Sde Teiman : le vrai visage du projet sioniste

Depuis la création du tristement célèbre camp de concentration « israélien » de Sde Teiman, rempli de milliers de civils palestinien•nes raflé•es et enlevé•es dans les villes, les camps de réfugié•es, les écoles et les hôpitaux de l’enclave par l’armée coloniale sioniste lors de son offensive génocidaire à Gaza, ceux qui ont été libérés ont décrit l’horreur de leur incarcération dans les mains des soldats sionistes. Les témoignages des survivants parlent de viols et d’autres agressions sexuelles, d’une politique de famine délibérée, de prisonnier•es menotté•es avec des cagoules ou des bandeaux sur les yeux 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, d’amputations forcées à cause des entraves portées nuits et jour, d’une politique de négligence médicale systématique, de passages à tabac, de méthodes de torture par le bruit et le son, d’attaques par des chiens dressés, et d’autres formes d’abus et de tortures.

Les un•es après les autres, les survivant•es palestinien•nes ont raconté ce qu’iels ont vécu. Au moins 38 Palestiniens de Gaza détenus dans le camp de Sde Teiman ont été martyrisés sous la torture et/ou privés de soins médicaux et ces chiffres sont une estimation basse. À cause du secret qui entoure ce camp de torture, nous n’avons pas encore de vision sur l’ampleur des crimes commis par l’armée sioniste. L’avocat palestinien Khaled Mahajneh, le premier à s’être entretenu avec des détenus de Sde Teiman, a relaté de nombreux cas de viols et d’agressions sexuelles, de tortures par électrochocs, de conditions d’hygiène dangereuses (le journaliste emprisonné qu’il a visité était « couvert de saleté et d’excréments d’oiseaux ») et de passages à tabac brutaux. Même CNN, le Washington Post  ou encore le New York Times, des médias impérialistes qui ont ardemment diffusé la propagande sioniste à propos de son génocide en cours à Gaza, ont décrit l’horreur du camp de Sde Teiman – et, de fait, de l’ensemble du système carcéral sioniste.

 

Le camp de Sde Teiman, un crime systémique

 

Sde Teiman n’est pas une aberration ou un cas inhabituel. Il fait partie intégrante du système militaire sioniste et de l’utilisation de l’emprisonnement pour réprimer massivement la population Palestinienne. Ce sont les camps de travail de la Nakba de 1947-1948, les centres d’interrogatoire dans toute la Palestine occupée. Sde Teiman, c’est bien sûr aussi Guantanamo et Abu Ghraib, puisque les États-Unis et le régime sioniste partagent des stratégies de torture, d’interrogatoire et d’abus dirigées, en grande partie, contre les hommes palestiniens et arabes. En bref : Sde Teiman, c’est le sionisme et l’impérialisme, c’est la création des génocidaires, c’est l’expérience des prisonnier•es palestinien•nes et du peuple palestinien tout entier, depuis plus de 76 ans, condensée dans un camp de concentration où sont torturées les victimes du génocide.

Le 29 juillet, Sde Teiman est redevenu visible dans le monde entier, après que neuf soldats sionistes ont été arrêtés par la police militaire pour leur rôle dans le viol collectif et l’agression sexuelle d’au moins un détenu palestinien, qui a été si gravement blessé qu’il a dû être hospitalisé en raison des lésions causées à son rectum et à son anus. Cette arrestation est un cas extrêmement rare, étant donné que les soldats sionistes ont eu carte blanche pour se livrer à une campagne généralisée et systématique de torture, de viol et d’abus contre le peuple palestinien, dans le cadre de l’offensive génocidaire qui a coûté la vie à plus de 40 000 Palestinien•nes dans la bande de Gaza. À Gaza, l’armée sioniste se livre à des bombardements de puits d’eau et de stations d’épuration, organise la destruction des hôpitaux et du système de santé, et bombarde des familles réfugiées dans des tentes ou des enfants en train de jouer. Les soldats sionistes se vantant de leurs crimes de guerre et les exhibant aux yeux du monde entier par le biais de nombreuses vidéos Tiktok.

De la violence quotidienne des colons en Cisjordanie de la Palestine occupée aux politiciens de premier plan du régime qui ordonnent chaque jour de nouveaux actes génocidaires, l’impunité totale est intégrée au système sioniste. Cependant, la pression internationale croissante, y compris la pression juridique exercée par la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice – ainsi que les nouvelles restrictions qui pourraient perturber le commerce des armes britanniques avec le régime sioniste, ont obligé l’État colonial à donner l’apparence d’une certaine forme d’un minimum de discipline pour les cas d’abus les plus extrêmes. En vérité, les crimes commis à Sde Teiman ne sont pas l’oeuvre de neuf soldats sioniste, mais de l’ensemble du régime colonial.

 

Les sionistes réclament le droit de violer

 

L’histoire de l’arrestation des neuf soldats ne s’arrête pas là. La police militaire a pénétré dans l’enceinte du camp, arrêté les soldats, puis les a emmenés. Il convient de noter que ce « raid » a été mené avec beaucoup plus de soin et de non-violence que les dizaines de raids quotidiens dans toute la Palestine occupée, où les soldats de l’occupation font sauter les portes des maisons palestiniennes, enlèvent des enfants et des adolescents dans leur lit et terrorisent des familles toutes les nuits. Cependant, c’est la réponse aux arrestations qui a véritablement mis en évidence la réalité du sionisme, si les dix derniers mois de vidéos et de photos du génocide diffusées en direct n’avaient pas déjà dévoilée cette réalité : des foules de colons armés, membres de milices paramilitaires, et des politiciens fascistes qui s’émeuvent et exigent le droit de violer les détenu•es palestinien•nes. Ces foules fascistes se sont livrées à des émeutes violentes, ont envahi des bases militaires en toute impunité contrairement aux manifestant•es palestinien•es sur qui les forces d’occupation tirent à balles réelles.

Telle est la réalité du sionisme : des masses de fascistes criant leur droit illimité à violer et abuser des Palestinien•nes. Des membres de la Knesset l’ont même affirmé ouvertement, le député du Likoud Hanoch Milvetsky déclarant que « tout est légitime » en réponse à une question directe sur le viol d’un prisonnier avec des objets divers, et un autre déclarant qu’il est inacceptable que les soldats sionistes puissent être jugés ou arrêtés pour leurs crimes. Et, comme on pouvait s’y attendre, les autorités coloniales auraient « reconnu leurs erreurs » – non pas pour avoir laissé les viols se poursuivre, mais pour avoir arrêté les violeurs de manière trop visible ! Le monde entier a pu constater le niveau de contradiction interne et de décomposition de la société coloniale sioniste.

Les émeutes en soutien aux soldats coupables de viol et la révélation des crimes commis dans le camp de Sde Teiman ont également jeté une lumière crue sur la campagne de mensonges et de désinformation menée contre la Résistance palestinienne. Les détenu•es « israéliens » libéré•es, détenu•es par la Résistance palestinienne et libéré•es dans le cadre d’échanges de prisonniers, ont, malgré les incitations massives à faire autrement, largement témoigné à propos du bon traitement que leur avait réservé la Résistance Palestinienne. Les photos des détenu•es sionistes libéré•es, comparées à celles des détenu•es palestinien•nes libéré•es, parlent d’elles-mêmes. Malgré le génocide et la famine qui règnent à Gaza, les prisonnier•es de la Résistance ont reçu toute la nourriture disponible, alors que l’État colonial affame délibérément les détenu•es palestinien•nes et ce malgré l’abondance des ressources, et alors qu’il est soutenu et financé par les puissances impérialistes mondiales, comme les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, le Canada et l’Italie.

 

Une campagne de diffamation contre la Résistance Palestinienne

 

En outre, la désinformation au sujet du Déluge d’Al-Aqsa et de l’opération militaire de la Résistance palestinienne menée le 7 octobre est peut-être plus flagrante que jamais. Malgré les déclarations fracassantes et les campagnes de propagande des responsables sionistes, des responsables américains et même des institutions internationales complices, aucune preuve de viols et d’agressions sexuelles dans le cadre de l’opération Déluge d’Al-Aqsa n’a été apportée. En fait, les allégations non prouvées et fantaisistes proviennent en grande partie de personnalités sionistes de droite, les mêmes qui sont responsables des fausses allégations de « bébés décapités et brûlés ». Aujourd’hui, ces personnalités sionistes de droite se révoltent contre leur propre État pour obtenir le droit de violer, de brûler et de tuer des Palestinien•nes. Sde Teiman n’est pas une « revanche » du 7 octobre – les crimes institutionnels qui cristallisés dans le camp de Sde Teiman font partie de la raison pour laquelle la Résistance Palestinienne est prête à de si grands sacrifices, avant, pendant et après le 7 octobre, afin de libérer les prisonnier•es palestinien•nes – et bien sûr, libérer la Palestine de la mer au Jourdain.

Il est on ne peut plus clair que la diffamation contre la Résistance Palestinienne est peut-être l’exemple le plus flagrant de la part du régime sioniste, du dicton: « toute accusation est un aveu ». Les forces de la Résistance Palestinienne se sont constamment et fermement comportées avec honneur, foi et engagement pour la libération de leur terre et de leur peuple, tandis que les forces d’occupation sionistes se sont engagées dans une orgie de destruction génocidaire. Après Sde Teiman, la réalité doit être claire pour tous•tes.

 

Abu Ghraib, Guantanamo, la police de New York et Sde Teiman

Bien entendu, les crimes de Sde Teiman font également partie intégrante de l’alliance du sionisme avec l’impérialisme. Ils rappellent fortement le recours à la torture et aux abus sexuels sur les hommes arabes à Abu Ghraib et Guantanamo, tout comme la torture à Guantanamo et Abu Ghraib a rappelé des décennies de torture des prisonnier•es palestinien•nes, à tel point que l’une des méthodes utilisées pour la torture a été appelée la «chaise palestinienne» par les interrogateurs américains. Bien entendu, cette pratique ne se limite pas aux méthodes de l’impérialisme américain dans le monde arabe ; le viol de Abner Louima, un Haïtien-Américain, par des policiers de New York en 1997, qui a nécessité trois opérations chirurgicales, avait mis en lumière la violence systématique, y compris sexuelle, exercée par les flics américains à l’encontre des hommes et des femmes noir•es.

La torture sexuelle ne s’est pas limitée aux hommes palestiniens et arabes ; les femmes palestiniennes ont été soumises à des agressions sexuelles, des tortures et des abus extrêmes. Aux Nations unies et dans le Sunday Times en 1979, Rasmea Odeh avait, avec courage et dignité, dénoncé ces crimes aux yeux du monde entier. Bien entendu, elle a ensuite été expulsée des États-Unis. Les femmes algériennes ont été soumises à des viols massifs par les colonisateurs français, y compris les prisonnières politiques emprisonnées pour leur résistance au colonialisme. Les Palestinien•nes – et des sionistes – ont documenté le viol des femmes et des filles palestiniennes lors de la Nakba de 1947-48. Les références allégoriques au viol de la terre de Palestine par les forces d’occupation, leurs colonies et leurs confiscations des terres, sont construites sur la base matérielle du viol physique des femmes et des hommes palestinien•nes.

Le régime sioniste ne se contente pas de soumettre les prisonnier•es palestinien•nes – à Sde Teiman et dans les prisons «ordinaires» de l’administration pénitentiaire coloniale, dirigées par Itamar Ben-Gvir, l’un des leaders du «droit au viol» – à de graves tortures et abus, il emprisonne les corps des martyrs après qu’ils aient été tué•es. Au moins 38 Palestiniens ont été confirmés comme ayant été assassinés par les forces d’occupation dans le camp de détention de Sde Teiman, et au moins 21 dans les prisons sionistes, dont le célèbre chirurgien Dr. Adnan al-Bursh, le doyen des prisonnier•es, écrivain à la renommée internationale et combattant de la résistance Walid Daqqah, le jeune résistant Asif Al Rifai, ou l’un des leaders des Brigades Martyrs Al Aqsa lors de la seconde intifada, Khalid Al Shawish, pour ne citer qu’eux. Plusieurs histoires de martyrs et de survivants sont racontées dans un nouvel article du Washington Post.

 

Organisez-vous, résistez et agissez !

 

Malgré tous ces crimes, le mouvement des prisonnier•es palestinien•nes continue à jouer un rôle de premier plan dans la lutte de libération, à développer le mouvement et à s’organiser de manière collective, en affrontant quotidiennement les sionistes en mettant leurs corps et leurs vies en jeu. La Résistance, menée à Gaza, en Cisjordanie, dans toute la Palestine occupée, au Liban, au Yémen, en Irak et dans toute la région, se bat pour défendre l’Humanité et mettre un terme à ces crimes, une fois pour toutes. Il ne peut y avoir d’arrangement avec le régime sioniste, un régime criminel fondé sur le génocide, la dépossession et la destruction. Il ne peut y avoir que sa défaite et son démantèlement.

Alors que nous nous joignons à l’indignation mondiale face aux crimes de Sde Teiman, nous devons redoubler d’efforts pour nous organiser afin de mettre fin au génocide, soutenir la Résistance, libérer les prisonnier•es et pour que naisse une Palestine libre de la mer au Jourdain. Nous exhortons tous ceux et toutes celles qui sont consterné•es par les « émeutes du droit au viol » à se joindre aux actions mondiales du 3 août pour Gaza et les prisonnier•es : prenez des mesures directes, organisez des rassemblements de masse, informez vos communautés et faites taire le sionisme et l’impérialisme.