Ce Lundi 30 était une journée particulièrement lourde pour nos camarades de Palestine Action. D’abord, le parlement britannique devait statuer sur l’interdiction du groupe, qualifié “d’organisation terroriste”, à la demande de la ministre de l’intérieur. Finalement, cette décision a été reportée à mercredi et jeudi prochain. Cette demande d’interdiction fait suite à une action où des actionnistes ce sont introduit·es dans une base de la Royal Air Force pour verser de la peinture sur des avions de chasse. Quatre personnes ont été arrêtées par la police anti terroriste à la suite de cette action où de la peinture rouge a été versée sur des avions de chasse de la RAF.
Ce recours à l’arsenal antiterroriste s’inscrit dans une logique ancienne, celle d’un usage systématique des lois d’exception pour écraser les formes d’engagement qui menacent l’ordre colonial et impérialiste. Il sert à étendre les marges de l’arbitraire, à dissimuler les logiques de répressions derrière une façade sécuritaire pour mieux cibler les militant·es.
Aujourd’hui était également le premier des deux jours d’une nouvelle audience des Filton 18. Ces 18 militant·es de Palestine Action sont poursuivi·es pour avoir participé à une action contre une usine d’armement de l’entreprise sioniste Elbit Systems, à Filton, qui fabrique et exporte des armes et du matériel utilisé par l’armée coloniale dans son génocide à Gaza. En aout 2024, six actionnistes ont pénétré dans les locaux de l’usine à l’aide d’un fourgon pénitentiaire réquisitionné. Sur place ils et elles ont détruit du matériel militaires, causant plus d’un million de livres sterling de dégâts.
Quelques jours plus tard, plusieurs raids ont été menés par la police anti terroriste arretant d’abord 4 personnes supplémentaires. Plusieurs mois plus tard, en novembre 2024, 8 personnes ont été arrêtées dans une nouvelle campagne de perquisitions par la police anti terroriste.
Les Filton 18 ont d’abord été détenu·es sans inculpation sous le régime antiterroriste avant d’être placé·es en détention provisoire. Ils et elles seront jugé·es en novembre 2025, plus d’un an après les premières incarcérations. Les accusations ne relèvent pas du terrorisme, mais le Crown Prosecution Service entend néanmois plaider le “lien terroriste” pour aggraver les peines.
Cette stratégie permet à l’appareil judiciaire britannique de contourner les garanties procédurales habituelles.
L’une des prisonnières, Zahra Farooque, écrivait depuis sa cellule :
“Human Rights Watch critique souvent des États comme l’Égypte pour leur usage de la détention préventive, où une simple suspicion suffit à être emprisonné·e. Ce que HRW ne dit pas, c’est que ces pratiques sont un héritage du colonialisme britannique, et que le système de détention provisoire au Royaume Uni repose exactement sur cette logique”
“J’ai rencontré des femmes séparé·es de leurs enfants pendant des mois en attendant leur procès. Même acquittées, ce temps ne leur sera jamais rendu. Celui ou celle qui affirme que le Royaume Uni respecte la présomption d’innocence ment”.
Nous exprimons notre solidarité la plus totale et adressons nos pensées les plus chaleureuses à nos camarades de Palestine Action ainsi qu’à nos frères et soeurs des Filton 18, actuellement incarcéré·es dans les prisons britannique.
La participation active de nos gouvernements au génocide en cours à Gaza et à la colonisation de toute la Palestine historique s’illustre ici, dans les métropoles impérialistes, par la criminalisation de la lutte anticoloniale, pour une Palestine libre de la mer au Jourdain et une attaque systématique contre nos mouvements de solidarité. avec le peuple palestinien et sa résistance. Face à cela, resserrons les rangs, tenons la ligne, et défendons nous collectivement en refusant d’abandonner nos prisonnier·es, ici et la bas, dans les prisons sionistes, impérialistes ou celles des régimes réactionnaires arabes.
En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens
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