Aujourd’hui âgé de 20 ans, Ahmad Manasra a été condamné à quatre mois supplémentaires d’isolement cellulaire par un tribunal d’occupation le 24 novembre dernier. Cette affaire illustre la guerre que mène l’occupation israélienne contre les enfants palestiniens. Manasra est emprisonné depuis l’âge de 13 ans.
Après avoir vu son cousin abattu par des colons sous ses yeux, subi une blessure grave, subi des tortures et des interrogatoires violents alors qu’il était séparé de ses parents, puis avoir été détenu pendant des années dans les prisons de l’occupation, Ahmad a développé une grave maladie psychologique. Plutôt que de lui prodiguer des soins ou de le libérer en réponse aux nombreux appels de sa famille et de ses avocats, les forces d’occupation israéliennes l’ont au contraire maintenu à l’isolement depuis un an, intensifiant encore ses souffrances.
Le 12 octobre 2015, Manasrah a été gravement blessé tandis que son cousin âgé de 15 ans, Hassan, a été tué. Ils étaient accusés d’avoir tenté de poignarder un colon dans le cadre d’un soulèvement populaire à Jérusalem. Hassan a été abattu par des colons et tué dans la rue, tandis qu’Ahmad a été écrasé par des colons et grièvement blessé. Une vidéo montrant des colons hurlant et injuriant Ahmad en sang et criant qu’il devait mourir a été largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Un an plus tard, le 7 novembre 2016, il a été condamné à 12 ans d’emprisonnement dans les prisons de l’occupation (puis réduit à 9 ans et demi), après que l’occupation israélienne a délibérément retardé son procès afin de lui imposer une peine plus lourde après ses 14 ans.
En effet, l’avocat palestinien Jamil Saadeh a noté lors de la condamnation d’Ahmad que “l’occupation a délibérément gardé l’enfant Ahmed Manasra emprisonné à l’intérieur d’un centre de redressement jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge légal pour une peine complète en vertu de la loi israélienne, qui est l’âge de 14 ans… Le tribunal n’a pas pris en compte ce qu’il a subi dès le moment de sa détention, étant blessé, agressé, traité à l’intérieur de l’hôpital comme une menace, et les officiers lui ont hurlé dessus pendant les interrogatoires, tout cela est documenté sur vidéo et condamne l’occupation.”
Plus de 400 000 personnes dans le monde ont signé une pétition demandant la libération de Manasra. Aujourd’hui, des représentants de l’Union européenne ont demandé la libération de Manasra après que des observateurs ont assisté à la séance du procès, notant que l’isolement cellulaire de plus de 15 jours est considéré comme une forme de torture ainsi que ses vulnérabilités psychologiques. Son avocat, Khaled Zabarqa, a indiqué qu’il avait récemment rendu visite à Manasra et que sa vie et sa santé étaient gravement menacées. Le 22 octobre 2022, Manasra a été transféré contre son gré à l’hôpital psychiatrique de Ramle.
Les avocats de Manasra ont demandé sa libération après avoir purgé les deux tiers de sa peine. En réponse, les responsables de l’occupation ont classé son cas comme une “affaire de terrorisme”, les empêchant de demander sa libération anticipée. Au lieu de cela, les autorités d’occupation ont maintenu Ahmed en isolement cellulaire, prolongé une fois de plus aujourd’hui.
La mère d’Ahmed a été claire : “La liberté est sa guérison… Il est le fils de tous les Palestiniens.”
“Not only I should be careful about My Son’s cause, but also you.
He is the son of all Palestinians”.The mother of the Palestinian prisoner Ahmed Manasra demands the freedom of her son after an Israeli court has extended his solitary confinement for an additional 4 months. pic.twitter.com/QzAQD0jnIR
— Al-Jarmaq News (@Aljarmaqnetnews) November 24, 2022
Ahmad Manasra est un prisonnier politique palestinien qui a été maltraité par l’occupation toute sa vie, grandissant sous la colonisation et soumis à la torture physique et psychologique pendant plus d’un tiers de ses années.
Son cas représente le combat de près de 700 enfants qui sont traduits chaque année devant les tribunaux militaires de l’occupation – sans parler des nombreux autres qui sont soumis à des raids nocturnes violents, à la torture et aux mauvais traitements, à l’isolement cellulaire, aux invasions de colons, aux démolitions de maisons, aux enlèvements de membres de leur famille, aux exécutions extrajudiciaires et à d’autres violations dès les premiers instants de leur vie. Ces crimes contre Ahmad et les enfants palestiniens sont rendus possibles par le soutien permanent à l’occupant apporté par les puissances impérialistes, notamment les États-Unis, le Canada et l’Union européenne.
Liberté pour Ahmed Manasra – et liberté pour la Palestine de la mer au Jourdain !