L’article ci dessous est une traduction d’un post publié par Jailestinian en arabe sur son canal telegram.
Aujourd’hui nous vous présentons la vie et le combat de Kamil Saeed Abu Hanish, originaire de Beit Dajan, Naplouse, arrêté en 2003 et condamné à 9 peines à perpétuité et 78 ans de prison supplémentaires.
Kamil Saeed Abu Hanish a déjà passé 21 ans en captivité après son arrestation en 2003. Il est considéré comme l’un des dirigeants les plus éminents du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, fidèle à sa patrie et dévoué au travail académique, militaire, politique et culturel .
Adolescent, il rejoint l’avant-garde du martyr Ghassan Kanafani en 1988 pendant plusieurs années, puis, à l’âge de 16 ans, il adhère au FPLP. Pendant ses années à l’Université nationale An-Najah, où il a participé à la formation du bureau central des étudiants du Front d’action progressiste et qu’il en a été élu secrétaire en 1998, il contribue à la création du Comité Populaire pour résister à la normalisation, qui publie des articles de sensibilisation dans le journal étudiant d’Al Hadaf, qu’il a lui-même fondé. Il a été un étudiant universitaire actif sur la scène académique et nationale, au service de son parti, de son peuple et de ses camarades, résistant courageusement à l’occupation dans les affrontements et les marches populaires.
Au cours de ses études il obtient une licence en économie à l’Université An-Najah.
Après son premier diplôme, Kamil Saeed Abu Hanish est arrêté par l’Autorité palestinienne pendant deux semaines puis par l’occupation pendant un mois.
Immédiatement après sa sortie, la deuxième Intifada éclate, ce qui l’empêche de terminer ses études.
Kamil Saeed Abu Hanish a eu un impact majeur sur l’action militaire pendant la Seconde Intifada. Il a travaillé à la création et à la direction de l’appareil militaire du FPLP dans le nord de la Cisjordanie, en formant des cellules qui ont commencé à tendre des embuscades et à poser des bombes pour bloquer l’avancée des soldats sionistes. D’abord constitué d’un petit nombre de compagnons et amis, ce groupe s’est élargi au fil des années pour compter des centaines de résistants, dont il a supervisé lui-même les groupes et les opérations de guérilla jusqu’à son arrestation.
Son nom est devenu célèbre alors qu’il était poursuivi par l’occupation, qui multipliait les raids sur sa maison pour arrêter ses frères et faire pression sur lui.
En 2003, l’occupation prend d’assaut la maison familiale, la fait exploser, et en expulse sa famille, les laissant pendant des années sans toit jusqu’à ce qu’ils puissent la reconstruire.
L’occupation a tenté de l’assassiner à plusieurs reprises. En 2001, lors de l’explosion de sa voiture par les forces d’occupation il subi des brûlures modérées et perd une partie de son audition.
Après des années de persécution et de lutte, l’occupation l’arrête en 2003 et le soumet à un interrogatoire violent dans les cellules de la prison sioniste de Petah Tikva pendant deux mois, avant qu’il ne soit condamné à neuf emprisonnements à perpétuité et à une amende de 60 millions de shekels, pour son rôle dans la résistance palestinienne.
En prison il poursuit son militantisme et est élu membre du Bureau Politique du FPLP. Il contribue à la rédaction du document d’unification du mouvement des prisonnier•es, du document de la grande grève de la faim de 2017 et a beaucoup contribué à consolider les relations entre les différentes factions palestiniennes.
En 2017, Kamil Saeed Abu Hanish est soumis à l’isolement dans la prison de Raymond pour avoir planifié une grève des prisonniers. Il est isolé pendant un mois jusqu’à ce que ses codétenus arrachent la fin de son isolement en menaçant de lancer une grève de la faim collective.
L’occupation l’a privé de visites pendant 2 ans, jusqu’en 2005. Après cela, seule sa mère était autorisée à lui rendre visite, puis ses frères, eux mêmes d’anciens prisonniers ayant passé des années en captivité, ont été autorisés à lui rendre visite une fois par an.
La prison à vie ne l’a pas dissuadé de poursuivre la lutte et les études. Malgré les obstacles et les années de privation que lui a imposés l’administration pénitentiaire sioniste, il a pu obtenir un master en 2019. Pendant deux décennies d’emprisonnement, il a pu publier 15 livres et écrire des dizaines d’études, d’articles et de poèmes dans les domaines politique, national et culturel.