Republié par le Collectif Palestine Vaincra:
Dans un entretien accordé à La Dépêche le 3 juillet dernier, Franck Touboul (président du CRIF Midi-Pyrénées) a tenu des propos diffamatoires et menaçants contre le Collectif Palestine Vaincra et les défenseurs de la cause palestinienne. Ces propos ont été condamnés par plus de 165 organisations originaires de 21 pays.
Suite à nos interpellations, La Dépêche nous a accordé un droit de réponse que nous diffusons ci-dessous.
Le Collectif Palestine Vaincra répond aux propos du président régional du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Franck Touboul.
Qu’est-ce qui vous a choqué dans les propos du président du Crif ?
Le président du CRIF a tenu des propos très graves contre notre collectif et tous les défenseurs de la cause palestinienne. En premier lieu, nous sommes scandalisé·e·s par le procédé abject qui consiste à rapprocher et assimiler notre collectif aux attentats antisémites de Merah et ainsi salir la mémoire des victimes. Par ailleurs, M. Touboul cherche à nous faire passer pour des fauteurs de troubles afin que la préfecture interdise nos activités. Ces incitations à la violence sont irresponsables alors même que nous tenons des stands depuis un an sans aucun souci.
Lorsqu’il dénonce le soutien du FPLP, classé comme organisation terroriste, ou l’appel au boycott qui est interdit en France, comment réagissez-vous ?
Pour ce qui est du boycott, c’est un mensonge. D’ailleurs, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné en juin dernier la France pour entrave à la liberté d’expression suite à la condamnation de militant·e·s pour la Palestine qui appelaient au boycott des produits israéliens. En ce qui concerne le FPLP, toutes les organisations palestiniennes qui refusent la colonisation israélienne sont considérées comme « terroristes » par l’Union Européenne. Cela en dit long sur le soutien de l’UE à la politique israélienne. C’est une opération qui vise à faire taire le peuple palestinien et ses soutiens. Il fut un temps où Mandela était lui aussi considéré comme un « terroriste ».
En quoi la remise en cause du jumelage Toulouse-Tel Aviv peut servir la cause palestinienne ?
Ce que nous dénonçons c’est la collaboration économique et politique de la ville de Toulouse avec la capitale d’un État raciste et colonial. Vouloir mettre fin à ce jumelage c’est s’opposer à cette politique. De nombreuses municipalités ont suspendu des jumelages. C’est le cas de Lille qui a suspendu son jumelage avec la ville israélienne de Safed, ou encore d’une commune du Loiret qui a suspendu son jumelage avec Tuchow, ville polonaise à la politique homophobe. Toulouse, ancienne capitale des Républicains espagnols en exil, a une longue tradition antifasciste qu’elle doit honorer en mettant fin à ce scandaleux jumelage.
L’antisionisme est-il devenu le nouveau visage de l’antisémitisme comme l’affirme Franck Touboul ?
L’antisionisme est un antiracisme. Il s’oppose à toute forme de discrimination et défend le projet d’une Palestine libre et démocratique, de la mer au Jourdain, pour tous et toutes, à égalité des droits indépendamment de la croyance religieuse, du genre, etc. Les défenseurs de l’apartheid israélien, main dans la main avec les antisémites (rappelons que les autorités israéliennes accueillent régulièrement des antisémites notoires comme le Hongrois Orban), tentent d’amalgamer antisionisme et antisémitisme afin de bâillonner le soutien au peuple palestinien.