Un rassemblement berlinois pour la Palestine fait face à la répression policière

Ce samedi 30 septembre 2023, la police allemande a une nouvelle fois démontré sa détermination à réprimer l’organisation palestinienne dans la ville — qui abrite la plus grande communauté palestinienne d’Europe — lorsque plus de 200 policiers berlinois ont encerclé un rassemblement en solidarité avec les prisonniers palestiniens et contre la répression anti-palestinienne.

Cette présence policière massive a encerclé la Sonnenallee, près de la Hermannplatz, dans le but évident d’intimider la communauté pour qu’elle n’assiste pas à l’événement.

Des membres de Samidoun et d’autres militants palestiniens et solidaires avec la Palestine se sont rassemblés pour parler du cas de Kayed Fasfous, en grève de la faim depuis plus 60 jours, et de la campagne #StandWithZaid en soutien à Zaid Abdulnasser, coordinateur de Samidoun en Allemagne qui est menacé de se voir retirer son titre de séjour en Allemagne en tant que réfugié palestinien de Syrie en raison de ses activités politiques en faveur de la Palestine.

La police a commencé à inspecter chaque image et chaque texte, employant un traducteur pour traduire le texte arabe, y compris les calligraphies décoratives sur les sacs ou les t-shirts des participants. Ils ont exigé que les drapeaux de Samidoun ne soient pas hissés, en gardant à l’esprit que l’événement lui-même est organisé par le réseau Samidoun. Ils ont ensuite tenté d’exiger que les drapeaux et les pancartes à l’effigie de Georges Ibrahim Abdallah, le communiste libanais et combattant pour la Palestine emprisonné en France depuis 39 ans, soient retirés. Les participants au rassemblement ont refusé ces restrictions arbitraires, insistant pour brandir les drapeaux de Samidoun et de Georges Abdallah jusqu’à ce que la police renonce à ses exigences.

Après des discours de soutien à la grève de la faim de Kayed Fasfous et contre la répression anti-palestinienne en Allemagne, les manifestants ont scandé à plusieurs reprises leur soutien aux prisonniers, à la résistance et à la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.

La police a ensuite menacé d’annuler le rassemblement si les participants chantaient “Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre”, affirmant que “ce chant nie le droit à l’existence d’Israël” et n’est donc “pas autorisé dans ce pays”. Les manifestants ont exprimé leur refus absolu de ces exigences et ont déclaré clairement et à plusieurs reprises “du fleuve à la mer, la Palestine sera libre”, en comprenant bien qu’il s’agit du principe le plus central de la lutte palestinienne pour la libération et le retour, et qu’ils ne seront pas réduits au silence, même si la police attaque et interdit le rassemblement. Après de nombreux chants, la police a dispersé le rassemblement et arrêté six manifestants, leur donnant des amendes et les relâchant peu après, uniquement pour avoir chanté “De la rivière à la mer, la Palestine sera libre”.

La présence écrasante de la police est clairement destinée à intimider la communauté palestinienne et arabe de Berlin, en particulier après l’attaque contre Zaid et d’autres membres de Samidoun et des Palestiniens en général. Il s’agit d’une tentative de l’État allemand de rendre risquée et dangereuse l’expression d’opinions en public, notamment en faveur de la libération de la Palestine et des prisonniers palestiniens. Elle intervient après que l’ambassadeur d’Israël en Allemagne, Ron Prosor, a exigé que les affiches palestiniennes soient retirées des rues de Berlin, qui, selon lui, “ressemblent aux rues de Gaza”, et a demandé que Samidoun soit interdit en Allemagne.

Au cours des dernières années, toutes les manifestations commémorant la Nakba ont été interdites à Berlin, de même que les manifestations organisées à l’occasion de la Journée des prisonniers palestiniens. Cette année, lorsque des groupes juifs ont organisé un rassemblement pour commémorer la Nakba après que de nombreux rassemblements et manifestations de divers groupes aient été interdits, la police berlinoise a attaqué les manifestants, notamment en agressant physiquement des participants au rassemblement, puis a tenté de qualifier les participants palestiniens à la manifestation — accueillis par les organisateurs — d’intrus “envahissant” le rassemblement. Ces événements font suite aux violences policières massives et à la répression des manifestations sur la Nakba en mai 2021, ainsi qu’à l’expulsion de l’écrivain palestinien Khaled Barakat et de la féministe, survivante de la torture et ancienne prisonnière Rasmea Odeh.

Cette dernière attaque illustre le point soulevé dans la déclaration de la Campagne internationale contre la répression anti-palestinienne en Allemagne, approuvée aujourd’hui par plus de 230 organisations : “Nous considérons qu’il s’agit avant tout d’une attaque contre la communauté palestinienne en Allemagne et d’une expression de la rhétorique anti-palestinienne soutenue par l’État et d’une identification totale avec la colonisation israélienne de la Palestine occupée. Ceci est d’autant plus important que la grande majorité de la communauté palestinienne de Berlin est constituée de réfugiés à qui l’on a refusé le droit de retourner dans leurs villes et villages depuis 1948. Leur engagement dans la libération de leur terre et le retour dans leurs maisons est leur droit naturel et la tentative de l’État de les réprimer échouera comme elle a échoué au cours des 100 dernières années de lutte palestinienne inflexible”.

Nous déclarons maintenant et nous affirmerons toujours : De la rivière à la mer, la Palestine sera libre !

Participez à la mobilisation :

Nom : Rote Hilfe e.V.
IBAN : DE55 4306 0967 4007 2383 17
BIC : GENODEM1GLS
Note : Palaestina gegen Repression