Le vendredi 9 mai 2025, les forces de l’occupation ont lancé un raid en vue d’assassiner Nour al-Bitawi, désigné comme « l’homme le plus recherché en Cisjordanie », en raison de son rôle dans la direction des combattants résistants des Brigades de Jénine face à l’occupation. Lui et son camarade, Hikmat Abdel-Nabi, qui combattait dans les rangs de Saraya al-Quds à Naplouse, ont résisté des heures durant à l’attaque de l’occupation et combattu jusqu’au tout dernier moment dans une maison située à l’est de Naplouse et dans laquelle ils s’étaient réfugiés. Finalement, l’occupation a bombardé la maison à l’aide d’un drone. Précédemment, Nour al-Bitawi avait déjà échappé à plusieurs assassinats et tentatives d’arrestation.

Nour al-Bitawi était l’un des commandants des Brigades de Jénine et un dirigeant de Saraya al-Quds, l’aile armée du Mouvement du Djihad islamique palestinien. À l’instar de ses frères de combat et camarades armés à Jénine, il faisait partie du leadership d’une nouvelle génération de la résistance palestinienne en Cisjordanie occupée, une génération bien décidée à résister par tous les moyens aux forces de l’occupation, rejetant ainsi la voie d’Oslo sur la route de la libération. Les forces de l’occupation mènent actuellement une offensive contre les camps de réfugiés, particulièrement dans le nord de la Cisjordanie occupée, cherchant ainsi à éradiquer la résistance et à liquider les camps des réfugiés palestiniens et leur engagement envers le droit au retour dans leurs foyers et terres d’origine en Palestine ’48 occupée, dont ils ont été déplacés de force lors de la Nakba de 1947-1948.
Comme dans bien d’autres cas, les dirigeants de la résistance sont des prisonniers libérés qui sont ciblés depuis des années par la régime sioniste-impérialiste. Nour al-Bitawi avait été arrêté par l’occupation pour la première fois en 2011, avait passé sept années dans les geôles de l’occupation avant sa libération en 2018.
Le 8 février 2021, les forces de l’occupation l’arrêtaient après lui avoir tiré dessus à balles réelles à l’intérieur de sa maison à Jénine. Il avait été dans un état critique pendant des journées entières, à la suite de cette attaque, et il avait fallu lui enlever une partie de ses intestins en raison de la gravité de ses blessures. Il avait été gardé en détention pendant une année, la plupart du temps dans la clinique de l’infâme prison de Ramleh et, à plusieurs reprises, on lui avait refusé un traitement médical approprié à ses blessures. Lors de sa libération, il avait émis un appel urgent disant : « Tous les Palestiniens, en Cisjordanie, à Gaza, en Palestine occupée ’48 et dans la diaspora, doivent œuvrer à libérer les prisonniers et à mettre fin à leurs souffrances. »

Plus tard, le 3 novembre 2023, les forces de l’occupation avaient fait sauter la maison d’al-Bitawi à Jénine et, un an plus tard, le 6 novembre 2024, elles avaient incendié la maison de son père et empêché les équipes de la défense civile d’éteindre le feu qui avait gagné les trois maisons voisines.
Il avait été poursuivi à maintes reprises par l’occupation et par les collabos de l’Autorité palestinienne dans le cadre de la « coordination sécuritaire » avec le régime d’occupation, d’autant que, dès décembre 2024, l’AP et, un peu plus tard, l’armée sioniste allaient intensifier leurs attaques contre Jénine, Tulkarem et le camp de Nour Shams. En janvier de cette année, l’occupation arrêtait son père dans une tentative en vue de le forcer lui-même à se rendre. Il était également soumis à une campagne d’« assassinat moral » et de diffamation de la part de l’AP, qui tentait de l’ étiqueter comme « criminel » et « agent de l’Iran ». Les tactiques ont été utilisées fréquemment par l’AP contre les dirigeants de la résistance également poursuivis par l’occupation, tel dans le cas bien connu d’Abu Shujaa, du camp de Nour Shams (Mohammed Jaber, dont la mère, Haneen Jaber, est actuellement emprisonnée par l’occupation tout en ayant été diagnostiquée comme souffrant d’un cancer).
En effet, il y a quelques jours à peine, les « forces sécuritaires » de l’AP ont entouré la maison d’al-Bitawi à Jénine, cherchant à l’arrêter ; il était l’un des hommes « les plus recherchés » par l’AP aussi, à la suite de son offensive de décembre 2024 contre le camp de Jénine.
Ce type de raids d’assassinat et d’attaques qui ciblent les combattants et dirigeants de la résistance – souvent des prisonniers libérés eux-mêmes – chevauchent fréquemment avec les « raids d’arrestation » ciblant le peuple palestinien. L’attaque organisée contre Nour al-Bitawi et Hekmat Abdel-Nabi est le reflet d’un grand nombre de ces raids d’assassinat contre les combattants qui refusent de se rendre à l’occupation ou de retourner dans les prisons sionistes, comme ce fut le cas de l’« intellectuel engagé » et combattant Basil al-Araj, d’Ibrahim Nabulsi, Mohammed al-Azizi, Abdel-Rahman Soboh, Islam Odeh, Saleh Barghouthi, Ashraf Na’alwa et Moataz Washaha, pour ne citer que quelques-unes des récentes cibles parmi l’actuelle génération de la résistance.
En réponse à l’assassinat, les organisations palestiniennes de résistance, dont le Hamas, le Djihad islamique, les Brigades Nasser Salah al-Din et le Front populaire pour la libération de la Palestine, se sont engagées à intensifier leur résistance en activant une vaste mobilisation dans les rangs de la résistance afin d’affronter l’occupant génocidaire. Comme le déclarait Nour al-Bitawi : « Nous sommes un peuple en quête de libération. Nous combattrons jusqu’à la libération pour notre dignité, notre peuple et pour Dieu tout-puissant. »
Le raid d’assassinat contre Sheikh Nour al-Bitawi et Hikmat Abdel-Nabi reflète l’histoire de nombreux combattants de la résistance palestinienne devenus martyrs, en particulier d’anciens prisonniers qui refusent de retourner dans les sinistres geôles de l’occupation. Leur engagement à combattre jusqu’au martyre face aux forces assassines reflète celui des combattants de la résistance de Gaza au Yémen et au Liban et partout dans la région, ou celui des prisonniers qui combattent avec leurs corps derrière les barreaux, ou celui des Palestiniens qui insistent pour rester sur leur terre afin de faire face à l’agression sioniste-impérialiste génocidaire. Malgré l’apport massif d’armements fabriqués et livrés par les EU et utilisés contre eux par le régime d’occupation génocidaire, ils ont combattu héroïquement jusqu’à leur dernier souffle et ont résisté pour leur peuple, pour leur terre, pour leur libération.
Victoire pour la résistance ! Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !
En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens
Subscribe to get the latest posts sent to your email.