Sept ans après, l’injustice demeure : en souvenir d’Omar Nayef Zayed

Le 26 février 2023 marque le septième anniversaire de la mort d’Omar Nayef Zayed, ancien prisonnier palestinien qui s’est évadé des prisons de l’occupation, à l’ambassade de l’Autorité palestinienne à Sofia en Bulgarie où il avait trouvé refuge après que l’occupation israélienne eut exigé son extradition, 28 ans après sa libération.

L’auto-libération de six prisonniers palestiniens lors de l’opération du Tunnel de la Liberté en septembre 2021 a une fois de plus mis en lumière le cas d’Omar Nayef Zayed ainsi que celui d’autres Palestiniens qui se sont échappés des prisons de l’occupant.

Le 21 mai 1990, Omar Nayef Zayed s’est échappé des prisons de l’occupation quatre ans après son arrestation alors qu’il était transféré dans un hôpital de Bethléem. Il s’est rendu en Jordanie, puis en Bulgarie en 1994. Il s’est marié, a eu des enfants et était une figure visible de la communauté palestinienne de Sofia. En 2016, les forces d’occupation ont tenté de le faire extrader de Bulgarie vers la Palestine occupée, et il s’est réfugié à l’intérieur de l’ambassade de l’Autorité palestinienne où il a ensuite été tué le 26 février 2016. Son combat contre l’extradition a déclenché une campagne internationale pour le soutenir et exiger sa liberté.

Samidoun a organisé une campagne internationale contre l’extradition de Nayef Zayed, demandant au gouvernement bulgare de rejeter la demande d’extradition.

Pendant tout le temps qu’il a passé à l’ambassade de Palestine, Nayef Zayed a été soumis à des pressions constantes de la part de l’ambassadeur de l’AP et d’autres représentants de l’AP pour qu’il quitte l’ambassade, plutôt que de défendre avec ferveur un prisonnier palestinien libéré pour qu’il ne retourne pas dans les geôles de l’occupant. Il s’est vu refuser les visites de médecins, d’avocats, de délégations de solidarité et de délégations de la communauté palestinienne, et a été menacé à plusieurs reprises de se voir refuser les visites de sa femme.

Khader Adnan, ancien prisonnier palestinien et gréviste de la faim de longue date qui se passe actuellement de nourriture dans les prisons de l’occupation depuis plus de 20 jours, a déclaré à l’époque que “le cas d’Omar a révélé les lacunes et les vérités de nos institutions, de nos ambassades et de notre diplomatie à l’étranger.” Il a appelé le ministre des Affaires étrangères de l’AP à démissionner, déclarant que “la responsabilité incombe à l’ambassadeur et à l’équipe de sécurité, et ceux qui ne sont pas à la hauteur doivent se retirer. La première chose qui devrait se produire est de démissionner devant notre peuple, et ensuite une enquête approfondie à tous les niveaux palestiniens.”

Cet anniversaire intervient alors que l’Autorité palestinienne participe au sommet d’Aqaba convoqué par les États-Unis avec la participation de l’occupation israélienne, de l’Autorité palestinienne et des services de renseignement jordaniens et égyptiens. Cette réunion d’Aqaba est un “sommet de sécurité” visant à réprimer la résistance palestinienne, en particulier à Jénine et à Naplouse et avant le Ramadan, alors que le mouvement des prisonniers palestiniens se dirige vers une grève de la faim massive et unifiée qui débutera le 22 mars. Elle a été largement rejetée par les forces de résistance, les organisations politiques et les mouvements populaires palestiniens, en paroles et en actes.

Dans une déclaration, Masar Badil, le mouvement palestinien de la Voie alternative révolutionnaire, a noté : “La répression par l’Autorité palestinienne du peuple, du mouvement étudiant et de la résistance en Cisjordanie occupée de la Palestine n’est pas nouvelle. En fait, l’Autorité et les forces qui la composent font partie intégrante du camp liquidationniste depuis la conférence de Madrid en 1991, et surtout après les accords d’Oslo en 1993. Elle participe publiquement et secrètement à la protection de la sécurité de l’entité sioniste, ce qui constitue un crime contre le peuple palestinien pour lequel la responsabilité doit être imposée par le peuple palestinien.”

Cette déclaration intervient également alors que le procès des agents de sécurité de l’AP impliqués dans l’assassinat du militant palestinien Nizar Banat a été reporté une nouvelle fois par les tribunaux de l’AP, près de deux ans après son assassinat. Pendant ce temps, les prisonniers politiques palestiniens restent dans les prisons de l’AP, pris pour cible pour leur engagement à résister à l’occupation. Toutes ces affaires ne sont pas distinctes de celle d’Omar Nayef Zayed – elles révèlent le dangereux triangle formé par l’occupation sioniste, les puissances impérialistes et leur partenaire junior, l’Autorité palestinienne.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun réitère son appel à la justice et à la responsabilité pour Omar Nayef Zayed. La mémoire et l’héritage de lutte et de résistance d’Omar Nayef Zayed sont toujours vivants et ne peuvent pas et ne seront pas réduits au silence ou oubliés.