Ahmed Khdeirat : le « lent assassinat » d’un jeune Palestinien médicalement vulnérable dans les geôles sionistes

Le 7 octobre 2025, le détenu palestinien Ahmed Hatem Mohammed Khdeirat, 22 ans, originaire d’Al-Dhahiriya, près d’al-Khalil, mourait à l’hôpital sioniste Soroka après un long combat contre ce qu’on ne peut qualifier que de très grave négligence médicale. Ahmed Khdeirat était emprisonné sans accusation ni procès dans le cadre d’une « arrestation administrative » – selon une ordonnance militaire arbitraire – depuis le 23 mai 2024 (près de 18 mois), et sa détention avait été renouvelée plusieurs fois malgré son état de santé précaire. Son martyre n’était donc pas accidentel : il s’agissait bel et bien d’un exemple manifeste de la politique sioniste de « lent assassinat » appliquée aux prisonniers palestiniens à l’intérieur des geôles de l’occupation.

Ahmed Khdeirat souffrait d’un diabète de type 1, qui requérait un traitement approprié permanent à l’insuline, lequel lui était habituellement refusé par les forces de l’occupation. À l’instar de nombreux autres prisonniers palestiniens détenus dans des conditions malsaines de surpeuplement et se voyant refuser systématiquement et délibérément l’accès à des produits de nettoyage et d’hygiène, il avait développé de la gale. Il connaissait également de fréquents accès d’hypoglycémie en raison de sa maladie et il se déplaçait avec difficulté. En août 2025, alors qu’il recevait la visite d’un avocat, cela faisait deux mois qu’il était dans l’impossibilité de quitter son lit d’hôpital et son poids était retombé à 40 kg.

Son martyre est un exemple du ciblage d’un Palestinien médicalement vulnérable en détention arbitraire sans accusation ni procès, en lui refusant délibérément des médicaments, en l’exposant à de nouvelles infections, incarnant par là même la politique de « lent assassinat » telle qu’elle est décrite par le mouvement des prisonniers palestiniens.

Aujourd’hui, en ce 8 octobre, il y a eu une grève commerciale générale à Al-Dhahriya en signe de deuil et d’indignation à la suite du martyre d’Ahmed Khdeirat.

Depuis le 7 octobre 2023, au moins 78 prisonniers palestiniens sont morts dans les prisons sionistes devenus des martyrs, parmi ceux que l’on a identifiés. Ils comprennent au moins 46 Palestiniens enlevés à Gaza. En tout, le mouvement des prisonniers a compté plus de 315 martyrs depuis 1967. La liste (ci-dessous) n’est pas complète, puisqu’elle n’inclut pas tous les prisonniers palestiniens de Gaza, dont l’occupation s’obstine à cacher le nombre exact, les noms et la situation actuelle des milliers de personnes que ses forces génocidaires ont enlevées lors de l’offensive en cours contre l’enclave. L’occupation continue de détenir 85 corps de prisonniers martyrs, les gardant en otage dans une tentative en vue de tirer un avantage lors d’échanges de prisonniers avec la résistance palestinienne.

Le martyr des prisonniers palestiniens constitue une campagne d’assassinat à l’intérieur même des prisons et camps de détention de l’occupation, par le biais d’une institutionnalisation des tortures physiques et psychologiques, des séances de coups, de l’affamement, des agressions sexuelles, de la propagation de maladies contagieuses, en particulier la gale et du refus délibéré de soins médicaux, le tout en parallèle avec l’intensification du génocide en cours à Gaza et dans l’ensemble de la Palestine occupée. Ces crimes de guerre et ces crimes contre l’humanité s’accompagnent du refus de visites familiales et juridiques, tout en empêchant toute surveillance extérieure des mauvais traitements subis par les Palestiniens emprisonnés.

Chaque dollar, chaque euro, chaque livre échangés avec l’occupation, chaque arme livrée aux forces génocidaires et chaque échange de renseignements et mission de formation policière entre le projet sioniste et les puissances impérialistes, en particulier les EU, le Canada, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays de l’UE, constituent des preuves de l’entière complicité dans les actuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité, contre les prisonniers palestiniens et contre le peuple palestinien dans son ensemble.

Samidoun, le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens, adresse ses condoléances les plus profondes à la famille Khdeirat, au mouvement des prisonniers palestiniens et au peuple palestinien dans son ensemble. Gloire au martyr !

À la mémoire et en l’honneur d’Ahmed et de tous les martyrs, blessés et prisonniers de la Palestine et de la résistance qui continue à affronter les occupants et les génocidaires avec fougue, nous invitons instamment tout le monde à entreprendre des actions, à intensifier la lutte au sein même du noyau impérialiste, à mettre un terme au génocide, à rompre le siège de Gaza, à libérer les prisonniers palestiniens et à libérer la Palestine du fleuve à la mer.

Téléchargez cette affiche du martyr Ahmed Khdeirat  — ainsi que les affiches de ce groupe de prisonniers – afin de les inclure dans votre prochaine action.

Le poster ci-dessous, à télécharger en PDF :


En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens

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