À Paris, nouveau collage dans les rues du 20ème arrondissement en solidarité avec les prisonnier•es palestinien•nes !

Aujourd’hui, nouveau collage dans les rues du 20e arrondissement de Paris, en solidarité avec les prisonnières palestiniennes, Anan Yaeesh et Georges Abdallah !

Les portraits de plusieurs prisonnières palestiniennes actuellement incarcérées ou martyres dans les prisons sionistes ont été collés sur les murs du quartier des amandiers. Parmi elles :

Karmel Khawaja, arrêtée le 2 mars par les forces d’occupation lors d’un raid dans la ville de Deir Qaddis, à Ramallah. Karmel est une étudiante palestinienne en quatrième année d’administration publique à l’université de Birzeit.
Comme elle, au moins 4 autres étudiantes sont actuellement détenues à Damon : Nour Mahmoud Badran, étudiante à l’université An Najah, Ruba Dar Nasser, étudiante à l’université de Birzeit, Tasneem Odeh, étudiante à l’université Al-Qods et Ammar Al Aghbar, étudiante à l’université d’An Najah.

Tasneem Odeh, originaire de Kafr Aqab, est étudiante en droit à l’université Al-Qods. Le mercredi 12 février, le ministère sioniste de l’Intérieur a émis un ordre d’expulsion de la ville de Jérusalem à son encontre, ainsi qu’à l’encontre de Mohammed Abu al-Hawa, actuellement incarcéré dans les prisons de l’occupation, et de Zeina Barbar, prisonnière libérée dans le cadre de l’accord d’échange de Toufan al-Ahrar conclu entre la résistance palestinienne et le peuple fier et déterminé de Gaza le 19 janvier 2025.

Shahd Hassanâgée de 23 ans, diplômée du département de langue arabe de l’Université de Birzeit, a été arrêtée dans la nuit du 5 au 6 mars, après un raid des forces d’occupation sur sa maison familiale dans le quartier de Ein Misbah à Ramallah (Cisjordanie occupée). Alors que Shahd dormait, ils ont perquisitionné son domicile et l’ont arrêtée. Les forces d’occupation ne l’ont pas autorisée à s’habiller, si bien qu’elle a été contrainte de revêtir ses vêtements de prière. Le 12 mars, Shahd a été transférée en détention administrative pour une durée de 4 mois.

Shahd est issue d’une famille qui a une longue histoire de lutte. Son père, Sheikh Majed Hassan, ancien dirigeant du bloc islamique de l’Université de Birzeit, sa mère, la prédicatrice Nada Al-Jayousi, son frère, Abdul Majeed Hassan, et sa sœur aînée, Shaza Majed Hassan, présidente du conseil des étudiants de l’Université de Birzeit, ont tous‧tes déjà été arrêté‧es par l’occupation. Son frère, Saleh Hassan, président du conseil des étudiants de l’université de Birzeit en 2024, est incarcéré depuis le 22 février 2024. Le 19 février 2025, l’occupation a renouvelé son ordre de détention administrative pour 4 mois supplémentaires.

Cette année, comme toutes ses sœurs se sont mariées, c’est la première fois que Shahd passe le mois de Ramadan seule. Le premier jour du ramadan, elle s’est occupée de ses nièces qui venaient de naître. Lors de son arrestation, les forces d’occupation ont interdit à Shahd de parler à sa famille. Malgré tout, elle a quitté la maison familiale la tête haute et le coeur rempli de force, d’après sa mère, en leur disant : « Je vais bien, ne vous inquiétez pas ».

Haneen Jaber, a été arrêtée dans la soirée du 4 décembre 2024 par les forces d’occupation sionistes, à l’entrée de la ville de Qalqilya. Elle est la mère du martyr Mohammed Jaber, connu sous le nom d’Abu Shujaa, un combattant emblématique de la résistance et un chef des Brigades de Tulkarem. Il a été enlevé pour la première fois par le régime sioniste à l’âge de 17 ans et a passé au total cinq ans dans les prisons de l’occupation. Abu Shujaa a été martyrisé en août 2024, à l’âge de 26 ans, aux côtés de Hamouda Al-Awfi et Majd Daoud, après de multiples tentatives d’assassinat. Un autre de ses fils, Mahmoud Jaber, est tombé martyr en décembre 2023 aux côtés de 5 de ses camarades, et ses deux fils toujours en vie, Ahmad et Uday, sont tous les deux des prisonniers libérés.

Siham Abu Salem (Umm Khalil), 71 ans, originaire de Khan Younis (Gaza), est la prisonnière palestinienne la plus âgée. Elle a été arrêtée début 2024 avec ses deux filles, Rabab et Suzan, dans l’hôpital où elles pensaient trouver refuge lors de l’offensive génocidaire lancée par l’entité sioniste sur Gaza. Peu de temps après leur arrestation, sa fille Rabab a été relâchée. Siham et son autre fille, Suzan, ont été ensuite été transférées dans la prison coloniale de Damon. Le 26 février 2025, Suzan a été libérée avec Asmaa Shatat, une autre prisonnière originaire de Gaza, le dernier jour de la première phase de l’accord d’échange de prisonnier·es “Toufan Al-Ahrar.” Siham est aujourd’hui la seule prisonnière originaire de Gaza incarcérée dans la prison coloniale de Damon.

Aya Khatib, 35 ans, originaire de la ville d’Arara dans les territoires occupés de 48, a été incarcérée le 18 septembre 2023 pour une durée de quatre ans, après deux ans de résidence surveillée. Accusée de collecter des fonds « et de les transmettre à la résistance de Gaza », Aya a nié ces accusations, soulignant que cet argent était destiné à des œuvres de charité pour aider les patients de la bande de Gaza et de Cisjordanie à recevoir des traitements médicaux adaptés et à soutenir les étudiant·es dans la poursuite de leurs études. Aux côtés de Shatela Abu Ayad, Aya Khatib fait partie des prisonnières qui n’ont pas été libérées lors des deux derniers accords d’échange en novembre 2023 et Janvier 2025.

Sereen Saeedi, âgée de 45 ans, a été arrêtée à son domicile à Beit Lid, à l’Est de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, durant un raid le 11 février 2025. Les forces d’occupation l’ont emmenée au centre d’Al-Moscobiyeh, pour un interrogatoire. Le procès de Sereen a d’abord été reporté d’une semaine. Avec la décision du 16 mars de reporter son procès au 20 mai, c’est le sixième report au total pour Sereen. Ces reports successifs des procès sont un moyen de pression psychologique contre les prisonnier•es et leurs familles qui ne savent pas combien de temps elles passeront en prison ni quelle sera leur condamnation. Sereen souffre d’une tumeur de l’hypophyse. Malgré son état de santé délicat, elle est privée de ses médicaments par l’administration pénitentiaire depuis son arrestation. Le refus de fournir les traitements médicaux en cas d’absolue nécessité est une forme de torture que les prisons sionistes pratiquent couramment sur les détenu‧es.

Sereen Saeedi est écrivaine et titulaire d’un doctorat en théologie et philosophie islamiques de l’Université mondiale des sciences et d’éducation islamiques en Jordanie. Elle est également chargée de cours à l’Université ouverte d’Al-Quds en Palestine. Elle a écrit plusieurs articles pour le magazine électronique Dawawin et Palestine Net, et a participé à la sixième conférence internationale sur l’abus de drogues à l’université nationale d’An-Najah. Elle s’intéresse aux questions éducatives et intellectuelles et écrit des nouvelles sur la spiritualité et la pensée.

Shatela Abu Ayad est née le 14 mai 1993 et est originaire de Kafr Qassem, une ville des territoires colonisés en 1948. En 2016 elle est arrêtée et condamnée à 16 ans de prison et 100 000 shekels d’amende. C’est actuellement la prisonnière palestinienne qui a la condamnation la plus lourde. Même après son arrestation, Shatela a continué à affronter l’occupation : certaines sources indiquent qu’elle a refusé, au nom de l’unité du peuple palestinien et de l’oppression commune à laquelle ils font face, de demander que son affaire soit transformée en affaire civile ce qui aurait pu lui permettre d’obtenir une réduction de peine. Elle est apparue le visage caché lors de son procès et a également participé à une grève de la faim collective contre la détention administrative.

Alors que 71 femmes sont libérées dans le cadre de l’accord d’échange arraché par la résistance et le martyr de la population de Gaza fin novembre 2023, Shatela fait partie des femmes qui resteront enfermées à Damon comme Aya Khatib et May Younis, elles aussi des territoires colonisés en 1948, ou encore Nawal Fatiha, une jeune femme de Silwan (Jérusalem Est). Le 19 janvier 2025, alors que 69 prisonnières palestiniennes sont libérées dans l’accord d’échange “Toufan Al Ahrar” arraché par la résistance et la fière et inébranlable population de Gaza, elle fait partie des prisonnières palestiniennes qui ne sont pas libérées et qui sont maintenues en prison, comme Aya Khatib, Haneen Jaber ou Shaden Qous.

Palestinienne des territoires colonisés en 48, elle représente l’unité des Palestinien.nes dans la lutte pour la libération nationale : l’intérieur des territoires de 48, en Cisjordanie, à Al Quds, dans toute la diaspora et à Gaza.

Wafa Jarrar, militante associative renommée, martyre après avoir été gravement blessée lors de son arrestation par l’armée coloniale, et qu’elle ait du subir une amputation des deux jambes, au-dessus des genoux. D’abord placée en détention administrative pour 4 mois, les forces d’occupation l’avaient sortie de prison quelques jours après son amputation, le 30 mai 2024, pour ne pas être tenues responsables de son état de santé. Elle était coordinatrice de l’Association des familles des martyrs et prisonnier·es du gouvernorat de Jénine. Son mari, Abdul Jabbar Jarrar, est un cadre de la résistance dans le governorat de Jénine et était incarcéré lors du martyr de sa femme.

Saadia Farajallah, décédée le 2 juillet 2022 à l’age de 68 ans, après une crise cardiaque soudaine alors qu’elle se lavait avant la prière, tôt le matin, dans la prison de Damon. Elle était mariée et mère de huit enfants. Arrêtée le 18 décembre 2021 à l’extérieur de la mosquée Ibrahimi à al-Khalil par les forces d’occupation, elle a été brutalement battue, ce qui a aggravé son état de santé. Lors de l’audience, ses avocats ont demandé à ce qu’elle puisse consulter un médecin spécialisé, car elle souffrait déjà de complications liées au diabète, d’hypertension artérielle et d’un mauvais état de santé général. Au lieu de lui fournir les soins médicaux dont elle avait manifestement besoin, le tribunal militaire l’a condamnée à cinq ans d’emprisonnement, une peine de mort quasi certaine sans bénéficier de soins de santé adéquats.

Ruba Dar Nasser, étudiante palestinienne à l’université de Birzeit, originaire de Deir Qaddis – Ramallah, arrêtée le 17 janvier 2025, ou encore Myassar Hdeibat, originaire de Yatta – Al Khalil, arrêtée le 18/11/2024.

Nous avons également collé en solidarité avec Anan Yaeesh, militant palestinien de 37 ans, originaire de Tulkarem en Cisjordanie. Actif lors de la seconde intifada, il a été incarcéré pendant 4 ans dans les prisons sionistes et blessé gravement après une embuscade des forces spéciales coloniales en 2006. En 2013, il quitte la Palestine pour se rendre en Norvège avant de s’installer en Italie en 2017 et d’y obtenir un titre de séjour en 2019. Fin Janvier 2024 il est arrêté par la police italienne dans la ville de l’Aquila, où il réside, puis transféré en détention dans la prison haute sécurité de Terni pour collaboration avec les Brigades de Tulkarem, organisation liée aux Brigades des Martyrs d’Al Aqsa (un des groupes armés du Fatah).

Ou encore Georges Abdallah, communiste arabe, combattant de la résistance palestinienne, incarcéré en France depuis 1984 et libérable depuis 1999. Malgré plus de 40 ans d’incarcération et un acharnement judiciaire de l’état impérialiste français, il n’a jamais renié ses convictions révolutionnaires et continue de soutenir la résistance du peuple palestinien face au colonialisme et à l’occupation. Jeudi 20 février, la cour d’Appel de Paris a ajourné la décision concernant la demande de libération de Georges Abdallah au 19 juin prochain, validant une nouvelle fois la nécessité de libérer notre camarade mais invoquant la condition qu’il dédommage financièrement les parties civiles (la famille de Charles Ray). D’ici le 19 juin prochain, nous devons intensifier la mobilisation pour arracher ensemble, par notre action collective, notre camarade des prisons françaises pour qu’il retourne enfin sur sa terre, au Liban, parmi les siens.


En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens

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