Trois prisonniers palestiniens libérés assassinés à Gaza par les forces génocidaires sionistes

Le jeudi 3 juillet 2025, les forces d’occupation sionistes ont assassiné trois prisonniers palestiniens libérés, lors du massacre perpétré à l’école Mustafa Hafez. Les trois prisonniers avaient été libérés en 2011, lors de l’échange Wafaa al-Ahrar :

  • Mahdi Omar Shawar al-Tamimi, originaire d’al-Khalil

  • Ayman Yousef Ahmad Abu Daoud, originaire d’al-Khalil

  • Bassam Abu Sneineh, originaire de Jérusalem

Tous trois, originaires de la Cisjordanie, avaient été déportés à Gaza. Mahdi Shawar al-Tamimi et Bassam Abu Sneineh avaient été expulsés vers Gaza dès leur libération en 2011, tandis qu’Ayman Abu Daoud, initialement libéré à al-Khalil, fut de nouveau arrêté en 2012 par le régime sioniste, qui annonça en 2013 vouloir réimposer sa peine initiale. Ayman Abu Daoud entama alors une grève de la faim et fut déporté à Gaza cette même année, deux ans après l’échange de prisonniers.

Le martyr et prisonnier libéré, Mahdi Shawar

Mahdi Shawar l’un des nombreux prisonniers de l’Intifada d’al-Aqsa, avait été arrêté par l’occupation en 2002 et condamné à 21 ans de prison. Il fut libéré en 2011 grâce à l’échange Wafaa al-Ahrar. Après sa déportation forcée à Gaza, il obtint une licence en journalisme et médias à l’Université islamique de Gaza, puis un master en études du Moyen-Orient à l’Université al-Azhar de Gaza.

Mahdi Shawar salué par le martyr Ismail Haniyeh lors de sa libération dans le cadre de l’échange Wafa al-Ahrar

Ayman Abu Daoud, originaire d’al-Khalil, est né en 1982. Arrêté en 2004, il fut condamné à 36 ans de prison pour sa participation à la résistance durant l’Intifada d’al-Aqsa, avant d’être libéré le 18 octobre 2011 dans le cadre de l’échange Wafaa al-Ahrar.

Ayman Abu Daoud

Quelques mois après, le 13 février 2012, il fut de nouveau enlevé et emprisonné par l’occupation, accusé d’avoir « violé les conditions de sa libération » pour avoir prétendument fourni de l’argent à des Palestiniens affiliés à des partis politiques, bien qu’il ait respecté les rendez-vous imposés par les forces d’occupation et n’ait jamais quitté son district. Il entama une grève de la faim le 14 avril 2013 après que l’occupation eut annoncé vouloir rétablir les 29 années restantes de sa peine. Il refusa de s’alimenter jusqu’au 23 mai 2013, avant qu’un accord fut conclu par son avocat pour qu’il soit exilé à Gaza pendant 10 ans. Il fut effectivement déporté trois mois plus tard.

Le martyr Bassam Abu Sneineh

Bassam Abu Sneineh, est né en 1973 dans la capitale de la Palestine, la ville sainte de Jerusalem. Il fut condamné à la prison à perpétuité en 2000. Après sa libération en 2011 et sa déportation à Gaza, il s’est consacré à des activités culturelles et éducatives visant à préserver l’image et l’attachement à Jérusalem pour les générations de Palestinien·nes vivant à Gaza et n’ayant jamais vu leur capitale en raison de l’occupation, du siège et du blocus. Il était régulièrement invité à des émissions télévisées pour parler des attaques contre Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa.

Peu de temps après le martyr des 3 hommes, dans la journée du 3 juillet, les forces d’occupation sionistes, financées et soutenues par les puissances impérialistes, ont envahi les maisons familiales de Mahdi Shawar al-Tamimi et d’Ayman Abu Daoud à al-Khalil. Le lendemain, une importante troupe de soldats a encerclé la maison des Shawar, empêchant la famille de recevoir les condoléances pour la mort en martyr de leur fils.

Le vendredi 4 juillet, les forces d’occupation ont également envahi le quartier de Wadi al-Hariyya à al-Khalil, attaquant la tente de deuil dressée par la famille d’Ayman Abu Daoud. Elles ont détruit son contenu, arraché les affiches et banderoles, cassé les chaises et tiré des grenades assourdissantes et des bombes lacrymogènes sur les personnes en deuil, arrêtant 15 Palestiniens présents dans la tente.

Le Hamas, Mouvement de Résistance Islamique, a publié une déclaration à propos de cet assassinat, affirmant qu’il s’agissait d’une attaque ciblée contre les prisonnier·es :

« Alors que nous pleurons les martyrs Mahdi Shawar, Ayman Abu Daoud et Bassam Abu Sneineh, libérés lors de l’échange “Wafaa al-Ahrar” en 2011 et expulsés de force vers la bande de Gaza, nous affirmons que le crime de leur assassinat, comme celui des martyrs du mouvement des prisonniers et des prisonniers libérés avant eux, est une tentative désespérée pour éliminer les symboles nationaux et briser la volonté de notre peuple et son attachement à la voie de la résistance.

Nous affirmons que le sang des martyrs ne sera pas versé en vain, et qu’il restera le carburant de la résistance jusqu’à la libération et la défaite de l’occupation, quel qu’en soit le prix. »

Le Bureau d’Information sur les Prisonnier·es a également publié une déclaration en hommage aux martyrs et dénonçant leur assassinat :

« Ce crime s’inscrit dans une politique systématique menée par l’occupation visant à cibler les prisonniers libérés, en particulier ceux qui ont retrouvé la liberté dans le cadre d’accords d’échange, à travers des assassinats répétés visant à briser la volonté du peuple palestinien et à frapper ses symboles nationaux.

Le Bureau tiens l’occupation pleinement responsable de l’assassinat des trois martyrs, soulignant que leur sang ne sera pas versé en vain et qu’ils resteront un symbole pour la résistance et un engagement à poursuivre la lutte jusqu’à la liberté et la libération.”

De même, la Commission des Affaires des Prisonnier·es, le Club des Prisonnier·es Palestinien·nes et le Mouvement des Prisonnier·es ont publié une déclaration conjointe :

« Depuis le début du génocide, l’occupation a intensifié son ciblage des prisonnier·es libéré·es et des déporté·es à Gaza par le biais d’assassinats systématiques.

L’occupation n’a jamais cessé de cibler les prisonnier·es, qu’iels aient été libéré·es lors d’échanges ou après avoir purgé leur peine, que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie. Cela prend la forme d’assassinats, d’exécutions ou de nouvelles arrestations. Une grande partie des personnes ciblées lors des campagnes d’arrestation sont d’ancien·nes prisonnier·es ayant passé des années dans les prisons de l’occupation.”

L’échange Wafaa al-Ahrar, conclu le 18 octobre 2011, a permis la libération de 1 027 prisonnier·es palestinien·nes contre la libération du soldat sioniste Gilad Shalit, capturé par la Résistance à Gaza. Parmi les libéré·es figuraient le dirigeant martyre de la résistance et futur chef du Bureau politique du Hamas, Yahya Sinwar, ainsi que Hussam Badran, Ahlam Tamimi, Zaher Jabarin, Nael Barghouti, Samer Issawi et bien d’autres. Nombre de ces prisonnier·es libéré·es ont été de nouveau arrêté·es, leurs peines initiales réimposées, et n’ont été libéré·es à nouveau — souvent expulsé·es hors de Palestine — que lors de l’échange de prisonniers “Toufan al-Ahrar” dans le cadre du cessez-le-feu de janvier à mars 2025 à Gaza.

Les prisonnier·es libéré·es — en particulier ceux et celles ayant été libéré·es dans le cadre d’échanges avec la résistance palestinienne — ont été une cible privilégiée d’assassinats et d’exécutions durant le génocide sioniste-impérialiste en cours à Gaza, ainsi qu’en Cisjordanie et dans toute la Palestine occupée. Par ces assassinats, l’occupation cherche à priver les Palestinien·nes de leurs dirigeants et de leurs symboles de lutte, à semer le désespoir quant à la possibilité de libérer les prisonnier·es — et, plus largement, la Palestine — par la résistance et la lutte armée.

Les prisonnier·es libéré·es incarnent la continuité de la lutte, alors que génération après génération, le peuple palestinien combat pour sa libération totale. Tandis que les prisonnier·es toujours incarcéré·es subissent une politique de « mort lente » — à travers la torture et le refus de soins médicaux — les prisonnier·es libéré·es sont visé·es par des assassinats afin d’accélérer le génocide et de priver le peuple palestinien de ses leaders et défenseurs.

Chaque puissance impérialiste qui continue d’armer, de financer et de soutenir le régime sioniste — États-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, etc. — est pleinement responsable de ces crimes continus. Nous appelons tous les soutiens de la Palestine à agir, à confronter les responsables et à intensifier toutes les actions pour mettre fin au génocide, imposer la responsabilité aux criminels, libérer tous les prisonnier·es palestinien·nes — et, fondamentalement, vaincre et démanteler le sionisme et le régime sioniste, pour une Palestine libre, du fleuve à la mer.


En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens

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