Mardi 27 juin à Nanterre, un policier a assassiné un adolescent de 17 ans d’une balle dans le thorax encouragé par son collègue qui hurlait « Shoote-le ». Cette scène a été filmée par des témoins et a suscité un élan d’émotion, de colère et de solidarité suite à cet énième crime raciste de la police. Le prénom de la victime, Nahel, est devenu un nouveau symbole des inégalités structurelles en France et de la violence d’État.
Afin de tenter de contenir la vague d’indignations légitime, la machine politico-médiatique s’est mise en branle pour salir la mémoire du jeune homme en inversant les responsabilités évidentes : il aurait un casier judiciaire et le policier aurait été en état de légitime défense. C’est un mensonge qui a été largement démontré. Pour autant, rien ne saurait justifier le meurtre par balle d’un adolescent.
Depuis plusieurs jours, de nombreuses villes sont le théâtre d’émeutes et révoltes affirmant leur rejet des crimes policiers et faisant résonner le slogan « Pas de justice, pas de paix ». La seule réponse du gouvernement a été la mobilisation de dizaines de milliers de policiers, près de 1000 arrestations, des couvre-feux et entraves à la liberté de circulation dans différents quartiers.
Ce nouveau crime raciste policier n’est pas un cas isolé. Depuis 1977, près de 900 personnes sont mortes suite à l’action des forces de l’ordre dont l’écrasante majorité sont des hommes noirs et arabes issus des quartiers populaires et de l’immigration. Ces violences d’État trouvent notamment racines dans l’histoire du colonialisme français. Le savoir-faire issu de la contre-insurrection durant la guerre de libération en Algérie et de la répression coloniale de mai 1967 en Gwadloup a été utilisé et réinvesti en France, en particulier dans le contrôle néocolonial des populations arabes et noires ségrégées dans les quartiers de l’immigration des grandes métropoles.
Le Collectif Palestine Vaincra, Samidoun Paris Banlieue et Masar Badil adressent leurs condoléances à la mère de Nahel, Mounia M., à ses amis et aux habitants de son quartier. En tant que mouvement palestinien et organisations anticolonialistes et antiracistes engagés dans le soutien à la résistance palestinienne, nous savons que le racisme d’État et la répression policière sont le bras de l’impérialisme français qui est un allié stratégique de l’État sioniste qui opprime le peuple palestinien. Plus que jamais, les mobilisations ici comme là-bas sont un seul et même combat pour la justice, l’égalité et la dignité !