À l’aube de 2024, le prisonnier palestinien Abdul-Rahman al-Bahsh a été assassiné dans les geôles sionistes

À l’aube de la nouvelle année 2024, en plein génocide sioniste en Palestine occupée – et au moment où la résistance héroïque affronte la machine de guerre de l’occupation – les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur guerre contre les prisonniers palestiniens et leur mouvement. Le 1er janvier 2024, un prisonnier de 23 ans, Abdul-Rahman Bassem Al-Bahsh, a été assassiné par les forces de l’occupation à l’intérieur de la prison coloniale sioniste de Megiddo.

Le combattant palestinien de 23 ans était détenu depuis le 31 mai 2022 et il avait été condamné par un tribunal militaire sioniste à 35 mois de prison dans les geôles de l’occupation.  Il est le premier martyr du mouvement des prisonniers palestiniens en 2024. Il est le septième martyr palestinien à l’intérieur des prisons de l’occupation depuis le 7 octobre 2023 et le début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa. Nous faisons remarquer que ceci n’est pas le nombre complet des détenus palestiniens tués par les forces de l’occupation israéliennes depuis le 7 octobre. Outre les nombreux récits de tortures horribles, de mutilations et de traitements inhumains infligés à des détenus palestiniens de Gaza, un certain nombre de civils palestiniens kidnappés à Gaza par les soldats de l’occupation ont été tués, affirme-t-on, là où ils étaient détenus dans un camp à proximité de Bir al-Saba. Leurs noms et identités n’ont pas encore été révélés.

Ceci vient s’ajouter aux comptes rendus actuels sur la torture et la violence au sein du système carcéral sioniste, via de multiples témoignages de prisonniers palestiniens, de leurs avocats et particulièrement de femmes et d’enfants palestiniens détenus qui ont été libérés par la résistance palestinienne au cours de l’échange de prisonniers de novembre 2023. L’un de ces enfants emprisonnés et libérés en novembre a été témoin de l’assassinat de Thaer Abu Assab et il s’est exprimé sur ce crime immédiatement après sa libération. Des rapports indiquent aujourd’hui qu’au moins 19 gardiens de prison de l’occupation ont participé à cette mise à mort.

Les prisonniers palestiniens assassinés dans les geôles sionistes depuis le 7 octobre sont :

  1. Omar Daraghmeeh, de Tubas
  2. Arafat Hamdan, de Ramallah
  3. Majid Zaqoul, de Gaza
  4. Un détenu palestinien de Gaza (identité toujours inconnue)
  5. Abdel-Rahman Mar’i, de Salfit
  6. Thaer Abu Assab, de Qalqilya
  7. Abdul-Rahman al-Bahsh, de Naplouse

Mar’i, Daraghmeh et al-Bahsh ont tous trois été assassinés à l’intérieur de la prison coloniale de Megiddo ; avec l’assassinat d’al-Bahsh, le nombre de martyrs du mouvement des prisonniers s’élève à 244 depuis l’occupation de 1967. (Il y a des chiffres plus importants – sans que l’on dispose de tous les détails – de Palestiniens détenus et assassinés depuis le début de l’occupation sioniste en 1948, sans parler du régime colonial britannique qui a soutenu la colonisation sioniste de la Palestine.)

La Commission des prisonniers palestiniens et la Société des prisonniers palestiniens ont insisté sur la responsabilité du régime sioniste et des puissances impérialistes occidentales qui continuent de le soutenir, de l’armer et de lui assurer l’impunité pour son génocide en cours : « À la lumière de la gravité des crimes que l’occupation continue de perpétrer sur des personnes emprisonnées, nous affirmons que toutes les puissances internationales qui continuent de soutenir l’occupation dans son génocide en cours contre notre peuple à Gaza et son agression continuelle contre notre peuple partout, y compris nos prisonniers dans les geôles de l’occupation, sont entièrement responsables de ces crimes et ce, au même titre que l’occupation criminelle. »

Le nombre de prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupation est passé à plus de 7 000 depuis le 7 octobre, dont plus de 2 000 emprisonnés sans charge ni procès dans le cadre de l’arrestation administrative. Les prisonniers sont soumis à des punitions collectives, y compris la confiscation de tout appareil électrique (plaques chauffantes, téléviseurs, radios). On leur refuse l’accès aux informations concernant l’offensive et la résistance. L’électricité est coupée dans les sections durant toute la journée. L’accès à la cour de récréation est interdit. Les équipements sportifs ont été détruits. Il n’y a plus d’eau chaude. La cuisine est fermée. Les cellules font l’objet de raids et de fouilles à tout moment. Les cellules sont surpeuplées. Les ordonnances d’arrestation administrative ne cessent de se multiplier. Une intoxication alimentaire massive a éclaté à la prison d’Ofer et on a rapporté le cas de plusieurs détenus qui avaient reçu des aliments crus, ou alors avariés, dans le même temps qu’ils étaient interdits d’accès à la cuisine. Les prisonniers palestiniens qui ont terminé leur peine sont renvoyés en prison sans accusation ni procès plutôt que d’être libérés.

Il importe de remarquer que la guerre contre les prisonniers palestiniens n’a pas commencé le 7 octobre, mais qu’elle s’est plutôt poursuivie, à cette date. Avant le 7 octobre, le sinistre et célèbre fasciste Itamar Ben-Gvir a été chargé des prisons sionistes et a interdit les visites des familles, il a ordonné les raids et agressions en cours actuellement contre les prisonniers, et il a fait des coupes sombres dans la nourriture et dans l’eau tout en recourant massivement à l’arrestation administrative (une politique initialement introduite en Palestine par le régime colonial britannique et reprise ensuite par son successeur sioniste).

Cette politique actuelle, poussée à l’extrême, de la torture, de la violence et de l’isolement vise à cibler le mouvement des prisonniers palestiniens dans son ensemble, à saper l’unité et la détermination des prisonniers quand ils affrontent l’occupation. Elle vient particulièrement au moment où la résistance palestinienne a capturé des prisonniers de guerre dans le but de chercher un échange de prisonniers afin de libérer les prisonniers palestiniens détenus par l’occupation et par ses alliés et ses supporters impérialistes. Ces assassinats braquent également les projecteurs sur l’immense disparité de traitement des prisonniers palestiniens par le régime sioniste en comparaison avec la façon dont ont été traités les détenus sionistes capturés par la résistance palestinienne afin d’assurer un échange de prisonniers, comme en ont témoigné en novembre, devant le monde entier, les échanges de femmes et d’enfants emprisonnés.

Le Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens pleure et salue Abdul-Rahman al-Bahsh et adresse ses condoléances à sa famille, à ses êtres chers et au peuple palestinien.

Son assassinat fait partie de l’agression et du génocide total ciblant le peuple palestinien dans son ensemble. De même que nous nous organisons dans la défense de Gaza et pour mettre un terme au génocide, rompre le siège, nous dresser avec la résistance en Palestine, au Liban, au Yémen, en Irak et dans toute la région, et pour écraser l’alliance mortelle des puissances impérialistes occidentales comme les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie avec le régime sioniste, nous devons également lutter pour libérer les prisonniers palestiniens et faire face aux crimes en cours partout contre le peuple palestinien.

Malgré les immenses sacrifices du peuple palestinien à Gaza face à un régime génocidaire qui a massacré plus de 25 000 personnes, la résistance continue se combattre afin de défendre et de libérer sa terre, et de défendre et de libérer les prisonniers. La centralité de la libération des prisonniers par rapport à la libération de la Palestine n’a peut-être jamais été plus claire qu’en ce moment.

Nous sommes avec le peuple palestinien, avec le mouvement des prisonniers, avec le peuple arabe et avec toutes les peuples du monde qui se soulèvent, se mobilisent et agissent pour mettre un terme au génocide à Gaza et pour libérer la Palestine, du fleuve à la mer.