Journée de solidarité avec Walid Daqqah et tous les prisonniers palestiniens en Île de France !

Samedi 29 avril, Samidoun Paris Banlieue tenait son stand mensuel au marché d’Aubervilliers. Sous un ciel dégagé et une météo clémente, nous étions présent·es comme tous les mois pour informer les habitant·es sur la situation des 4900 prisonnier·es palestinien·nes actuellement incarcéré·es dans les geôles coloniales. Pendant près de 3h, nous avons pu présenter Walid Daqqah, prisonnier emblématique du Front Populaire de Libération de la Palestine et écrivain de la littérature carcérale palestinienne reconnu internationalement. Il est détenu par l’occupation depuis le 25 mars 1986. Âgé de 62 ans et atteint d’un cancer rare de la moelle osseuse, il est en soin intensif mais toujours en détention dans le centre médical de Barzilai, après des retards répétés dans le traitement de son cancer et d’un accident vasculaire cérébral qui a entrainé une pneumonie. Cette politique de négligence médicale volontaire, qui a entrainé la mort de nombreux détenu·es, est un des exemples les plus flagrants de la barbarie de la colonisation. Walid Daqqah a accompli la totalité de sa peine et aurait dû être relâché à la fin du mois de mars, mais l’occupation lui a rajouté deux années supplémentaires en raison du rôle qu’il aurait joué dans l’affaire des téléphones portables passés en contrebande à ses codétenus pour qu’ils puissent rester en contact avec leurs familles.

 

Nous avons également attiré l’attention des habitants d’Aubervilliers sur la grève de la faim de Khader Adnan qui dure maintenant depuis 86 jours. Arrêté le 5 février dernier, il a lancé sa grève immédiatement après son incarcération. En représailles, les forces d’occupation l’ont transféré en isolement dans des conditions très difficiles. C’est sa cinquième grève de la faim et jusqu’à présent, il a toujours arraché sa liberté grâce à sa détermination et au soutien du mouvement des prisonniers, de la société palestinienne, de la résistance et du mouvement international de solidarité avec le peuple palestinien. Georges Abdallah était aussi à nos côtés, comme à chacun de nos stands, et de nombreuses personnes ont souhaité nous assurer de leur soutien inconditionnel à celui que la résistance palestinienne considère comme l’un de ses plus éminents représentants.

Le soir même, c’est à la salle des fêtes de Gennevilliers que nous étions présent·es, invité·es par l’Association des Travailleurs Maghrébins de France lors de leur soirée musicale et artistique “La culture au service de la solidarité”. Comme à Aubervilliers, nous avons pu avoir des discussions enrichissantes autour de la situation des prisonniers politiques palestiniens, les personnes rencontrées prenant le temps de nous raconter leurs histoires personnelles autour de la Palestine et échanger sur la situation politique actuelle.

De nombreux messages de solidarité et de soutien ont été adressés à Walid Daqqah et aux prisonnières palestiniennes de la prison de Damon à qui nous envoyons chaque mois plus d’une quinzaine de courriers. Il nous est cher de raconter les histoires et les trajectoires de ces prisonnières. À chaque stand, nous présentons les différentes détenues, en rappelant qu’elles ne sont pas uniquement les victimes d’une machine coloniale aux dents acérées, mais également des résistantes actives qui continuent courageusement d’affronter l’occupation. Ces détenues sont plus que des numéros ou des statistiques. Comme leurs camarades et compatriotes enfermés dans les différentes prisons coloniales, et pour certains dans les prisons de l’Autorité Palestinienne, ce sont des femmes dont les cœurs débordent de rêves et d’espoirs pour leur vie future, qui nourrissaient des ambitions pour elles et leurs proches. Ce sont ces individualités et ces humanités, qui pour beaucoup ont embrassé la résistance de leur peuple, que nous devons sans cesse saluer et faire connaitre au plus grand nombre.

À Gennevilliers aussi, Georges Abdallah a été salué et beaucoup de gens accueillis sur notre stand étaient sincèrement touchés de voir que son nom et son combat ne sont pas oubliés comme le voudraient ses geôliers impérialistes, mais qu’il continue de nourrir et d’inspirer les nouvelles générations. Le communiste libanais, combattant arabe de la résistance palestinienne, joui d’une popularité et d’une aura importante auprès de ces générations de travailleurs maghrébins qui suivent de manière assidue et active sa lutte dans les prisons françaises depuis près de 40 ans. À nous de continuer et d’intensifier ce combat multiforme pour arracher sa libération !

Nous remercions très chaleureusement toutes les personnes que nous avons eu la chance de rencontrer tout au long de cette journée riche en discussions pleines d’enseignements. Merci aux habitant·es d’Aubervilliers dont le cœur rayonnera toujours aux couleurs palestiniennes, merci aux organisateurs et militant·es de l’ATMF pour leur invitation à cette belle soirée musicale. Cette solidarité populaire et inconditionnelle à la lutte du peuple palestinien nous rappelle que l’impérialisme et le colonialisme sont voués à être vaincus, comme ils l’ont été au Vietnam, en Guinée-Bissau et en Algérie. À nous de rappeler aux résistant·es palestinien·nes que nous sommes à leurs côtés dans ce combat !

Nous organisons ou participons régulièrement à des activités en soutien au peuple palestinien et à sa résistance en région parisienne, et envoyons chaque mois des lettres pour les détenues palestiniennes de la prison de Damon. Pour y participer, n’hésitez pas à nous contacter sur nos réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter) ou par mail à parisbanlieue@samidoun.net