Liberté pour Ghassen Ben Khelifa, journaliste et militant tunisien injustement détenu

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun exige la libération immédiate de Ghassen Ben Khelifa, organisateur tunisien pour la justice sociale, journaliste et militant engagé pour la Palestine et contre la normalisation.

Depuis le 6 septembre 2022, il est détenu par les autorités tunisiennes “anti-terroristes”. Ghassen Ben Khelifa est le rédacteur en chef d’Inhiyez, une publication en ligne, et dirige l’atelier média de l’Association des droits économiques et sociaux. Il est connu depuis longtemps pour son engagement important en faveur de la libération de la Palestine, notamment en s’organisant avec le Comité tunisien de boycott et d’anti-normalisation et le Comité tunisien pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, combattant libanais pour la Palestine emprisonné en France depuis 38 ans.

Anti-impérialiste convaincu, fortement engagé en faveur de la libération et de l’autodétermination des Tunisiens et des Arabes, Ben Khelifa est bien connu des militants internationaux, arabes et palestiniens pour la justice. Son arrestation est un choc, et nous nous joignons à des organisations telles que l’Union des journalistes tunisiens et l’Union des femmes démocrates pour demander sa libération immédiate de cette injuste détention.

Le matin du 6 septembre, une douzaine de membres des forces spéciales de sécurité en Tunisie, en civil, ont fait irruption au domicile de Ben Khelifa et de ses parents, confisquant son téléphone portable et deux ordinateurs. Il a été transféré vers une destination inconnue et n’a pas pu être joint par ses avocats, avant d’être finalement transféré au Bureau judiciaire antiterroriste. Il est maintenant détenu en vertu d’un ordre de détention de cinq jours, susceptible d’être renouvelé. Aucune raison n’a été donnée pour son arrestation et aucune charge n’est connue. Bien qu’il ait le droit d’être accompagné par des avocats lors des interrogatoires, en vertu de la loi tunisienne, ces droits lui ont été refusés.

Ses avocats ont fait remarquer qu’il n’existe aucune preuve ou information permettant de le placer sous le coup d’une suspicion légitime, tandis que le Syndicat des journalistes tunisiens a fait remarquer que cette arrestation s’inscrit dans le contexte des campagnes permanentes d’intimidation et de harcèlement à l’encontre des journalistes et des militants et de l’utilisation des lois “antiterroristes” pour intimider les organisateurs de mouvements sociaux de paysans pauvres, de travailleurs au chômage et de personnes démunies. Vendredi 9 septembre, le Comité national pour la libération de Ghassan Ben Khalifa organisera une marche à 17 heures à Tunis, du Syndicat national des journalistes à la rue Habib Bourguiba, pour demander sa libération et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.

Ghassen Ben Khelifa est actif dans de nombreux mouvements de justice sociale, notamment le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire, la Coordination tunisienne d’action commune pour la Palestine, l’École d’éducation populaire en Afrique du Nord et les campagnes de soutien aux mouvements des paysans pauvres et des chômeurs. Il est totalement engagé en faveur de la classe ouvrière, des paysans pauvres et des classes populaires de Tunisie et de toute la région arabe. Cela s’ajoute à son travail journalistique et à son militantisme dans la Campagne tunisienne de boycott et d’anti-normalisation et la Campagne pour la libération de Georges Abdallah.

Au fil des ans, Ghassan Ben Khelifa a été un combattant engagé contre la normalisation et l’influence des puissances impérialistes en Tunisie. Il continue d’organiser la libération de tous les prisonniers palestiniens et des combattants emprisonnés pour la Palestine, comme Georges Abdallah, et la libération de la Palestine de la mer au Jourdain, comme une seule lutte avec celle des travailleurs et des paysans tunisiens. Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun exprime sa grande inquiétude quant à l’utilisation des forces spéciales et de la législation “anti-terroriste” pour poursuivre les défenseurs du peuple et ceux qui résistent à l’impérialisme et à la normalisation, plutôt que de dénoncer les forces de terreur et de destruction en Tunisie et dans toute la région, qui sont directement alignées sur les intérêts impérialistes et poussent à la normalisation avec le sionisme.

Nous nous joignons au Comité national pour la libération de Ghassen Ben Khelifa pour demander instamment aux autorités tunisiennes de le libérer immédiatement et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui. Liberté pour Ghassen Ben Khelifa !