Journée internationale des travailleur·euses 2025 : La déferlante des travailleur·euses pour la Palestine, contre le génocide et l’impérialisme

« Les fils et les filles des classes populaires de Palestine — les ouvrier·es, les paysan·nes des villages, les réfugié·es des camps — ont toujours été les chef·fes de file et la force motrice de notre lutte de libération nationale. Les classes populaires palestiniennes ont été les combattant·es de la liberté, les militant·es et les résistant·es se tenant en première ligne, affrontant l’occupation et la colonisation sioniste en Palestine. C’est pour cela que les classes populaires de Palestine remplissent les prisons sionistes, bâtissant le mouvement des prisonnier·es palestinien·nes et poursuivant en première ligne la résistance, construisant la révolution palestinienne en cours. » – Kamil Abu Hanish, militant palestinien emprisonné, 2017
 
Cette année, le 1er mai 2025, Journée internationale des travailleur·euses, a lieu alors que le génocide impérialiste-sioniste contre le peuple palestinien à Gaza et dans toute la Palestine occupée continue, et que la machine de guerre du capitalisme et de l’impérialisme tente de broyer la chair et le sang du peuple palestinien pour alimenter son pillage et ses profits à l’échelle mondiale. Cette Journée internationale des travailleur·euses coïncide également, cette année, avec le Déluge d’Al-Aqsa et la résistance acharnée au colonialisme et au génocide sioniste-impérialiste ; que cette journée soit celle où les travailleur·euses du monde entier rejoignent le grand déferlement populaire contre les ennemis communs de l’humanité.
 
En ce 1er mai, nous saluons les travailleur·euses palestinien·nes, ainsi que les travailleur·euses et les masses populaires de la région, qui forment les rangs de la résistance, qui en constituent le berceau populaire, qui sont emprisonné·es dans les geôles et les camps de torture de l’occupant, et qui sont visé·es par les assassinats ciblés, l’emprisonnement et les massacres pour avoir simplement exercé leur métier : agent·es de la défense civile, médecins, infirmier·es et soignant·es, paysan·nes, pêcheur·euses, ouvrier·es du bâtiment, travailleur·euses humanitaires, journalistes et acteur·trices des médias, électricien·nes, technicien·nes, agent·es de sécurité, enseignant·es et travailleuses domestiques — tous·tes celles et ceux dont le travail constitue la base de la société palestinienne. Nous saluons les travailleur·euses de la résistance qui œuvrent avec amour et conviction sous terre, dans les tunnels, à la fabrication des armes permettant à la Palestine, au Liban, au Yémen et à toutes les forces de la résistance de se défendre face à l’occupation, à l’impérialisme et aux auteurs du génocide.
 
Nous saluons les travailleur·euses du Yémen, qui donnent l’exemple aux travailleur·euses du monde entier par leur mobilisation populaire, nationale et militaire, laquelle paralyse les voies d’approvisionnement du génocide en mer Rouge. Aujourd’hui, le Yémen — dont les travailleur·euses vivent sous les bombes de la machine de guerre américaine — incarne le plus grand exemple mondial du boycott du projet sioniste et de la défense du droit international, en particulier avec sa lutte concrète contre le génocide.
 
Nous saluons les dockers du Maroc qui, en dépit du régime de normalisation, ont refusé de charger et de décharger les navires de Maersk transportant les produits de la machine de guerre américaine destinés à armer l’entité sioniste contre le peuple palestinien. Nous saluons les militant·es de Palestine Action, qui mettent leurs corps et leur liberté en jeu pour fermer, endommager et infliger un coût aux usines qui fabriquent les armes de la machine de guerre impérialiste-sioniste, en particulier celles d’Elbit Systems. Nous saluons les travailleur·euses du secteur technologique qui élèvent la voix et refusent de participer à la production d’outils d’intelligence artificielle et de surveillance utilisés pour cibler et massacrer le peuple palestinien, et pour guider les bombes qui causent la mort et la destruction à Gaza. Nous saluons les travailleur·euses palestinien·nes de l’UNRWA, qui luttent contre la répression interne, la criminalisation, les assassinats et la destruction, pour aider leur peuple et défendre leur droit au retour. Nous saluons tous·tes ces travailleur·euses du monde entier qui poursuivent les grèves et le boycott, qui s’opposent à la normalisation, qui veillent à ce que leurs syndicats et fédérations internationales excluent l’« Histadrout » de leurs alliances, boycottent les intérêts  sionistes, et se tiennent aux côtés du peuple palestinien et de sa juste cause. Nous saluons les travailleur·euses qui, à travers le monde, font face aux licenciements, à la répression et à l’emprisonnement pour avoir défendu la Palestine et dénoncé le génocide.
 
Nous faisons écho à l’appel du Masar Badil, Mouvement alternatif de la voie révolutionnaire palestinienne, adressé aux travailleur·euses palestiniens dans le monde :
 
« Nous, les travailleur·euses palestinien·nes en exil et dans la diaspora, faisons partie intégrante de la classe ouvrière mondiale. Il est plus que temps d’intensifier notre engagement dans cette lutte, afin de bloquer les routes commerciales du génocide, de l’occupation et du colonialisme, et de couper le flux d’armes, de bombes et d’artillerie qui permet au régime sioniste de massacrer les hommes, femmes et enfants palestinien·nes. »
 
Et à celui de la Fédération générale des syndicats palestiniens à Gaza, adressé aux travailleur·euses des États-Unis :
 
« Votre lutte pour les droits des travailleur·euses aux États-Unis est indissociable de notre lutte contre l’occupation et le colonialisme. La véritable solidarité ouvrière se manifeste par des actes, pas seulement par des paroles, et nous comptons sur votre conscience et votre détermination pour prendre des mesures concrètes afin de mettre fin à cette tragédie. »
 
En cette Journée internationale des travailleur·euses, nous appelons les travailleur·euses du monde entier à manifester leur solidarité matérielle avec les travailleur·euses palestinien·nes emprisonné·es, massacré·es et ciblé·es sous le joug du génocide, de l’occupation et de la colonisation ; à affronter la machine de guerre de l’impérialisme et du capitalisme ; et à constituer un berceau populaire international de la Résistance qui défend l’humanité en engageant des actions collectives réelles, sérieuses et significatives pour fermer les lieux de travail, les ports et les usines qui continuent d’alimenter le génocide. Les exemples existent déjà : des dockers du Maroc, d’Afrique du Sud, d’Inde, de Suède, de Norvège, de Turquie, d’Italie, de Belgique, et même de l’ILWU sur la côte ouest des États-Unis, ont refusé de traiter la cargaison de l’occupant, expédiée par ZIM, Maersk et d’autres profiteurs complices du génocide.
 
L’entité sioniste est une base avancée de l’impérialisme américain et occidental dans la région, et elle cible non seulement les travailleur·euses palestinien·nes, mais aussi les travailleur·euses du monde entier. La voie vers la libération de la classe ouvrière internationale, vers la défaite de l’impérialisme et du capitalisme, passe désormais, de manière centrale et évidente, par la fin du génocide, la victoire de la Résistance, et la libération de la Palestine, de la mer au Jourdain.
 
Nous savons que les travailleur·euses palestinien·nes de Gaza, par leur intelligence et leur labeur, reconstruiront tout ce que l’occupation a détruit, comme ils l’ont déjà fait maintes fois tout au long de l’occupation de la Palestine. Il est de notre responsabilité d’agir dès maintenant pour faire advenir ce nouveau jour.
En ce 1er mai 2025, nous appelons les travailleur·euses et les organisations syndicales du monde entier à affirmer clairement leur position contre le génocide et aux côtés du peuple palestinien à travers :
 
  • Des grèves générales, des grèves sauvages, et une large désobéissance civile sur les lieux de travail contre le génocide et les crimes de guerre impérialistes. Exigeons l’arrêt immédiat du génocide à Gaza, la libération de tous·tes les prisonnier·es palestinien·nes, et un boycott total, accompagné d’un désinvestissement de toutes les entreprises sionistes et des profiteurs de guerre impérialistes complices du génocide.
  • La mise en œuvre de sanctions populaires  — à l’image des travailleur·euses yéménites — en refusant de traiter les cargaisons et les expéditions d’armes de ZIM, Maersk et des autres profiteurs de guerre.
  • Le boycott de la fédération « syndicale » sioniste, l’Histadrout, ainsi que des entreprises et organisations complices.
  • Des actions collectives pour défendre les travailleur·euses et les étudiant·es visé·es par la répression, les licenciements, les tentatives de censure ou l’emprisonnement pour leurs prises de position, leurs actions ou leur engagement en faveur de la Palestine.
 
Les travailleur·euses palestinien·nes et les classes populaires ont toujours joué un rôle central et dirigeant dans le mouvement de libération palestinien, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Palestine. Le mouvement des prisonnier·es ne fait pas exception : en effet, la grande majorité des prisonnier·es palestinien·nes viennent des classes laborieuses et populaires, des camps de réfugié·es et des villages, et ce sont ces travailleur·euses qui mettent leurs corps et leurs vies en jeu pour la liberté. Aujourd’hui, ce sont les travailleur·euses palestinien·nes et les classes populaires qui se trouvent en première ligne, confronté·es depuis plus de 18 mois à une agression génocidaire, après 77 ans de génocide ininterrompu.
 
Travailleur·euses palestinien·nes : une histoire de leadership dans la lutte
 
Dès le début du XXe siècle, les Palestinien·nes se sont engagé·es dans l’organisation syndicale, créant des syndicats, se défendant contre les tentatives sionistes d’exclure les travailleur·euses palestinien·nes de leur propre terre, et menant des actions pour défendre leurs droits en tant que travailleur·euses et Palestinien·nes subissant une colonisation.
 
Les grèves générales ont toujours été un mécanisme central de la résistance palestinienne, depuis les premières révoltes contre le colonialisme britannique, puis sioniste. Lors de la révolution de 1936, la grève générale, de six mois, menée par les travailleur·euses palestiniennes fut, à l’époque, la plus longue du monde. Ce mode de résistance s’est poursuivi au fil des années, alors que les travailleur·euses palestinien·nes en exil construisaient le mouvement de libération palestinien et ses organisations, et que les travailleur·euses et syndicats palestiniens ont joué un rôle moteur dans l’organisation de la première Intifada. Les travailleur·euses de l’UNRWA et d’autres acteur·trices des camps de réfugié·es palestinien·nes au Liban ont ouvert la voie à la révolution moderne, tandis que des dirigeants révolutionnaires comme Abu Maher al-Yamani organisaient les réfugié·es pour la libération et le retour, sur la base de leur engagement syndical datant d’avant la Nakba en Palestine.
 
Dans les années 1950, des syndicalistes palestiniens dans la Palestine occupée de 1948 furent emprisonnés alors qu’ils tentaient de maintenir les activités de leurs organisations malgré la loi martiale. Au moins sept dirigeants syndicaux palestiniens furent expulsés de Cisjordanie entre 1969 et 1979. Ces attaques ont eu lieu alors que des Palestinien·nes dans les prisons sionistes menaient des luttes pour mettre fin au travail forcé, une victoire qui ne fut obtenue qu’au prix de lourds sacrifices. Omar Shalabi, un prisonnier syrien, fut tué sous la torture en octobre 1973 lors des protestations contre le travail forcé imposé par l’occupation.
 
Ciblage et emprisonnement des travailleur·euses palestinien·nes
 
Les travailleur·euses palestinien·nes sont régulièrement soumis·es à des formes coloniales de repression: de la répression politique des organisations syndicales à la criminalisation massive des Palestinien·nes cherchant un emploi dans la Palestine occupée de 1948.
Ils et elles sont fréquemment arrêté·es pour avoir « pénétré en Israël sans permis », alors même que beaucoup d’entre eux et elles sont des réfugié·es palestinien·nes auxquels on refuse depuis 77 ans leur droit au retour dans leurs foyers et terres d’origine. Le siège systématique et l’assujettissement de l’économie palestinienne — depuis les textes des Protocoles de Paris jusqu’aux soi-disant « Accords d’Abraham », promus par l’impérialisme américain et par les régimes arabes réactionnaires — ont forcé des milliers de Palestinien·nes à chercher du travail, avec ou sans permis, souvent comme journaliers dans le secteur de la construction.
 
Dans le système colonial sioniste, les travailleurs palestiniens de Gaza et de Cisjordanie arrêtés sur les territoires de 48, ne sont pas classé·es comme « prisonnier·es de sécurité » et n’apparaissent donc pas dans les statistiques officielles des prisonnier·es politiques palestinien·nes. Pourtant, leur situation est profondément politique : ils et elles sont emprisonné·es pour leur simple existence palestinienne sur la terre palestinienne — précisément en tant que travailleur·euses palestinien·nes. Les travailleur·euses de Gaza opérant en Cisjordanie — tout comme ceux et celles enlevé·es à Gaza — ont été soumis aux formes les plus extrêmes et les plus brutales de torture et d’abus : coups, viols et agressions sexuelles, famine, privation de sommeil, dans des prisons et camps de torture tristement célèbres comme Sde Teiman et Anatot.
 
Les travailleur·euses palestinien·nes sont soumis à des violences continues aux checkpoints, à une discrimination systémique sur leur lieu de travail ainsi qu’à l’isolement économique, à la famine et au siège, tous mis en place pour les contraindre à devenir ouvrier·es du bâtiment ou domestiques dans les colonies illégales. Depuis plus de 18 ans, le siège de Gaza constitue une attaque supplémentaire contre les travailleur·euses palestinien·nes. Même avant l’intensification du génocide, la bande de Gaza enregistrait déjà les taux de chômage les plus élevés de Palestine, conséquence directe du ciblage délibéré de l’économie palestinienne et de ses travailleur·euses, pêcheur·euses et agriculteur·trices. Aujourd’hui, des centaines de milliers de personnes supplémentaires ont été poussées dans le chômage et sont visées quotidiennement par la mort et la destruction.
 
Actuellement, plus de 10 000 prisonnier·es politiques palestinien·nes sont incarcéré·es par le régime sioniste, dont plus de 3 600 détenu·es sans inculpation ni procès sous le régime de la détention administrative. Face à la torture, aux abus et à la famine dans les prisons sionistes — qui ont conduit à la mort en détention de plus de 65 prisonniers au cours des 18 derniers mois — les prisonnier·es palestinien·nes se trouvent chaque jour en première ligne de la résistance. Ils et elles sont des leaders de la résistance palestinienne, arabe et internationale — et tout comme les combattant·es de la liberté et les martyrs de la Palestine, ils et elles représentent les travailleur·euses et les classes populaires palestiniennes, ceux qui subissent de multiples formes d’exploitation et d’oppression de la part du régime sioniste. La libération des prisonnier·es est si précieuse pour le peuple palestinien et sa résistance qu’elle a constitué un objectif central du Déluge d’Al-Aqsa. La liberté des prisonnier·es palestinien·nes est essentielle à la libération de la classe ouvrière et des masses populaires palestiniennes — élément central de la libération de la Palestine de l’impérialisme et du sionisme, du fleuve à la mer.
 
L’Histadrout : une entité colonialiste à boycotter
 
L’exclusion des travailleur·euses palestinien·nes a toujours été au cœur du projet colonial sioniste. Cela se reflète dans les principes fondateurs et le fonctionnement continu de l’Histadrout, une fédération syndicale créée avec pour objectif explicite de promouvoir la colonisation sioniste de la Palestine et d’exclure la main-d’œuvre palestinienne. Bien qu’elle entretienne des relations « fraternelles » avec l’AFL-CIO et d’autres grandes centrales syndicales dans le monde, elle exploite en réalité les travailleur·euses palestinien·nes en Palestine occupée en prélevant des cotisations sur leurs salaires tout en leur refusant des droits et des prestations — sans parler de son rôle constant et systématique au sein de la machine génocidaire impérialiste-sioniste. Son rôle colonial remonte à avant la Nakba et continue aujourd’hui d’en incarner la logique. Il doit désormais être clair plus que jamais : entretenir une quelconque relation avec l’Histadrout équivaut à une complicité dans le génocide, et ceux qui sont complices doivent être tenus pour responsables — en premier lieu par les travailleur·euses eux-mêmes.
 
Les travailleur·euses palestinien·nes en exil et dans la diaspora ripostent
 
Les travailleur·euses palestinien·nes en exil poursuivent aussi leur lutte contre l’exploitation et l’oppression. Au Liban — alors que le pays, sa population et sa Résistance sont ciblés par les attaques sionistes qui violent quotidiennement le cessez-le-feu, par les puissances impérialistes et par les prédateurs financiers — les réfugié·es palestinien·nes continuent d’être exclu·es de nombreuses professions, ce qui entraîne un chômage massif et un désespoir fréquent au sein de sa classe ouvrière. Les réfugié·es palestinien·nes, contraint·es de fuir vers l’Europe, l’Amérique du Nord et d’autres régions depuis le Liban, la Syrie ou la Palestine occupée, se heurtent à des politiques racistes et répressives qui entravent leur droit au travail et les exposent à l’expulsion, à la détention et à l’exclusion.
 
Ils et elles affrontent le racisme de la « Forteresse Europe » et la criminalisation des travailleur·euses réfugié·es, aux côtés d’autres migrant·es et travailleur·euses cherchant sécurité et refuge face aux désastres militaires, sociaux, environnementaux et économiques provoqués par les mêmes États impérialistes qui leur dénient ensuite leurs droits. Ils et elles subissent une exploitation brutale dans l’économie informelle et les emplois non déclarés. Pourtant, ces travailleur·euses continuent de lutter envers et contre tout — non seulement pour faire face au racisme et à l’exclusion dans les pays impérialistes, mais aussi pour s’organiser, affronter l’impérialisme et arracher leur libération. Les travailleur·euses palestinien·nes défilent, dirigent et organisent des manifestations massives dans les rues du monde entier pour dénoncer le génocide et soutenir le peuple palestinien, et iels sont les premier·es à être visé·es par la répression d’Etat pour ces actions. Des travailleur·euses dans le monde entier — et en particulier au cœur de l’Empire — ont été licencié·es, réprimé·es ou emprisonné·es pour avoir pris la parole en faveur de la Palestine, et les travailleur·euses palestinien·nes en exil et dans la diaspora figurent parmi les exemples les plus marquants. À l’intérieur comme à l’extérieur de la Palestine, les travailleur·euses et les masses populaires défendent la Palestine et font avancer la lutte, sans compromis.
 
Affronter l’impérialisme, les régimes arabes réactionnaires et l’Autorité palestinienne issue d’Oslo
 
Le colonialisme génocidaire sioniste constitue la forme la plus brutale de l’exploitation capitaliste pour la classe ouvrière palestinienne, soutenue sans réserve par les puissances impérialistes les plus puissantes et les plus dangereuses, en premier lieu les États-Unis.
Mais les travailleur·euses palestinien·nes doivent également faire face à des régimes arabes réactionnaires — comme la Jordanie, l’Égypte ou les Émirats arabes unis — complices de l’exploitation et de la marginalisation des travailleur·euses palestinien·nes, et complices également du génocide mené par le régime sioniste, à travers la normalisation et la participation directe à ce projet. Les travailleur·euses palestinien·nes sont exploité·es par les classes dirigeantes de ces États, à la fois directement dans l’exil et la diaspora, et à travers leur soutien actif à l’économie coloniale du sionisme. Quant aux travailleur·euses arabes eux-mêmes, ils et elles sont menacé·es d’emprisonnement et de violente répression lorsqu’ils et elles osent prendre des mesures de solidarité avec le peuple palestinien.
 
Les travailleur·euses palestinien·nes doivent également faire face aux capitalistes palestiniens et à l’Autorité palestinienne, sous-traitant sécuritaire de l’occupation sioniste. La monarchie jordanienne a agi dans les années 1970 et 1980 pour réprimer l’organisation syndicale dans l’intérêt des capitalistes palestiniens, tandis que des capitalistes ultra-riches comme Bashar al-Masri sont en première ligne pour promouvoir la normalisation et saboter le boycott des intérêts sionistes.
 
L’impérialisme est en ordre de bataille à l’échelle mondiale, mobilisant sa puissance militaire et ses armes de siège et de sanctions contre les peuples du monde entier. Comme toujours, ce sont les travailleur·euses et les classes appauvries qui subissent de plein fouet ces agressions. Résister à l’impérialisme — y compris aux sanctions imposées par les États-Unis, le Canada et l’Union européenne contre le Venezuela, Cuba, l’Iran, et en réalité contre près d’un tiers de la planète, en plus de leur implication directe dans les génocides, leurs bombardements au Yémen, leurs interventions militaires, leur bellicisme et leurs attaques permanentes contre toute forme de résistance à la domination impériale — est essentiel pour construire le mouvement en faveur de la Palestine.
 
Un appel aux mouvements ouvriers du monde
 
En cette Journée internationale des travailleur·euses, nous faisons à nouveau résonner les paroles de Kamil Abu Hanish, prononcées depuis une prison israélienne, appelant à l’intensification du mouvement de boycott :
 
« Aujourd’hui, nous vous appelons, vous les combattant·es de la liberté et de la justice dans le monde, les mouvements ouvriers, les militant·es pour le socialisme, les mouvements révolutionnaires, à intensifier votre soutien à notre lutte, à celle du peuple palestinien et des prisonnier·es palestinien·nes. Nous vous exhortons à agir pour isoler l’occupation, la tenir pour responsable de 70 ans de crimes contre le peuple palestinien… Les mouvements ouvriers, les mouvements des classes populaires, les mouvements des opprimé·es peuvent et doivent prendre part à cette bataille à travers le monde, en tant que composante intégrale de la lutte contre le racisme, l’impérialisme et le capitalisme. »
 
La solidarité internationale des travailleur·euses avec la Palestine possède une histoire longue et fière, y compris au cœur même des centres impérialistes. Ainsi, aux États-Unis — principal sponsor du régime sioniste, aux côtés de ses partenaires impérialistes en Grande-Bretagne, France, Canada, Pays-Bas, Allemagne, Italie et ailleurs — on peut citer l’exemple marquant des ouvriers noirs et arabes de l’industrie automobile qui, en 1973 à Detroit, ont mené une grève contre l’achat d’« Israel Bonds » par leur syndicat. Aujourd’hui, face au génocide en cours en Palestine, alors que les bombes tracent des ceintures de feu, alors que des dizaines de travailleur·euses palestiniens sont martyrisés chaque jour, ce moment est peut-être plus urgent que jamais.
 
Nous exprimons également notre solidarité avec les travailleur·euses en lutte à travers le monde, y compris les dirigeants syndicaux et militant·es ouvrier·es emprisonné·es, menacé·es de mort ou confronté·es à la répression pour avoir défendu les travailleur·euses opprimé·es. De l’Inde aux Philippines, de la France à la Colombie, de l’Égypte au Maroc, nous sommes aux côtés de ces mouvements syndicaux ciblés par la répression. La libération de la Palestine est fondamentalement liée à la libération de tous les peuples de l’impérialisme, de l’exploitation et du capitalisme.
 
En cette Journée internationale des travailleur·euses, ces luttes doivent devenir l’occasion d’intensifier notre engagement pour soutenir les travailleur·euses palestinien·nes, mettre fin au génocide, soutenir la résistance, libérer les prisonnier·es, et libérer la Palestine, de la mer au Jourdain.

En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens

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