Solidarité avec Elias d’Imzalène et tous•tes les personnes visé•es pour leur soutien au peuple palestinien !

Dimanche 22 septembre, nous apprenions que notre camarade Elias d’Imzalene, membre d’Urgence Palestine et de Perspectives Musulmanes, avait reçu une convocation à se rendre aujourd’hui, mardi 24 septembre, dans les locaux de la Brigade de Répression des personnes pour une audition.

La cause de cette convocation : un discours tenu lors d’un rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien place de la Nation, le 8 septembre. Ce discours a donné lieu à un véritable déferlement de haine raciste et islamophobe dans l’espace médiatique et sur les réseaux sociaux.

Cette vague de haine et cette convocation rendent compte du climat politique français, dans lequel les soutiens du peuple palestinien et de sa Résistance contre le génocide, le colonialisme de peuplement, l’apartheid, l’enfermement de masse et le racisme inhérent au projet colonial sioniste sont systématiquement ciblé·es par la répression d’État. Prenons pour seuls exemples récents le placement en garde à vue de l’infirmière Imane Maarifi et la perquisition de son domicile devant ses enfants ; la perquisition et le placement en garde à vue de la militante Dalphée DBS, qui documente avec constance les massacres et les exactions de l’armée génocidaire sioniste, ainsi que la résistance héroïque du peuple palestinien depuis près d’un an ; l’avis d’expulsion vers le Niger de l’imam de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane, en rétention administrative depuis le 8 aout dernier ; les interdictions de manifestations et rassemblements ; mais également toutes les procédures qui visent les représentant·es syndicaux, les militant·es et les étudiant·es, les condamnant selon les cas à de lourdes amendes, des inscriptions au fichier des auteurs d’infractions terroristes, un placement en détention provisoire, etc.

Depuis un an, des militant·es solidaires du peuple palestinien et qui luttent contre un génocide actuellement en cours sont arrêté·es, jugé·es et condamné·es par l’État français. Dans le même temps, TF1 offre une tribune au génocidaire Netanyahu. Des français·es peuvent aller s’engager dans l’armée sioniste sans craindre aucune représailles par rapport à leur participation concrète et active dans le génocide en cours en Palestine. Des personnalités publiques appellent à “finir le boulot” , tiennent des propos encourageant et justifiant un génocide, sans aucune poursuite.

Ce deux poids deux mesures en matière répressive est l’une des nombreuses manifestations de la complicité de l’État colonialiste et impérialiste français avec l’entité sioniste génocidaire. Cette complicité s’illustre également par le maintien en détention depuis 40 ans, de Georges Abdallah, communiste arabe et combattant de la résistance palestinienne, pourtant libérable depuis 1999. Malgré ces 40 années d’emprisonnement, Georges Abdallah reste fermement attaché à ses convictions révolutionnaires, anti-impérialistes et anticolonialistes. Et c’est exactement pour cette raison qu’il est maintenu en détention dans les prisons françaises. Si l’État français se permet de réprimer des militant·es pro palestinien·nes, c’est aussi parce que nous avons laissé Georges Abdallah être détenu pendant 40 ans, sans arriver à se mobiliser massivement pour arracher sa libération, malgré les efforts acharnés des précédentes générations de militant·es qui ont donné toute leur énergie et de nombreuses années de leur vie pour que leur camarade soit enfin libre. La construction d’un front large qui permettrait de protéger nos camarades et militant·es, contrer la répression d’État et inverser le rapport de force ne peut se faire sans mettre la libération de Georges Abdallah au centre des préoccupations de nos mobilisations. Il est le symbole de la complicité historique de l’État français avec le projet colonial sioniste, et sa libération serait une victoire pour tout le camp social et un symbole de notre force collective. Nous ne pouvons espérer protéger les nôtres, qui subissent des vagues d’attaques médiatiques et répressives, lorsque l’un de nos camarades reste enfermé depuis 40 ans.

Enfin, il est clair que cette vague d’attaques contre Elias d’Imzalène est une illustration flagrante de l’islamophobie d’État, incarnée par une grande partie des médias mainstream, mais aussi par une certaine gauche blanche qui s’est empressée de crier avec les loups, amplifiant cette campagne haineuse. Pour ces alliés de circonstance, les musulman·es ne seront jamais perçus comme des sujets de droits, et seront toujours soupçonnés d’agir contre les intérêts de la France. Tout cela doit nous alerter sur les conditions dans lesquels les militant·es sont persécuté·es dans ce pays, en particulier les militant·es antiracistes. Personne ne peut nier le caractère islamophobe de cette répression, et les militant·es de gauches pro-palestinien·nes doivent se saisir de l’urgence de la situation politique française !

Nous nous tenons aux côtés de tous·tes les militant·es qui sont visé·es par cette répression d’État et cette vague de haine médiatique, et nous souhaitons leur adresser nos plus sincères et chaleureuses pensées, et leur assurer notre soutien le plus total. Tenons bon, collectivement, serrons les coudes et les rangs, et redoublons d’efforts dans nos mobilisations en solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance ! Vive la solidarité internationale, vive la résistance palestinienne, que tombent les régimes réactionnaires, l’entité coloniale sioniste et ses alliés impérialistes. Puissent les martyrs accompagner nos pas, veiller sur nos luttes et guider les vivant·es à travers le long chemin de la libération