21e anniversaire de l’enlèvement d’Ahmad Sa’adat : l’Autorité palestinienne et sa “coordination sécuritaire” continuent leurs crimes

Le 15 janvier 2023 marque le 21e anniversaire de l’enlèvement du dirigeant palestinien Ahmad Sa’adat par l’Autorité palestinienne, à la demande et dans le cadre de la “coordination sécuritaire” avec l’occupation israélienne en 2002. Secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, il n’a cessé d’être emprisonné depuis lors. Il a d’abord été détenu par les services de sécurité de l’Autorité palestinienne, puis sous la garde des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de la Turquie dans une prison de l’Autorité palestinienne à Jéricho. Depuis 17 ans, il est emprisonné dans les geôles israéliennes aux côtés de 4 750 autres prisonniers politiques palestiniens, après le siège meurtrier de Jéricho par les forces d’occupation et l’enlèvement de Sa’adat et de ses camarades en 2006.

L’arrestation de Sa’adat le 15 janvier 2002 est emblématique du profond préjudice que le crime de “coordination sécuritaire” a causé au peuple palestinien et à sa cause nationale. La “coordination sécuritaire” n’a rien signifié d’autre que des attaques contre la résistance palestinienne à la demande d’Israël, commises par les mains de l’Autorité palestinienne. L’enlèvement d’Ahmad Sa’adat et son emprisonnement – ainsi que celui de ses camarades – dans la prison de l’AP à Jéricho, sous la garde des États-Unis et de la Grande-Bretagne, a été un exemple clair du statut de l’AP comme étant fondamentalement redevable des intérêts d’Israël, des États-Unis et d’autres puissances internationales, aux dépens du peuple palestinien et de la résistance palestinienne.

Depuis 2002, cette situation n’a pas changé. Au contraire, le problème n’a fait que s’étendre. Des dizaines de prisonniers politiques palestiniens sont détenus dans les prisons de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, précisément parce qu’ils sont ciblés pour avoir prétendument fait partie ou soutenu la résistance palestinienne. Les prisons de l’AP sont devenues une “porte tournante” avec les prisons de l’occupation israélienne, les anciens prisonniers étant particulièrement ciblés par la répression politique à travers la “coordination sécuritaire”. Aujourd’hui, comme dans le cas de Sa’adat – dont la libération a été ordonnée par un haut tribunal de l’Autorité palestinienne mais qui est resté détenu à Jéricho jusqu’à l’assaut israélien – les Palestiniens continuent d’être enfermés par les forces de sécurité de l’AP malgré les tribunaux palestiniens qui ont ordonné leur libération. Un autre exemple de l’absence de souveraineté ou d’autodétermination significative de l’AP.

Ces derniers jours, les manifestations demandant la libération des prisonniers politiques détenus par l’Autorité palestinienne ont été attaquées par les forces de sécurité de l’AP, alors même que l’anniversaire de l’arrestation de Sa’adat approchait. Sa’adat et ses quatre camarades (Ahed Abu Ghoulmeh, Majdi Rimawi, Hamdi Qur’an et Basil al-Asmar, ainsi que Fuad al-Shobaki) ont été emprisonnés par l’AP, avant d’être arrêté par l’occupation suite au premier signe potentiel de leur libération. Lors des élections de l’AP en 2006, le bloc Changement et réforme (partisans du Hamas et de la résistance palestinienne) a remporté la majorité et s’est engagé, pendant sa campagne, à mettre fin à la coordination sécuritaire et à libérer les prisonniers politiques de l’AP. Organisée par l’occupation israélienne, l’attaque de la prison de Jéricho le 14 mars 2006 a eu lieu exactement deux semaines avant l’investiture d’Ismail Haniyeh comme Premier ministre. Les “gardes” internationaux s’étant retirés pour permettre aux forces d’occupation d’attaquer la prison, de tuer les gardes palestiniens et de s’emparer des prisonniers politiques.

Bien entendu, les résultats de l’élection de 2006 n’ont jamais été véritablement appliqués et ont été immédiatement suivis de sanctions, d’un blocus et d’une intensification de la domination impérialiste. Cela a permis de clarifier, une fois de plus, que l’AP en tant que système n’a jamais été mise en place pour représenter les Palestiniens, mais pour pacifier le peuple palestinien au profit de l’occupation. Cependant, l’occupation est restée une priorité pour s’assurer que même les pouvoirs limités de l’AP ne pourraient jamais être utilisés pour libérer les prisonniers politiques, mais uniquement pour les maintenir au nom de l’occupation.

À l’occasion de cet anniversaire, des personnes du monde entier s’organisent et agissent pour exiger la libération d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens en participant à la semaine internationale d’actions organisée du 14 au 24 janvier 2023. Plus de 210 organisations de plus de 30 pays se sont unies pour exiger la liberté de ce leader politique palestinien emprisonné et pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain. Cliquez ici pour une liste d’événements et d’activités et ici pour télécharger des documents que vous pouvez utiliser dans votre campagne !