Face à l’attaque contre Marwan Barghouti et les leaders du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes: Agissons et organisons-nous !

Lors de la dernière agression des dirigeants du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes – branche de la résistance palestinienne dans les prisons sionistes – Marwan Barghouti, membre du comité central du mouvement Fatah, dirigeant largement reconnu du mouvement des prisonniers dont la libération est une priorité absolue dans le cadre d’un échange de prisonniers avec la résistance, condamné à cinq peines de prison à vie plus 40 ans par les tribunaux militaires de l’occupation a été passé à tabac par les forces d’occupation le 9 septembre 2024.

L’agression en question a eu lieu il y a près de deux mois, mais la nouvelle n’a été révélée que le 27 octobre. Marwan Barghouti, comme d’autres dirigeant•es du mouvement des prisonnier•es, est détenu en isolement dans la prison de Megiddo, où il a été transféré après l’ opération du déluge d’Al-Aqsa. Tout au long de son incarcération, il a été détenu en isolement dans plusieurs prisons, dont deux prisons du complexe pénitentiaire Ayalon-Ramleh, les prisons d’Ohli Kedar et de Megiddo.

Marwan Barghouti et Yahya Sinwar.

La cellule de Barghouti, ainsi que celles de plusieurs prisonniers également détenus dans la section d’isolement de cette prison, a été envahie par une unité de répression de l’administration penitentiaire sioniste, qui l’ont frappé à la tête, aux côtes et aux membres. Depuis, il souffre de complications permanentes à l’oreille – dont une infection causée par un caillot de sang – ainsi que de douleurs intenses, d’une mobilité limitée et de blessures ouvertes et non soignées, d’autant plus qu’on lui a refusé des soins médicaux appropriés après l’attaque.

Dans une interview accordée à Al-Mayadeen, Arab Barghouti, le fils de Marwan, a souligné que “mon père confirme au peuple palestinien et au monde entier qu’il est inébranlable face à l’occupation et que son seul souci est d’unifier le peuple”, notant sa pleine confiance dans la résistance palestinienne pour arracher un échange de prisonnier•es, affirmant que “les prisonniers seront libérés des prisons, y compris mon père“. Il a souligné que malgré la douleur physique, son père, celui-ci est arrivé devant son avocat la tête haute et que son moral et sa détermination n’avaient pas été affectés.

Il s’agit du dernier assaut en date contre les dirigeants du mouvement des prisonniers, une série d’attaques qui sont des menaces ouvertes – et des tentatives potentielles – d’assassinat contre certains des prisonniers palestiniens les plus anciens et les plus éminents.

Abdallah Barghouti

Le 20 juillet 2024, des sources familiales ont rapporté qu’Abdullah Barghouti, le prisonnier palestinien condamné à la peine de prison la plus longue, avec 67 condamnations à perpétuité ou 5 200 années de prison, a été sévèrement battu dans sa cellule d’isolement dans la prison de Shatta. Il a ensuite été transféré de la prison de Shatta vers un lieu inconnu et non divulgué, sans recevoir de traitement médical après cette agression. Abdullah Barghouti, dirigeant et ingénieur des Brigades Izz el-Din al-Qassam du Hamas, est l’un des prisonniers dont la libération est une priorité pour la résistance palestinienne en cas d’accord d’échange – et l’un des dirigeants que l’occupation a refusé à plusieurs reprises de libérer.

En mai 2024, Adeeb Mustafa Samoudi, un prisonnier palestinien libéré qui avait était détenu à la prison de Gilboa avant sa libération, s’est exprimé sur l’agression brutale par les forces de répression d’un autre dirigeant du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes et d’un éminent combattant des Brigades Al-Qassam, Ibrahim Hamed. Ibrahim Hamed purge 54 peines de prison à vie dans les prisons de l’occupation et, comme Marwan et Abdullah Barghouti, il constitue une priorité essentielle dans le cadre d’un échange de prisonnier•es pour la résistance palestinienne.

Ibrahim Hamed

Adeeb Mustafa Samoudi a déclaré : “Hamed a été agressé à la prison de Gilboa, et aucune partie de son corps n’est pas marquée d’ecchymoses, d’égratignures ou de blessures, et il a perdu beaucoup de sang à cause d’un traumatisme crânien. Après le raid des gardiens dans notre cellule, il était incapable de se tenir debout et son état de santé était critique. Même si j’essayais de décrire l’état dans lequel j’ai laissé le prisonnier Hamed, cela ne suffirait pas à décrire à quel point sa vie est en danger à cause de la violence des coups que lui et d’autres prisonniers ont reçus dans la prison de Gilboa”. Ibrahim Hamed, l’un des principaux chefs militaires de la résistance palestinienne de l’Intifada Al-Aqsa, a été détenu à l’isolement pendant 7 ans et purge une peine de 54 fois la perpétuité. C’est la deuxième peine la plus longue prononcée contre un prisonnier palestinien, après Abdullah Barghouti.

Le 7 octobre 2024, à l’occasion de l’anniversaire de l’opération “Déluge d’Al-Aqsa” – dont l’un des objectifs était la libération des prisonnier•es palestinien•es par accord d’échange avec la Résistance – les forces d’occupation se sont livrées à des agressions généralisées contre les Palestinien•nes captif•ves et ont publié des photos des traitements inhumains qu’elles leur faisaient subir, sous la supervision directe du célèbre ministre sioniste fasciste Itamar Ben-Gvir.

Dans un communiqué, le Hamas, le mouvement de la résistance islamique en Palestine, a déclaré en réponse à la publication de ces vidéos et photos:

“Nous affirmons que la diffusion de ces scènes dans le monde entier est une violation des droits de l’homme et que la diffusion de ces scènes à l’occasion du premier anniversaire de la bataille du déluge d’Al-Aqsa, le 7 octobre, est une tentative infructueuse d’effacer l’humiliation et la défaite que l’occupation a subies face à notre courageuse résistance.

L’escalade des mauvais traitements infligés aux prisonnier•es, la privation de leurs droits et la poursuite des politiques agressives à leur encontre ne briseront pas leur détermination et leur volonté de fer. L’obscurité de la prison cédera bientôt la place à l’aube de la liberté. Notre peuple et notre résistance restent fidèles aux courageux prisonnier•es, quel qu’en soit le prix”.

En plus de ces images de propagande diffusées publiquement et montrant des agressions de prisonnier•es palestinien•nes par les forces de répressions sionistes, dont les éléments les plus violents ont même été promus à la suite d’accusations de viols et d’agressions sexuelles, des unités répressives ont envahi la section d’isolement de la prison de Ramon le 7 octobre. Lors de cette attaque, plusieurs dirigeants éminents du mouvement des prisonniers palestiniens ont été agressés et battus, dont Hassan Salameh, Muammar Shahrour, Ammar Mardi et Mahmoud al-Ardah. Tous les quatre ont ensuite été transférés en isolement dans la prison de Nafha.

De haut en bas, de gauche à droite : Mahmoud Al Arda, Mouammar Shahrour, Ammar Mardi, Hassan Salameh

Hassan Salameh, né en 1971 à Khan Younis, dans la bande de Gaza, est un réfugié palestinien originaire d’al-Kheima, à Ramla. Dirigeant des Brigades Al-Qassam, il purge la troisième peine la plus longue dans les prisons sionistes, avec 48 condamnations à perpétuité, après Abdullah Barghouti et Ibrahim Hamed. Comme ses camarades, il est isolé depuis le 7 octobre 2023 et a auparavant passé 13 ans à l’isolement. Il n’a retrouvé ses frères et camarades prisonniers qu’après la grève de la faim de Karameh en 2012.

Muammar Shahrour, de Tulkarem, faisait également partie des personnes attaquées à la prison de Nafha. Condamné à 29 peines de prison à vie plus 20 ans de prison, il est l’un des représentants du mouvement Hamas au sein des comités de direction et de représentation des prisonnier•es. Il est issu d’une longue lignée de résistants, qui ont joué un rôle important dans la résistance palestinienne, historique et actuelle, au colonialisme et à l’occupation. Son grand-père, Hajj Sharif Shahrour, a été arrêté par les Britanniques et a passé quatre ans en prison pour son rôle dans la révolution de 1936-1939 en Palestine ; son oncle, Shawqi Shahrour, a établi des bases militaires de l’OLP et organisé des brigades de fedayins qui transportaient des munitions, des armes et des combattants entre la Jordanie et la Palestine. Il a passé 18 ans dans les prisons sionistes et le jeune Muammar lui a rendu visite dès son plus jeune âge. Son autre oncle, Bassem Shahrour, est tombé en martyr à Tunis lorsque les forces sionistes ont bombardé le siège de l’OLP dans cette ville en 1985. Muammar Shahrour a participé à la grande Intifada populaire dès l’âge de 8 ans et, jeune homme, il a rejoint la résistance avec les Brigades Al-Qassam. Il a été capturé par les forces d’occupation en 2002 après une longue traque au cours de laquelle il avait été poursuivi à la fois par les forces sionistes et par les forces de “sécurité” de l’Autorité palestinienne dans le cadre de leur “coopération sécuritaire” avec l’occupation.

Ammar Mardi, 43 ans, de Ramallah, est, comme Marwan Barghouti, un représentant des prisonniers du mouvement Fatah dans les prisons sionistes, et a joué un rôle important dans les grèves de la faim collectives de 2022 et 2023. Il a été le coordinateur du Comité national supérieur du mouvement des prisonniers, qui dirigeait ces actions et rassemblait toutes les forces palestiniennes. Il a été arrêté par l’occupant le 9 juin 2002, alors qu’il était encore étudiant en sciences politiques à l’université de Birzeit, et condamné à la prison à vie plus 20 ans d’emprisonnement. En tant que prisonnier influent et chef de file de la coordination avec tous les prisonniers palestiniens, il est détenu à l’isolement depuis le 5 novembre 2023.

Mahmoud al-Ardah, 48 ans, d’Arraba, Jénine, est le chef de l’opération du tunnel de la liberté, au cours de laquelle six prisonniers palestiniens se sont évadés de la prison de haute sécurité Gilboa en septembre 2021. Ses camarades et lui sont détenus à l’isolement depuis leur évasion. Dirigeant du mouvement du Jihad Islamique Palestinien, il a été arrêté pour la première fois par les forces d’occupation sionistes en 1992 et libéré en 1996. Huit mois plus tard, il est à nouveau arrêté pour avoir tiré sur un officier de l’armée d’occupation lors de l’invasion de Salfit et pour avoir hébergé Saleh Tahayneh, l’un des chefs militaires du JIP, qui s’était lui-même évadé des prisons de l’armée d’occupation. Condamné à 99 ans de prison, Mahmoud Al Ardah a tenté de s’évader à plusieurs reprises, en 2001, 2011 et 2014, avant d’être placé à l’isolement. En 2021, il a mené l’évasion du tunnel de la liberté, avec Mohammed al-Ardah, Yaqoub Qadri, Ayham Kamamji, Munadil Nafa’at et Zakaria Zubeidi ; ils ont été aidés par Iyad Jaradat, Mahmoud Abu Shreim, Ali Abu Bakr, Mohammed Abu Bakr et Qusai Mara’i, tous les 11 sont détenus à l’isolement ou à l’isolement cellulaire. Al-Ardah et ses camarades du tunnel de la liberté sont, comme les dirigeants du mouvement des prisonnier•es, des priorités pour la résistance palestinienne en cas d’un échange de prisonnier•es.

D’autres dirigeants du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes, comme Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, qui purge une peine de 30 ans dans les prisons sionistes, et Khalida Jarrar, militante de gauche et féministe palestinienne détenue administrativement, ont également été transférés à l’isolement pour affaiblir le mouvement des prisonnier•es et leur résistance collective.

Toutes ces attaques sont des illustrations de la continuité du génocide dans les prisons sioniste depuis le 7 octobre, comme le martyre documenté de 41 prisonniers palestiniens, les prisonniers étant battus à mort et se voyant délibérément refuser tout traitement médical, d’Omar Daraghmeh à Walid Daqqa. Ce chiffre n’inclut pas les nombreux martyrs enlevés, portés disparu à Gaza et qui ont été emmenés dans des camps de torture et de détention tels que le tristement célèbre Sde Teiman.

Plus de 5 000 Palestinien•nes ont été enlevé•es à Gaza, où ils et elles ont été soumis•es à de violents passages à tabac, à des tortures physiques et psychologiques, à des agressions sexuelles et à des viols, à la privation de sommeil, à la famine et à d’autres formes d’abus et de traitements inhumains. Ils s’ajoutent aux plus de 10 100 prisonnier•es palestinien•nes détenu•es dans les prisons sionistes, dont les témoignages – ainsi que les marques sur leurs corps maigres et émaciés – témoignent des abus systématiques qui leur sont imposés par les geôliers sionistes.

Les mauvais traitements, les coups et la torture infligés aux prisonnier•es palestinien•nes – et la prise pour cible des dirigeant•es du mouvement des prisonnier•es, leaders et symboles emblématiques de la résistance palestinienne dont la libération est une priorité absolue dans le cadre d’un échange de prisonnier•es – font partie intégrante du génocide sioniste et constituent une tentative de poursuivre la politique d’assassinat à l’intérieur des prisons, une politique qui a déjà coûté la vie au cheikh Khader Adnan, à Walid Daqqah, à Nasser Abu Hmeid, à Bassam Sayeh, à Ibrahim al-Rai, à Saadia Farajallah Matar et à plus de 200 autres prisonniers. La torture et l’agression systématiques des prisonnier•es palestinien•nes n’ont pas réussi à briser la volonté du mouvement des prisonnier•es et de la résistance palestinienne, tout au long des décennies de colonialisme sioniste et, avant cela, de colonialisme britannique.

Nous appelons tous les partisans de la Palestine et de la cause palestinienne à se mobiliser activement, en organisant des manifestations, des actions de masse et des actions directes pour lutter contre les tortures et agressions infligées aux prisonnier•es palestinien•nes, dont Khalida Jarrar, Marwan Barghouti et d’autres dirigeants palestiniens. Les puissances impérialistes, comme les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, qui continuent d’armer, de soutenir et de couvrir le génocide sioniste à Gaza et son assaut contre le Liban, sont pleinement impliquées dans ces actions inhumaines.

En effet, la répressions des puissances impérialistes – tels que les sanctions imposées par les États-Unis et le Canada à Samidoun le 15 octobre – visent à priver le mouvement des prisonnier•es palestinien•nes du soutien et de la solidarité internationale, à dissimuler les crimes commis contre eux et à empêcher les responsables de ces violences de répondre de leurs actes, ainsi qu’à limiter, décourager et réprimer le mouvement croissant pour la libération des prisonnier•es palestinien•nes, qui fait partie intégrante de la libération de la Palestine, du fleuve à la mer. Ils cherchent à réprimer notre solidarité alors que la résistance palestinienne a clairement indiqué qu’elle continuerait à poursuivre son objectif initial d’arracher un échange de prisonnier•es, dans la dignité, afin de libérer les dirigeant•es palestinien•nes et tous•tes les prisonnier•es palestinien•nes détenu•es dans les prisons sionistes. La répression dans les centre impérialistes est aussi un mécanisme de pression contre le peuple palestinien, ses prisonnier•es et sa Résistance.

Notre mouvement tout entier doit répondre collectivement à cette répression en s’organisant avec encore plus de force pour arrêter la machine de guerre sioniste-impérialiste, soutenir la résistance palestinienne, et pour s’assurer que les prisonnier•es palestinien•nes ne seront jamais isolés de leur peuple et de la solidarité du mouvement arabe, régional et international pour la justice.

Liberté pour tous•tes les prisonnier•es palestinien•nes dans les prisons sionistes ! Gloire à la Résistance ! De la Mer au Jourdain, Palestine vaincra !