Vendredi 19 août, la détention administrative du prisonnier palestinien Khalil Awawdeh a été suspendue par les tribunaux d’occupation israéliens en raison de son état de santé fragile au 170e jour de sa grève de la faim. Bien que la suspension d’un ordre de détention administrative ne signifie pas la fin de l’emprisonnement sans charge ni procès, cela signifie que le prisonnier gréviste de la faim peut recevoir des visites de sa famille, de son avocat et d’autres défenseurs des prisonniers en Palestine occupée de 48. Mais aussi que des photos et des vidéos de lui peuvent atteindre les yeux et les oreilles du monde, en particulier alors qu’il poursuit sa grève pour la liberté.
Le régime sioniste a tenté d’éviter la suspension de sa détention tout au long de sa longue grève, mais la détermination d’Awawdeh et l’engagement de la résistance palestinienne, particulièrement la résistance armée, pour obtenir sa libération ont brisé la tentative de tuer lentement Awawdeh à l’abri des regards.
Il ne suspendra pas sa grève sans une fin claire de sa détention, car la suspension n’est pas la même chose que la fin d’un emprisonnement injuste sans accusation ni procès. La suspension a été utilisée de manière trompeuse par le régime israélien à de nombreuses reprises pour tenter de contraindre les prisonniers palestiniens de mettre un terme à leur grève de la faim, pour ensuite réimposer un ordre de détention administrative une fois leur santé améliorée. Ce n’est donc pas la fin de la détention administrative ni la fin de la lutte. Cependant, la période de suspension a été essentielle dans les victoires des grévistes de la faim palestiniens comme Kayed Fasfous, Hisham Abu Hawash et Maher al-Akhras, en augmentant leur visibilité alors qu’ils poursuivent leur grève et en leur donnant accès à leurs familles et à leurs proches dans leur lutte pour la libération. Cette période a été arrachée au prix de luttes et de sacrifices, alors qu’Awawdeh continue de lutter pour la victoire.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun salue la détermination d’Awawdeh et appelle tout le monde à intensifier leurs campagnes et actions pour libérer Khalil Awawdeh et tous les prisonniers palestiniens et mettre fin au système de détention administrative. Parce que la suspension de la détention administrative n’est pas la libération de Khalil, notre tâche est plus urgente que jamais. Il est maintenant temps de s’appuyer sur cet acquis de la Résistance arraché à l’occupant contre sa volonté et d’œuvrer pour soutenir la victoire et la liberté de Khalil et de ses compagnons de détention.
La page de soutien d’Awawdeh a également annoncé qu’il sera libéré le 26 octobre, à la fin de son ordre de détention administrative actuel, tout en avertissant qu’il ne mettra pas fin à sa grève sans une victoire claire pour sa liberté. Cette annonce intervient après que de multiples appels contre son emprisonnement sans inculpation ni procès aient été rejetés par les tribunaux d’occupation, et qu’une autre audience ait été programmée dimanche prochain par la Haute Cour d’occupation pour entendre les objections d’Awawdeh à son emprisonnement sans inculpation ni procès.
Le 18 août, l’avocate d’Awawdeh, Ahlam Haddad, l’a rencontré à l’hôpital Assaf Harofeh où il est détenu et enchaîné au lit malgré sa grande faiblesse due à des mois sans nourriture. Il est pâle, apathique et a très froid. Malgré cela, les geôliers qui entourent son lit insistent pour que l’air conditionné soit très froid dans la pièce. Ils refusent également d’éteindre l’air conditionné, ce qui accroit son épuisement. Il est complètement immobile depuis longtemps et il lui est difficile de parler ou de bouger. Néanmoins, il est resté fixé sur la liberté comme objectif malgré l’immense sacrifice.
L’avocate d’Awawdeh a déclaré aux médias palestiniens qu’il avait préparé un message à son intention : “Je me suis mis en grève pour la liberté, et j’ai beaucoup sacrifié pour le besoin le plus cher et le plus fort, la liberté… Mon abstinence de nourriture n’est pas un rejet de la vie, mais plutôt un rejet des chaînes.”
Âgé de 40 ans, il est originaire d’Idna près d’al-Khalil. Il est en grève de la faim pour mettre fin à son emprisonnement sans inculpation ni procès en vertu de la “détention administrative” israélienne. Il est marié et père de quatre filles. Il a brièvement interrompu sa grève au 111e jour, lorsqu’il a appris qu’un accord avait été conclu pour assurer sa libération.
Mais au lieu de le libérer, les forces d’occupation ont prolongé sa détention, et il a repris sa grève de la faim. Tout au long de la grève, il a été complètement privé de visites familiales et régulièrement privé de visites juridiques. Il a été transféré à plusieurs reprises entre la tristement célèbre clinique de la prison de Ramleh et les hôpitaux civils israéliens. Cette situation catastrophique est l’une des principales raisons pour lesquelles sa libération est devenue une revendication centrale de la résistance palestinienne.
Actuellement, environ 650 Palestiniens sont emprisonnés sans inculpation ni procès en vertu de ces ordonnances renouvelables indéfiniment, sur un total d’environ 4 650 prisonniers politiques palestiniens. Le mouvement des prisonniers palestiniens a identifié la fin de la détention administrative comme un objectif principal pour la libération de tous les prisonniers palestiniens. Les ordres de détention administrative ont été introduits pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique et sont régulièrement utilisés par le régime israélien pour emprisonner les dirigeants de la communauté palestinienne et les personnalités influentes, en particulier lorsqu’ils sont incapables d’obtenir des aveux sous la torture.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun demande instamment à tous de s’organiser, de s’exprimer, de protester et d’exiger la libération immédiate de Khalil Awawdeh, Bassam al-Saadi et de tous les prisonniers palestiniens dans les prisons d’occupation israéliennes.
Khalil Awawdeh affronte les forces d’occupation sionistes avec son corps et met sa vie en jeu. Nous demandons instamment que des mesures soient prises pour libérer Awawdeh et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour eux-mêmes et pour la Palestine et son peuple, de la mer au Jourdain.
Une note sur les dates de grève de Khalil Awawdeh : Certains sites de médias rapportent qu’il s’agit du 161ème jour de grève de Khalil Awawdeh alors que d’autres le rapportent comme le 151ème jour. En disant 161 jours, nous suivons l’exemple de la famille et des proches d’Awawdeh, qui ne reconnaissent pas et ne peuvent pas confirmer l’interruption de sa grève de la faim lorsqu’on lui a annoncé qu’un accord avait été trouvé pour sa libération le 21 juin. Ces deux dates sont valables et soulignent l’importance de réclamer sa libération. Notamment, sa famille n’a jamais confirmé la suspension ou la fin de sa grève de la faim à ce moment-là. Au contraire, sa détention administrative a été prolongée et il a officiellement signalé la reprise de sa grève à son avocat le 2 juillet.