Non au sionisme ! Non à la soumission ! 23 ans après le martyre d’Abu Ali Mustafa

La déclaration et l’article ci-dessous sont une mise à jour de l’article publié précédemment, Abu Ali Mustafa : Une vie de lutte pour la libération de la Palestine

Aujourd’hui, 27 août 2024, nous célébrons le 23e anniversaire de l’assassinat du dirigeant national et révolutionnaire palestinien Abu Ali Mustafa par les forces d’occupation sionistes, à l’aide de missiles héliportés fabriqués et fournis par les États-Unis, dans une illustration sanglante de l’alliance du sionisme et de l’impérialisme qui est amplifiée aujourd’hui dans l’assaut sioniste génocidaire sur Gaza. Le secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, Abu Ali Mustafa, a été pris pour cible dans son bureau à Al-Bireh, en Palestine occupée, dans le cadre de la politique d’assassinats systématiques qui continue contre les dirigeants et les cadres de la résistance : Ismail Haniyeh, Fouad Shukr, Saleh al-Arouri et tant d’autres. Abu Ali Mustafa est devenu un symbole de la résistance, de l’unité palestinienne et de la confrontation avec l’occupation, rendu célèbre par ses célèbres paroles prononcées lors de son retour en Palestine :
« Nous revenons pour résister, pas pour faire des compromis ».

Le réseau de solidarité avec les prisonnier•es palestinien•nes, Samidoun, salue la mémoire d’Abu Ali Mustafa, leader populaire et révolutionnaire du mouvement de libération palestinien, qui est resté fermement attaché à la résistance palestinienne, au peuple palestinien et à la libération de toute la Palestine de la mer au Jourdain, jusqu’à son dernier souffle. Il a poursuivi sa mission, tout en sachant qu’il était visé, parce qu’il était déterminé à ne jamais abandonner la cause du peuple, lui qui a continué à résister et à lutter lors de l’Intifada Al-Aqsa et qui a développé la lutte après la dévastation mise en place par les Accords d’Oslo.

 

Combattant panarabe de la classe ouvrière palestinienne

Abu Ali Mustafa, né en 1938 à Arraba en Palestine, est un fils des classes populaires palestiniennes. Il quitte l’école en troisième année et travaille dans les usines de Haïfa jusqu’à la Nakba et la colonisation sioniste de la Palestine. À l’âge de 17 ans, il rejoint le Mouvement Nationaliste Arabe, fondé par le Dr Georges Habache (Al-Hakim), Wadie Haddad, Abu Maher al-Yamani (lui-même dirigeant syndical), Basil al-Kubaisi, Ahmad al-Khatib, Hani al-Hindi et leurs camarades, et joue un rôle de premier plan dans le MNA des années 1950 et 1960.

Abu Ali Mustafa s’engage alors dans la vision de la libération panarabe et de la résistance au sionisme et se confronte au régime jordanien allié à l’impérialisme, qui interdisait les partis politiques et agissait pour défendre les intérêts impérialistes dans la région aux dépens du peuple palestinien et du peuple arabe dans son ensemble. Il est arrêté et condamné par un tribunal militaire jordanien pour son travail politique et passe cinq ans dans les prisons du pays. Tout au long de sa vie, il s’est engagé pour la libération des prisonnier•es des geôles des régimes sionistes, impérialistes et réactionnaires, reconnaissant l’utilisation de l’emprisonnement comme un outil de contrôle colonial visant à réprimer le mouvement de libération.

 

Développement de la révolution palestinienne

Abu Ali Mustafa est finalement libéré des prisons jordaniennes en 1961 et devient alors responsable du district nord de la Cisjordanie en Palestine, avant de rejoindre ses camarades pour créer le Front populaire de libération de la Palestine après la Naksa en 1967. Le FPLP remodèle alors le Mouvement Nationaliste Arabe selon des lignes marxistes-léninistes, en vue de la mobilisation des forces palestiniennes, arabes et internationales pour la défaite du sionisme, des régimes réactionnaires et de l’impérialisme.

Dans ce contexte, Abu Ali Mustafa a un rôle clé, dès les premiers jours du FPLP, dans le développement de cette nouvelle phase du mouvement de libération palestinien. Actif dans les coulisses et ne recherchant pas les feux de la rampe ; il était donc bien placé pour mettre en place les organisations clandestines du Front. En 1965, il suit des cours militaires égyptiens et obtient le diplôme d’officier à l’école d’Anshas, compétences qu’il dédie à la construction de la résistance militaire palestinienne. Il dirige ensuite certaines des premières patrouilles de guérilla, qui traversent le Jourdain pour se rendre en Cisjordanie, s’efforçant de coordonner les activités de résistance dans toute la Palestine occupée sans se faire repérer.

Il a lutté pendant des années dans la résistance tout en état en exil, depuis les batailles qu’il mène en Jordanie contre les attaques de la monarchie soutenue par l’impérialisme, jusqu’aux camps palestiniens établis au Liban. Il devient ensuite le chef militaire du FPLP en Jordanie jusqu’en 1971 et commande ses forces, avant de partir pour le Liban en juillet 1971. En 1972, il devient secrétaire général adjoint du FPLP, poste qu’il occupe pendant de nombreuses années, tout en continuant à renforcer les organisations et les capacités militaires du parti.

Tout au long de sa vie, il était réputé pour sa bienveillance, son humilité et sa sincérité. Il était un père et un mari aimant, qui échangeait et parlait avec les classes populaires palestiniennes dont il intégrait les expériences et les idées pour améliorer son travail politique.

 

Retourner pour résister, ne pas faire de compromis

En 1999, il retourne en Cisjordanie occupée, sur son lieu de naissance, à Arraba, Jénine. Il exprime alors clairement que son retour en Palestine s’accompagne d’un engagement très clair en faveur de la résistance et de la libération, y compris et en particulier en faveur de la résistance armée. En 2000, lors du sixième congrès du FPLP, Abu Ali Mustafa est élu secrétaire général du parti. Sa présence en tant que dirigeant national de principe en Palestine occupée n’était pas une concession à l’Autorité Palestinienne et au cadre d’Oslo, mais constituait un défi au soi-disant « processus de paix » – et c’est la raison pour laquelle il a été la cible d’un assassinat. Après son martyr, plus de 50 000 Palestiniens participent à ses funérailles dans le centre de Ramallah.

En réponse à l’assassinat ciblé d’Abu Ali Mustafa, le FPLP élit Ahmad Sa’adat comme secrétaire général, et prend pour cible le ministre sioniste du tourisme, Rehavam Ze’evi, raciste notoire, quelques semaines plus tard, le 17 octobre. Ze’evi était largement connu et tristement célèbre pour ses appels au nettoyage ethnique complet de toute la Palestine. En réussissant à exécuter Ze’evi, la résistance palestinienne envoie un message clair : la politique israélienne d’assassinats ne sera pas tolérée et l’assassinat de dirigeants palestiniens recevra une réponse équivalente. Ce message résonne encore aujourd’hui, alors que le Hezbollah réagit à l’assassinat du martyr Fouad Shukr (Sayyed Mohsen) et que toute l’alliance des forces de résistance dans la région attend la réponse aux assauts sionistes sur le Yémen, à l’assassinat du martyr Ismail Haniyeh et au génocide sioniste et impérialiste en cours à Gaza.

Aujourd’hui, Ahmad Sa’adat, toujours secrétaire général de son parti, est emprisonné dans les prisons sionistes. C’est l’une des figures de proue de la résistance palestinienne emprisonnée aux côtés d’Abdullah Barghouthi, Marwan Barghouthi, Ibrahim Hamed, Abbas al-Sayyed, Hassan Salameh et plus de 9 900 prisonnier•es palestinien•es.

 

Affronter, résister et vaincre la politique d’assassinat

 

La politique d’assassinats ciblés du projet sioniste a toujours fait partie d’un projet global d’élimination visant les dirigeants, les militants et les voix révolutionnaires du peuple palestinien et du mouvement de libération nation. Le nom d’Abu Ali Mustafa rejoint ceux de Fathi Shiqaqi, Abdel-Aziz Rantisi, Sheikh Ahmed Yassin Abu Jihad, Kamal ‘Udwan, Mohammed Yousef al-Najjar, Kamal Nasser, Wadie Haddad, Ghassan Kanafani, Mohammed Boudia, Basil al-Araj, Imad Mughniyyeh, Samir Kuntar, Saleh al-Arouri, Ismail Haniyeh et bien d’autres encore. Cette politique d’assassinat inclut les attaques contre le mouvement des prisonniers palestiniens, depuis Ibrahim al-Rai, tué sous la torture, jusqu’au refus délibéré de soins médicaux au cheikh Khader Adnan, martyrisé après 86 jours de grève de la faim, en passant par Walid Daqqah, assassiné derrière les barreaux par la politique de « mort lente », la négligence médicale délibérée. Cette politique s’est institutionnalisée de manière particulièrement frappante lors du Déluge d’Al-Aqsa, après le 7 octobre. Le régime sioniste cible les prisonnier•es palestinien•nes, dans les prisons coloniales ainsi que dans les camps de détention militaires, comme le tristement célèbre camp de concentration de Sde Teiman, où les Palestinien•nes enlevé•es à Gaza sont soumis•es aux formes les plus violentes de torture, d’abus, d’agressions sexuelles, de famines et de meurtres.

Le déluge héroïque d’Al-Aqsa a changé le monde et a révélé à tous•tes les horreurs du sionisme et de l’impérialisme, tandis que les courageux combattants de la résistance écrivent chaque jour de nouvelles épopées de la Révolution Palestinienne. Jamais peut-être les mots d’Abu Ali Mustafa, « Non au sionisme, non à la reddition….nous affrontons un ennemi qui a attaqué l’Humanité », n’ont résonné avec autant d’échos qu’aujourd’hui. Depuis le cœur de Gaza, le triangle rouge des combattants de la résistance est devenu le symbole international de la résistance et de la fermeté, montrant clairement qu’il est possible et même inévitable de vaincre un ennemi aussi vicieux, colonial et inhumain. Du Yémen au Liban, de l’Irak, de la Syrie à l’Iran et au-delà, le front de la résistance est plus uni que jamais, affrontant les forces unifiées du régime sioniste et de ses soutiens impérialistes, les États-Unis en tête, aux côtés de l’Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne, du Canada et d’autres forces impérialistes.

De la réponse à l’assassinat d’Abu Ali Mustafa le 17 octobre 2001, jusqu’aux batailles de l’Unité des Fronts et de la Revanche des Libres, en passant par le grand et glorieux Déluge d’Al-Aqsa et la bataille contre le régime sioniste génocidaire, il est tout à fait clair que la résistance palestinienne ne cédera pas face à la politique d’assassinats. Ils n’ont jamais tué la résistance et ne réussiront jamais à le faire. Au contraire, à chaque martyr, le peuple palestinien, sa révolution et sa résistance, font émerger de nouveaux dirigeants et combattants à l’avant-garde de la lutte, jusqu’au retour et à la libération – une libération qui, malgré la dévastation, les crimes de guerre et les massacres génocidaires du régime sioniste et de ses complices impérialistes, est plus proche que jamais.

Tout au long de sa vie, Abu Ali Mustafa a été connu comme un militant acharné et un bâtisseur d’organisations. De nombreuses institutions ont été nommées en son honneur après son martyre, qu’il s’agisse d’écoles, de clubs sportifs ou encore la branche armée du FPLP, qui continue à se battre courageusement aujourd’hui, dans le cadre de la résistance armée au génocide à Gaza, reflétant ainsi son vaste héritage dans la lutte de libération nationale palestinienne.

Cet héritage se perpétue dans les organisations et mouvements révolutionnaires palestiniens, arabes et internationaux. Cet héritage continue d’être porté par son peuple, qui a toujours été sa boussole, et qui continue à lutter pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain, pour le retour des réfugiés, pour la défaite et l’anéantissement du sionisme et pour le déracinement de l’impérialisme dans la région et dans le monde. Les combattants palestiniens, qui combattent avec tant d’héroïsme derrière les barreaux, assiégés à Gaza, en Cisjordanie ou en exil, malgré toutes les difficultés internes et externes qui leur sont imposées, affrontent les forces de l’impérialisme, du sionisme et de la réaction arabe, comme l’a fait Abu Ali Mustafa tout au long de sa vie.

Abu Ali Mustafa disait : « Nous sommes tous des cibles dès que nous commençons à nous mobiliser. Nous faisons de notre mieux pour éviter leurs armes, mais nous vivons sous l’occupation sioniste brutale de nos terres et leur armée n’est qu’à quelques mètres de nous… Nous avons un travail à faire, et rien ne nous arrêtera. »

L’héritage d’Abu Ali Mustafa doit nous inciter à agir : soutenir les prisonnier•es dans leur lutte, riposter à l’impérialisme, s’organiser pour mettre fin à la politique d’assassinats et affronter le régime sioniste génocidaire et ses partenaires et sponsors impérialistes partout dans le monde. Nous devons manifester, mener des actions directes et s’organiser pour les vaincre. Plus fondamentalement, Abu Ali Mustafa, dirigeant national palestinien véritablement révolutionnaire, a fermement défendu la résistance palestinienne et arabe, affirmant clairement que le peuple dit « non » à la normalisation et aux négociations, ses yeux étant fixés sur le retour et la libération.

Lorsque nous agissons et nous organisons sur la voie d’Abu Ali Mustafa et de ses compagnons de résistance assassinés et emprisonnés, de Basil al-Kubaisi et Ghassan Kanafani à Fathi Shiqaqi, Fouad Shokr et Ismail Haniyeh, nous montrons clairement que la politique d’assassinats ne parviendra jamais à vaincre le peuple palestinien et le mouvement de libération palestinien, arabe et international. Cette commémortation n’est pas seulement un rappel historique, mais un appel à l’action à un moment urgent pour le mouvement de libération palestinien – pour agir ensemble avec le peuple palestinien et sa résistance, pour se tenir aux côtés du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes, pour amplifier notre mouvement de solidarité et ainsi confronter partout les génocidaires, et pour réaliser la vision d’Abu Ali Mustafa et du peuple palestinien – pour la victoire, et pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.