Vidéo : Depuis la Palestine occupée, Fadia Barghouti nous parle de Jénine, de la résistance et du mouvement des prisonniers

Samidoun Espagne, associé à Alkarama, la Mobilisation des femmes palestiniennes, et à diverses organisations sœurs, a rallié Masar Badil, le mouvement palestinien de la voie révolutionnaire alternative, afin d’organiser en Espagne même, le dimanche 9 juillet, un séminaire politique en ligne sur la situation actuelle en Palestine occupée, sur la résistance palestinienne et les agressions sionistes et, pour ce faire, avait invité Fadia Barghouti, une activiste politique palestinienne vivant en Cisjordanie, dans la Palestine occupée.

Des dizaines de personnes ont participé à l’événement – Zoom et YouTube le diffusaient en arabe, en anglais et en espagnol – qui discutait de l’agression brutale qui a ciblé la ville et le camp de réfugiés de Jénine, de la résistance palestinienne croissante en Cisjordanie et de la campagne d’arrestations visant le mouvement des étudiants palestiniens, menée à la fois par l’occupation sioniste et par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, engagées dans la « coordination sécuritaire » avec l’occupant.

Tout au long de la discussion, Fadia Barghouti a insisté sur le fait que la période qui a suivi les accords d’Oslo et le prétendu « processus de paix » lancé à Madrid a été marquée par une intensification de l’expansion des colonies, des confiscations de terres, de la colonisation et des agressions contre des villages palestiniens, sous la protection et avec la participation des forces de l’occupation. Elle a également mis l’accent sur le fait que ces pratiques prouvent clairement que tous les slogans parlant de « négociations » et de « paix » sont tout simplement des feuilles de vignes censées masquer l’intensification de la colonisation et le ciblage de la résistance. Fadia Barghouti a ensuite dénoncé le rôle de l’AP dans la coordination avec l’occupation afin d’éliminer la résistance, laquelle constitue la première force défiant les colons et leur actuelle offensive.

Elle a parlé de la souffrance des prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes ainsi que du rôle prépondérant dans la résistance que les prisonniers continuent de jouer derrière les barreaux. Fadia Barghouti, qui est l’épouse d’un prisonnier palestinien dans les geôles de l’occupation, a également mis l’accent sur le rôle des familles des prisonniers dans le soutien de leurs bien-aimés, en quelque sorte le berceau populaire du mouvement des prisonniers, et elle a tout spécialement mis en exergue le rôle de Randa Mousa dans le soutien de son mari, Sheikh Khader Adnan, au cours de sa grève de la faim et lors de son martyre à l’issue de 86 jours de grève derrière les barreaux. Fadia Barghouti a bien montré que le soutien du mouvement des prisonniers en dehors des prisons et au niveau international joue un rôle important dans le soutien de la détermination des prisonniers et qu’il les aidait dans leurs actuelles confrontations et leur résistance dans les prisons et centres de détention.

Elle a aussi dénoncé l’absence d’intérêt ou d’action de la part de la « communauté internationale » officielle, en particulier dans l’Occident impérialiste, même quand des forces fascistes attaquent ouvertement des villages palestiniens, comme on a pu le voir à Huwara et dans bien d’autres endroits. Elle a fait remarquer que cela dévoilait ce qu’il en était réellement du fameux « processus de paix » et du rôle de l’Autorité palestinienne, surtout après 2005, au lendemain de l’Intifada d’Al-Aqsa, au moment même où les forces sécuritaires palestiniennes avaient été « restructurées » par le général de l’armée américaine Keith Dayton, dans le but de servir plus efficacement les intérêts de l’occupation.

D’autre part, Fadia Barghouti a souligné l’importance du rôle joué par les mouvements de libération, les organisations de solidarité et le soutien populaire à la cause palestinienne, et en particulier l’importance du rôle de l’Amérique latine qui, elle aussi, soutient la Palestine, tout en affrontant l’hégémonie des EU. « Tout acte de solidarité, qu’importe qu’il soit minime ou symbolique, nous rapproche de la fin de l’occupation et contribue à renforcer la détermination de notre peuple », a-t-elle déclaré.

Parlant de l’accroissement de la résistance populaire et armée en Cisjordanie et dans la Palestine occupée, elle a fait remarquer que tout ceci est une résultante naturelle de ces mesures et une voie nécessaire pour une génération nouvelle qui a grandi au milieu de l’agression de l’occupation, en escalade permanente.  Elle a expliqué que les organisations de cette génération montante de la résistance, comme la brigade de Jénine, le Lions’ Den (la Fosse aux Lions) et autres formations, ont le soutien des Palestiniens de partout et tout particulièrement dans cette situation pénible imposée par l’occupation au peuple palestinien des villages, des villes et des camps de Cisjordanie.

Fadia Barghouti a remercié tous les participants à la rencontre organisée pour marquer le 51e anniversaire de l’assassinat du dirigeant et écrivain révolutionnaire palestinien, Ghassan Kanafani, dont elle a fait remarquer que ce qu’il avait dit sur  la nécessité de « cogner sur les parois du char » avait un accent de vérité particulier de nos jours, et d’insister sur le fait que « nous cognons sur le char et nous grimpons même par-dessus », en vue de la libération de « notre terre, du fleuve à la mer ».