Les dirigeants du mouvement des prisonniers palestiniens attaqués : interrogatoire et isolement de Wael Jaghoub, Yaqoub Qadri, Nael Barghouthi

Les prisonniers palestiniens continuent d’être confrontés à de nouvelles attaques répressives à l’intérieur des prisons de l’occupation dans le cadre d’un soulèvement croissant contre la détention administrative, cet emprisonnement sans inculpation ni procès. Lundi 31 juillet, les forces d’occupation ont pris d’assaut les cellules des prisonniers palestiniens dans la prison de Gilboa et ont attaqué les dirigeants du Front populaire de libération de la Palestine, notamment Wael Jaghoub, Nader Sadaqa, Hikmat Abdel-Jalil et Ahmad al-Ardah qui ont tous été emmenés pour être interrogés.

Wael Jaghoub a ensuite été transféré en isolement dans la prison de Salmoun. Jeudi 3 août, ces actions répressives se sont poursuivies contre Yasar Shtayyeh, Thaer Hanani, Mohammed Tabanja, Mahmoud Nairat et Mohammed Obeidat qui ont tous été soudainement transférés pour interrogatoire.

Ensuite, le mardi 1er août, les forces d’occupation ont envahi la cellule de Nael Barghouthi, le plus ancien prisonnier palestinien en nombre d’années de détention, et l’ont transféré au centre d’interrogatoire de Jalameh. Sa femme et sa sœur n’avaient pas pu lui rendre visite auparavant. Barghouthi est emprisonné depuis 1978 et s’est vu refuser à plusieurs reprises sa libération jusqu’en 2011, date à laquelle il a été libéré dans le cadre de l’échange de prisonniers Wafaa al-Ahrar. Après sa libération, il a épousé une autre ancienne prisonnière, Iman Nafeh. Le 18 juin 2014, il a été arrêté par les forces d’occupation qui lui ont infligé une nouvelle peine, comme à des dizaines de Palestiniens libérés dans le cadre de cet échange.

Lundi 7 août, Yaqoub Qadri, l’un des six prisonniers du tunnel de la liberté qui se sont libérés de la prison de Gilboa en septembre 2021, a été transféré de l’isolement de la prison de Megiddo à l’isolement de la prison d’Ohli Kedar. Les six prisonniers – Qadri, Mahmoud al-Ardah, Mohammed al-Ardah, Ayham Kamamji, Munadel Nafa’at et Zakaria Zubaidi – ont été soumis à un isolement constant et à des transferts fréquents depuis qu’ils ont été à nouveau arrêtés, et leurs codétenus ont mené plusieurs actions de protestation et de lutte pour les défendre. Leurs cellules d’isolement sont dépourvues de tout ce qui est nécessaire à la vie et leur isolement et leur transfert continus les affectent physiquement et psychologiquement.

Les prisonniers du FPLP ont annoncé ce dimanche 6 août qu’ils allaient entamer des actions de protestation pour demander la fin de l’isolement de Jaghoub. Ce dernier a été l’un des principaux leaders de plusieurs grèves de la faim collectives et de mouvements de protestation dans les prisons sionistes. Il a été maintenu à l’isolement à plusieurs reprises au cours de ses années d’incarcération. A partir du mardi 8 août, ces prisonniers ont annoncé qu’ils refuseraient de participer à l’appel nominal et porteraient des uniformes de prison pour montrer clairement qu’ils sont prêts à intensifier leurs mesures de confrontation.

Né en 1976 à Beita au sud de Naplouse, Wael Jaghoub a été arrêté pour la première fois en 1992. Il est emprisonné depuis le 1er mai 2001 et condamné à la prison à vie. Ancien responsable de la branche pénitentiaire du FPLP, il est considéré comme l’un des leaders du mouvement des prisonniers palestiniens.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun exprime sa plus vive condamnation de la politique d’isolement, de raids et d’attaques menée contre les prisonniers palestiniens. Comme dans ces trois cas — ceux de Wael Jaghoub, Nael Barghouthi et Yaqoub Qadri — ces attaques visent les dirigeants de la résistance palestinienne et du mouvement révolutionnaire derrière les barreaux, le mouvement des prisonniers palestiniens. Nous exhortons les communautés palestiniennes et les partisans de la Palestine dans le monde entier à mettre en lumière ces dirigeants ciblés par l’isolement et la répression et à affirmer clairement que nous ne permettrons jamais à ces dirigeants — les dirigeants de nos mouvements de libération internationaux — d’être isolés, malgré les murs et les barreaux de fer des prisons sionistes. Au contraire, nous nous engageons à nous organiser et à lutter pour leur liberté, la liberté de tous les prisonniers palestiniens et la liberté de la Palestine de la mer au Jourdain.