ont annoncé aujourd’hui, dimanche 4 mai, la mort en martyr du prisonnier palestinien Muhyiddin Nijm, âgé de 60 ans, dans l’hôpital Soroka de l’occupation.
Muhyiddin Nijm était détenu sans inculpation ni procès sous le régime de la « détention administrative » depuis le 8 août 2023. Il faisait partie des plus de 3 600 détenu·es administratif·ves, parmi un total de plus de 10 000 prisonnier·es politiques palestinien·nes.
Originaire du village de Siris, au sud de Jénine, Muhyiddin était marié et père de six enfants. Au total, il a passé 19 années dans les prisons de l’occupation, dont les deux dernières années en détention administrative. Bien qu’il souffrait de problèmes de santé chroniques, il s’est vu refuser systématiquement tout traitement médical — une pratique récurrente qui s’inscrit dans l’agression en cours perpétré par l’administration pénitentiaire sioniste, en lien direct avec le génocide à Gaza et dans l’ensemble de la Palestine occupée.
Muhyiddin Nijm est le 66e martyr du mouvement des prisonnier·es palestinien·nes depuis le 7 octobre 2023, selon les chiffres disponibles et qui représentent une estimation basse. Depuis 1967, on compte au moins 303 martyrs parmi les prisonnier·es (aucune donnée n’est disponible pour la période de 1948 à 1967). L’occupation continue de retenir son corps, comme elle le fait avec des centaines d’autres martyrs palestinien·nes, dont au moins 75 prisonniers tombés en martyr, 64 d’entre eux assassinés depuis le début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa.
Le 10 mars 2025, il avait reçu la visite de son avocat dans la prison du désert du Naqab, l’une des prisons où les cas de maladies aiguës et chroniques, de négligence médicale systémique, de mauvais traitements et de propagation massive de la gale sont les plus nombreux. À cela s’ajoutent la torture, les passages à tabac et la politique de famine délibérée.
Lors de cette visite, la détérioration de son état de santé était évidente : il peinait à marcher et ne pouvait se déplacer qu’avec grande difficulté. Malgré de multiples demandes de soins, il n’a été transféré que tardivement pour un examen médical, sans jamais être informé du diagnostic. Il a été privé de soins jusqu’à sa mort, après deux années d’emprisonnement sans procès ni accusation.
Muhyiddin Nijm avait une longue histoire de lutte dans le mouvement de libération palestinien. Avant sa dernière incarcération qui aura durée 2 ans, il avait déjà passé 17 ans dans les prisons coloniales, après avoir été arrêté par les forces d’occupation le 3 mai 1994, alors que ses parents accomplissaient le pèlerinage à La Mecque (Hajj). Il avait été soumis à des interrogatoires et torturé pendant plusieurs mois, avant d’être condamné par un tribunal militaire sioniste à 18 ans de prison pour ses activités politiques et de résistance au sein du mouvement de la résistance islamique, Hamas.
Né en 1965, dans une famille de 14 frères et sœurs, il avait poursuivi des études supérieures après le lycée, obtenant un diplôme en santé publique. Il était devenu l’un des militants les plus actifs du Bloc islamique. Avec le déclenchement de la première intifada, il s’était engagé aux côtés du mouvement Hamas, approfondissant son implication dans la résistance au fil des années.
Le martyr de Muhyiddin Nijm, comme celui de tant d’autres prisonnier·es palestinien·nes, s’inscrit dans une véritable campagne d’assassinats menée à l’intérieur des prisons et camps de détention de l’occupation, à travers une politique institutionnalisée de torture physique et psychologique, de passages à tabac, de famine organisée, d’agressions sexuelles, de propagation volontaire de maladies infectieuses (notamment la gale), et du refus délibéré de tout soin médical. Tout cela se déroule en parallèle du génocide en cours à Gaza et dans l’ensemble de la Palestine occupée. Ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont aggravés par l’interdiction des visites familiales et juridiques, ce qui empêche toute surveillance extérieure des sévices infligés aux prisonnier·es palestinien·nes. Tous·tes les prisonnier·es palestinien·nes, et en particulier les dirigeants du mouvement des prisonnier·es, vivent sous la menace constante d’un assasinat entre les murs, et d’être victimes de la politique de “mort lente » imposée par l’occupation.
Chaque dollar, euro ou livre sterling échangé avec l’occupation ; chaque arme remise à ses forces génocidaires ; chaque mission de coopération policière ou de partage de renseignements entre le projet sioniste et les puissances impérialistes — en particulier les États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays de l’Union européenne — constitue une preuve directe de leur complicité totale dans le génocide en cours, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité visant les prisonnier·es palestinien·nes et le peuple palestinien tout entier.
Le Réseau de solidarité avec les prisonnier·es palestinien·nes Samidoun adresse ses condoléances les plus sincères et rend hommage aux proches, frères et camarades de Muhyiddin Nijm, ainsi qu’à l’ensemble du mouvement des prisonnier·es palestinien·nes. Il appelle chacun et chacune à s’organiser et à agir, à intensifier la lutte au cœur des puissances impérialistes, à mettre fin au génocide, à briser le siège de Gaza, à libérer les prisonnier·es palestinien·nes, et à libérer la Palestine, du fleuve à la mer — notamment en participant à la grève générale mondiale du 15 mai, marquant la 77eme commémoration du début de la Nakba, qui se poursuit encore aujourd’hui.
Téléchargez l’affiche en hommage au martyr Muhyiddin Nijm, ainsi que les autres affiches des prisonniers, pour les utiliser lors de votre prochaine action.
Liste des noms des martyrs du mouvement des prisonniers palestiniens recensés au cours des 18 derniers mois :
- Omar Daraghmeh
- Arafat Hamdan
- Majed Ahmed Zaqoul
- Abdel-Rahman Al-Bahsh
- Atta Yousef Hasan Fayyad
- Zuhair Omar Sharif
- Raja Ismail Samour
- Walid Abdel-Hadi Hamid
- Abdel-Rahman Mar’i
- Dr. Iyad Al Rantisi
- Thaer Samih Abu Assab
- Faraj Hussein Hasan Ali
- Hamdan Hassan Anaba
- Hussein Saber Abu Obeida
- Ali Abdullah Suleiman Al-Houli
- Arafat Al-Khawaja
- Mohammed Ahmed Al-Sabbar
- Mohammed Abu Sneineh
- Ahmed Rizq Qudaih
- Izz al-Din Ziad Al-Banna
- Asif Abdel-Mu’ti Al-Rifai
- Khaled Musa Jamal Al-Shawish
- Majed Hamdi Ibrahim Sawafiri
- Ahmed Abdel Marjan Al-Aqqad
- Jumaa Abu Ghanima
- Dr. Ziad Mohammed Al-Dalou
- Wafa Amin Mohammed Abdelhadi
- Kamal Hussein Ahmad Radi
- Walid Nimr Daqqah
- Fathi Mohammed Mahmoud Jadallah
- Abdel-Rahim Abdel-Karim Amer
- Dr. Adnan Al-Bursh
- Karim Abu Saleh
- Ismail Abdel-Bari Khader
- Mohammed Sharif Al-Assali
- Omar Abdelaziz Junaid
- Adnan Ashour
- Islam Al-Sarsawi
- Sheikh Mustafa Abu Ora
- Nasr el-Din Ziyara
- Kifah Dabaya
- Ayman Rajeh Issa Abed
- Zaher Tahsin Raddad
- Mohammed Munir Musa
- Walid Ahmed Khalifa
- Samir Mahmoud Al-Kahlout
- Moath Khaled Rayyan
- Anwar Aslim
- Sheikh Samih Suleiman Muhammad Aliwi
- Munir Abdullah al-Faqaawi
- Yassin Munir al-Faqaawi
- Mohammed Abdel-Rahman Idris
- Mohammed Anwar Labad
- Alaa Marwan Hamza al-Mahlawi
- Mohammed Walid Hussein Al-Aref
- Mohammed Rashid Saeed Al-Akka
- Ashraf Mohammed Abu Warda
- Motaz Mahmoud Abu Zneid
- Musaab Hani Haniyeh
- Ali Ashour Ali Al Batsh
- Tayseer Sababa Abou Al Saeed
- Khalil Haniyeh
- Ayman Abdel-Hadi Qudaih
- Mohammed Yassin Jabr
- Raafat Adnan Abu Fannouneh
- Khaled Mahmoud Qassem Abdallah
- Walid Khaled Ahmad
- Musaab Hassan Adili
- Khalil Nasser Radaideh
- Muhyiddin Nijm
On compte au moins deux autres travailleurs originaires de Gaza, assassinés dans les prisons sionistes, et dont les noms n’ont pas été rendus publics.
Les prisonniers libérés suivants sont tombés en martyrs soit immédiatement après leur libération, en raison des tortures subies et du refus de soins médicaux, soit — dans le cas de Kazem Zawahreh — à la suite d’un échange de prisonniers, après avoir été transféré dans un hôpital palestinien dans un état de coma.
- Rami Attiya Jumaa Abu Mustafa
- Farouk Ahmed Issa Khatib
- Kazem Issa Zawahreh
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