Samedi 29 octobre à Bruxelles, intervention de Mohammed Khatib, coordinateur européen de Samidoun et membre du comité central de Masar Badil, lors de la Marche pour le Retour et la Libération de la Palestine.
Texte intégral du discours de Mohammed ci-dessous :
Bonjour camarades :
Nous nous tenons ici devant cette institution coloniale qui a commis génocide après génocide non seulement contre les Palestiniens, mais aussi contre tous les peuples du Sud global.
Nous sommes donc solidaires en tant que Palestiniens avec vous tous qui êtes présents, et aussi avec tous les peuples du monde qui sont opprimés et qui ont payé le lourd tribut de cette lourde machine coloniale qui repose sur notre sang et nos souffrances.
Nous sommes ici en tant que Palestiniens représentant aujourd’hui la Voie révolutionnaire alternative palestinienne. Nous ne sommes pas une alternative à la résistance.
Nous vous appelons à rejoindre Samidoun, à rejoindre Alkarama, à rejoindre toute organisation locale ayant une politique claire sur la Palestine.
Nous n’accepterons plus, en tant que Palestiniens, cette rhétorique de « solution à deux États », comme moyen de soutenir la Palestine. Une seule Palestine libre
de la mer au Jourdain !
Si vous voulez soutenir les Palestiniens, vous devez écouter les réfugiés palestiniens. Il faut écouter la résistance palestinienne. Et vous devez suivre leur chemin. C’est la Palestine pour nous.
Notre Palestine libre, où chacun, chaque être humain vit sur un pied d’égalité dans la dignité. C’est ainsi que nous luttons et c’est pour cela que nous luttons.
Nous devons donc déclarer d’ici, en tant que Palestiniens, de la première, la deuxième et la troisième génération de la diaspora. La moitié d’entre nous sommes aujourd’hui également des citoyens européens.
Nous ne renoncerons pas à exercer notre droit d’être une partie, une partie essentielle, de la lutte de notre peuple. Nous ne sommes pas solidaires des Palestiniens. Nous sommes tous ici les Palestiniens, les Arabes et les internationaux et les Juifs.
Être Palestinien n’est pas une question de sang. Être palestinien, c’est croire en une identité de libération.
Nous ne sommes pas des fascistes. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous croyons en la dignité humaine. Donc être un Palestinien, c’est une question de croire dans les droits du peuple palestinien à être libéré. Et ce n’est pas seulement parce que le peuple palestinien est spécial.
Vaincre Israël, c’est vaincre les États-Unis. Vaincre Israël, c’est vaincre le Canada, ces colonies qui existent sur le dos des peuples autochtones et des Noirs.
Vaincre Israël, c’est vaincre cette institution coloniale, c’est se venger de tous les Africains, Algériens, Marocains, Sahraouis, de deuxième et troisième générations qui sont à Bruxelles. Nous avons construit cette ville et nous sommes toujours confrontés au fascisme et au racisme.
Nous dirons donc non à cela non seulement en Palestine, mais ici en Europe, là-bas aux États-Unis et dans tous les pays arabes.
Ensemble, comme l’a dit le camarade Georges Abdallah, nous devons nous rassembler et nous ne gagnerons qu’ensemble.
Nous avons un camarade. Il s’appelle Samah Idriss. Il est l’un des co-fondateurs de la Voie Alternative Palestinienne et il est décédé à Beyrouth. Nous le commémorons ici. Nous n’oublions pas nos camarades et nos martyrs, nous n’oublions pas nos dirigeants qui ont donné de l’argent, du sang et des efforts pour construire le mouvement.
Le camarade Samah Idriss avait l’habitude de dire en arabe : “Si nous abandonnons la Palestine, nous nous abandonnons nous-mêmes.” Nous n’abandonnerons pas la Palestine !