
Le lundi 12 mai au matin, Asmaa Mohammed Sabaaneh (Abu al-Haija), prisonnière libérée, épouse du dirigeant emprisonné Cheikh Jamal Abu al-Haija, mère de trois prisonnier·es : Abdel-Salam, Asem et Banan (tous·tes détenu·es en détention administrative dans les prisons sionistes), d’un fils, Imad, emprisonné par l’Autorité Palestinienne depuis plus de 5 mois, et du martyr Hamza Abu al-Haija, est décédée après une longue lutte contre un cancer. Son décès survient seulement quelques jours après que sa fille Banan Abu al-Haija ait été arrêtée par les forces d’occupation, le 7 mai, au checkpoint de Jabara, au sud de Tulkarem, alors qu’elle allait rendre visite à sa mère hospitalisée à l’hôpital Istishari de Ramallah. Banan était un soutien majeur et une aide précieuse pour Asmaa, et ses frères et elle, ont été arrachés à leur mère dans ses derniers instants, les empêchant ainsi de faire leur dernier adieu à leur mère bien-aimée.

Asmaa, âgée de 61 ans, avait été incarcérée en détention administrative pendant neuf mois en 2003. Elle a affronté de graves maladies pendant des années ; elle a subi des interventions chirurgicales pour des tumeurs cérébrales en 1992 et 1998, et a été hospitalisée en 2014 au moment du martyr de son fils Hamza. Les derniers mots d’Hamza envers elle, prononcés la veille de son martyr, furent des excuses de ne pouvoir lui offrir un cadeau pour la Fête des Mères, car il était recherché par l’occupation. Au fil des années, Asmaa s’est vue interdite de voyager en Jordanie où elle devait recevoir un traitement spécialisé pour son cancer ; elle s’est également vue refuser l’accès à un hôpital français à Jérusalem pour une opération chirurgicale, même après avoir perdu la vue à l’œil gauche.
Le mercredi 7 mai, les forces d’occupation sionistes ont arrêté l’avocate palestinienne Banan Abu al-Haija — la fille d’Asmaa — alors qu’elle traversait le checkpoint de Jabara, au sud de la ville occupée de Tulkarem en Cisjordanie occupée, pour accompagner sa mère lors de ses traitements contre le cancer.
Le mari d’Asmaa, Cheikh Jamal Abu al-Haija, est un leader de la résistance palestinienne et prisonnier politique condamné à neuf peines de prison à perpétuité dans les prisons de l’occupation, actuellement détenu en isolement aux côtés d’autres dirigeants du mouvement des prisonnier·es. Figure majeure du mouvement Hamas et héros de la bataille du camp de réfugiés de Jénine en 2002, il est emprisonné depuis août 2002, condamné pour son rôle dans les Brigades Izz el-Din al-Qassam dans le nord de la Cisjordanie.
Son fils aîné, Abdel-Salam Abu al-Haija, est détenu par le régime d’occupation en détention administrative, sans inculpation ni procès, depuis août 2022, sa détention ayant été renouvelée à plusieurs reprises. Au cours de ses multiples arrestations, il a passé 15 ans dans les prisons de l’occupation et a également été détenu plusieurs mois par l’Autorité Palestinienne dans le cadre de la « coordination sécuritaire » avec le régime sioniste.
Son fils Asem Abu al-Haija est lui aussi détenu en détention administrative sans charge ni procès depuis juin 2023, après plus de huit années passées dans les prisons sionistes.
Son troisième fils, Imad Abu al-Haija, libéré en avril 2023, a passé plus de sept ans dans les prisons de l’occupation. Il est actuellement détenu par l’Autorité Palestinienne à la prison de Junaid, dans le cadre de la « coordination sécuritaire » avec l’occupation depuis le 3 décembre 2024, arraché à sa femme, à leurs quatre enfants et à sa mère malade.
Banan Abu al-Haija, sa fille aînée, avocate, a été placée en détention administrative, emprisonnée sans inculpation ni procès, à l’instar de ses frères, le 9 mai 2025, quelques jours seulement après son arrestation, dans ce qui semble être une manœuvre délibérée pour priver sa mère de son soutien dans les derniers jours de sa vie.
Hamza Abu al-Haija, le plus jeune fils de Jamal et Asmaa, a été assassiné par les forces d’occupation après plusieurs années de poursuites. Il a résisté aux forces d’occupation, jusqu’au dernier instant, avant d’etre tué par un missile lancé sur son appartement. Il est tombé en martyr avec deux camarades de la résistance, Yazan Jabarin et Mahmoud Abu Zeina, à l’aube du 22 mars 2014. Il avait été détenu en détention administrative par l’occupation, et, après sa libération, avait été incarcéré un mois par l’Autorité Palestinienne. Au moment de son assassinat, il était recherché à la fois par l’occupation et par l’Autorité Palestinienne.

Le Bureau des Médias des Prisonnier·es a déclaré à son décès : « La mère des martyrs et des prisonnier·es nous a quittés, mais elle laisse derrière elle un héritage de fierté et de dignité, ainsi qu’une famille et un foyer qui continuent d’incarner l’épopée palestinienne permanente de captivité et de martyr. »
Le réseau de solidarité des prisonnier·es palestinien·nes Samidoun présente ses condoléances à la famille Abu al-Haija et au peuple palestinien tout entier pour la disparition d’Asmaa, symbole de résistance à Jénine et dans toute la Palestine, prisonnière libérée, combattante de toujours, épouse d’un prisonnier condamné à neuf peines à perpétuité dans les prisons de l’occupation, et mère de martyrs et de prisonnier·es.
En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens
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