Lundi 23 octobre, le prisonnier politique palestinien Sheikh Omar Hamza Daraghmeh, 58 ans, a été assassiné dans les prisons de l’occupation israélienne, quelques heures à peine après la sortie d’une vidéo sur son cas le montrant en bonne santé, sans le moindre symptôme de maladie ou de malaise. Daraghmeh, originaire de Tubas, était un dirigeant du Hamas, le Mouvement islamique palestinien de résistance. Il avait été arrêté avec son fils Hamza le 9 octobre. Tous deux faisaient partie des plus de mille Palestiniens arrêtés par les forces d’occupation au moment où le génocide battait déjà son plein à Gaza, suite à l’opération Déluge d’al-Aqsa du 7 octobre. Les organisations palestiniennes de toutes les tendances ont affirmé que Daraghmeh avait été ciblé dans cet assassinat perpétré par l’occupation, et le Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens se joint à elles pour dénoncer ce tout récent crime sioniste contre les prisonniers qui vient d’avoir lieu sur la toile de fond de la campagne génocidaire de bombardement contre le peuple palestinien de Gaza.
L’assassinat d’Omar Daraghmeh s’inscrit absolument dans le cadre de la même guerre génocidaire de la Nakba en cours contre le peuple palestinien. Elle tend à cibler le mouvement des prisonniers palestiniens dans son ensemble, afin de détruire l’unité et la détermination des prisonniers faisant face à l’occupation. L’assassinat tombe particulièrement au moment où la résistance palestinienne a capturé des prisonniers de guerre afin de rechercher l’obtention d’un échange de prisonniers qui puisse libérer les prisonniers palestiniens détenus par l’occupation et ses alliés et partisans impérialistes.
Plus d’un millier de Palestiniens ont été arrêtés dans des campagnes d’arrestations massives de Palestiniens en Cisjordanie, à Jérusalem et en Palestine 1948 occupée depuis l’opération Déluge d’al-Aqsa et au beau milieu du génocide en cours à Gaza. Cela vient s’ajouter aux près de 4 000 travailleurs palestiniens de Gaza travaillant avec permis, qui ont été arrêtés massivement et placés dans des camps de détention, ce qui a augmenté le nombre de prisonniers palestiniens, le portant à plus de 10 300. L’escalade massive des arrestations cherche non seulement à saper l’organisation de la résistance, de la solidarité et de la montée de la lutte contre le génocide de Gaza, mais elle constitue également une tentative en vue d’empêcher la résistance d’en arriver à un échange de prisonniers contre des dirigeants palestiniens emprisonnés, des combattants purgeant des peines à perpétuité et d’autres prisonniers que l’occupation veut éviter d’échanger contre ses propres prisonniers de guerre.
En outre, la bataille se poursuit à l’intérieur des prisons. De nombreux prisonniers palestiniens et leurs familles font état du siège intense imposé aux prisonniers. Les visites de la famille ont été interdites et l’électricité, l’eau et la nourriture ont été régulièrement supprimées aux prisonniers dans plusieurs prisons, et l’eau a de toute façon été limitée à une heure par jour. La télévision, la radio et d’autres formes d’accès aux médias ont été supprimées également aux prisonniers afin de restreindre leur accès aux informations concernant l’offensive génocidaire contre Gaza ou encore les actions de la résistance palestinienne. De plus, les infirmeries des prisons ont été fermées et les prisonniers se sont vu refuser l’accès à tout traitement médical ; un grand nombre d’entre eux ont été sévèrement tabassés et torturés ces 18 derniers jours quand on les amenait soit à une audience de tribunal soit dans les chambres d’audience virtuelles. C’est dans ce contexte que l’administration des prisons de l’occupation a annoncé qu’Omar Daraghmeh avait fait savoir qu’il ne se sentait pas bien, qu’il avait été emmené à l’infirmerie de la prison et qu’il y était « décédé », le tout sans un iota d’explication.
Le martyre de Sheikh Omar Daraghmeh n’a pas été un accident ni une coïncidence. Il s’agit d’une méthode s’assassinat dans l’intention de menacer et de terroriser les prisonniers palestiniens, leur mouvement et leur direction. Daraghmeh était l’un des 1 600 prisonniers palestiniens emprisonnés en détention administrative, c’est-à-dire sans accusation ni procès. On lui avait infligé un ordre de détention presque immédiatement après son arrestation. Aujourd’hui, il est devenu le 238e martyr du mouvement des prisonniers. Toutes ces vies ont été ravies via la négligence médicale, l’emprisonnement colonial, la torture et l’assassinat pur et simple. L’occupation continue donc de garder en captivité les corps de 11 martyrs du mouvement des prisonniers en même temps que ceux de centaines de combattants pour la Palestine.
Le Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens déplore la mort de Sheikh Omar Daraghmeh et adresse ses condoléances à sa famille, à ses compagnons de combat et au peuple palestinien, dont son fils emprisonné Hamza. Omar Daraghmeh était marié et père de quatre enfants. Son frère, Ashraf Daraghmeh, avait déjà été assassiné par les forces d’occupation israéliennes en 2002.
L’assassinat d’Omar Daraghmeh fait partie de toute cette agression et ce génocide qui visent le peuple palestinien dans son ensemble. Le fait que nous nous concentrons sur la défense collective de Gaza et sur toute une organisation en vue de mettre un terme aux bombardements, de rompre le siège et de briser l’alliance meurtrière des puissances impérialistes occidentales comme les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie avec le régime sioniste, n’empêchera pas notre mouvement de défendre les prisonniers palestiniens et d’affronter les crimes commis actuellement contre le peuple palestinien en quelque endroit que ce soit. Nous sommes avec le peuple palestinien, avec le mouvement des prisonniers, avec le peuple arabe et avec tous les peuples du monde qui se soulèvent, qui mobilisent et qui agissent afin de mettre un terme au génocide à Gaza et de libérer la Palestine, du fleuve à la mer.