Le mouvement des prisonniers palestiniens continue de résister derrière les barreaux aux attaques de l’occupation alors que Kayed Fasfous entame son 65ème jour de grève de la faim. Jeudi 5 octobre, le tribunal militaire d’Ofer de l’occupation israélienne a une nouvelle fois rejeté l’appel de Kayed Fasfous contre sa détention administrative, un emprisonnement sans inculpation ni procès, alors que son état de santé continue de se détériorer.
Cette décision a été prise alors que des milliers de prisonniers palestiniens — dont 1350 détenus administratifs et 1280 prisonniers de toutes factions dans la prison d’Ofer (dont 410 détenus administratifs) — ont mené une grève de la faim d’une journée en solidarité avec Fasfous, exigeant sa libération immédiate. Âgé de 34 ans et originaire de Dura, il avait déjà gagné sa liberté lors d’une grève de la faim de 131 jours en 2021. Il est marié et père d’une fille, Jawan, et trois de ses frères sont également maintenus en détention administrative sans inculpation ni jugement.
Le Centre palestinien d’études sur les prisonniers a publié une déclaration soulignant l’importance de mettre en lumière le cas de Fasfous, d’autant plus que le régime sioniste suit la même stratégie qu’avec le cheikh Khader Adnan, mort le 2 mai après 86 jours de grève de la faim, l’accès à un hôpital civil lui ayant été refusé.
Fasfous est également privé de soins dans un hôpital civil alors que l’occupation refuse de reconnaître sa grève de la faim. Il a été transféré il y a quelques jours dans la tristement célèbre clinique de la prison de Ramle, qualifiée d’abattoir par le mouvement des prisonniers. Il a perdu 30 kilos, souffre d’essoufflement et de fortes douleurs dans tout le corps et il ne peut pas se tenir debout sans être soutenu. Il refuse de prendre tout type de supplément dans le cadre d’une escalade de sa grève, a noté le Centre.
Depuis qu’il a entamé sa grève de la faim, Fasfous a été soumis à des mécanismes systématiques de coercition et de répression qui s’apparentent à de la torture. Il a notamment été isolé dans des conditions difficiles à la prison d’Al-Naqab, a subi des fouilles répétées de sa cellule et a été privé de matelas pendant une longue période. Il a ensuite été transféré en isolement dans la prison d’Ashkelon et maintenant dans la tristement célèbre clinique de la prison de Ramle, qualifiée d’abattoir par les prisonniers palestiniens.
Alors que Fasfous fait appel de sa détention administrative devant les tribunaux de l’occupation, il est clair que ces derniers ne sont pas un mécanisme de justice mais font partie intégrante du système d’emprisonnement colonial. Les tribunaux militaires approuvent sans discussion les ordres du Shin Bet, l’agence de renseignement israélienne, aux dépens des Palestiniens emprisonnés par l’occupation. Les prisonniers palestiniens travaillent depuis des années à l’instauration d’un boycott global des tribunaux de l’occupation et à la mise en évidence de la pseudo-légalité imposée à l’emprisonnement arbitraire de masse.
Mardi soir, le célèbre ministre sioniste d’extrême droite de la sécurité publique, Itamar Ben-Gvir, qui mène une campagne d’attaques contre les prisonniers, s’est personnellement joint à un raid contre les prisonniers de la prison de Gilboa, attaquant les prisonniers et saccageant leurs cellules. Le raid comprenait l’utilisation de bombes sonores à l’intérieur de la prison, dans les sections 1 et 3 de la prison, avec la fermeture de toutes les sections. Les prisonniers ont été soumis à ces actes dans le but de promouvoir l’image de Ben-Gvir sur la scène politique raciste et sioniste.
Jeudi 5 octobre, les prisonniers ont commencé à fermer leurs sections et à prendre des mesures de protestation contre les politiques d’escalade de Ben-Gvir et en solidarité avec Fasfous, alors qu’ils intensifient leur résistance en réponse aux attaques en cours.
Il y a actuellement 5 250 prisonniers palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne, dont 1 350 emprisonnés sans inculpation ni jugement au titre de la détention administrative, 39 femmes et 170 enfants.
La détention administrative a été introduite pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique et a été adoptée par le régime sioniste. Les Palestiniens sont régulièrement emprisonnés pendant des années en vertu d’ordres de détention renouvelés à plusieurs reprises et délivrés pour une période pouvant aller jusqu’à six mois. Au cours de l’année écoulée, le nombre de détenus administratifs a plus que doublé dans le cadre de la “guerre” en cours contre le mouvement des prisonniers.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun exhorte tous les partisans de la Palestine à agir pour soutenir Kayed Fasfous et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ces fils des masses populaires palestiniennes affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, derrière les barreaux, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative.
Il est particulièrement important de soutenir les grévistes et de ne pas laisser leurs cas réduits au silence — au début de cette année, le 2 mai, le cheikh Khader Adnan a perdu la vie après 86 jours de grève de la faim, alors qu’on lui refusait activement des soins médicaux. Il avait auparavant gagné sa liberté à quatre reprises grâce à des grèves de la faim. Ces prisonniers palestiniens mettent leur corps, leur santé et leur vie en jeu pour obtenir leur libération.
Avec plus de 1200 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement — plus de 20% de tous les prisonniers palestiniens — la lutte pour mettre fin à la détention administrative est plus urgente que jamais. Organisez ou prenez part à des actions pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !