Les forces d’occupation continuent leurs attaquent contre les prisonnier·es palestinien·nes, en ciblant volontairement les dirigeants du mouvement des prisonnier·es. Les abus, tortures et mauvais traitements infligés par le régime sioniste aux prisonnier·es palestinien·nes, comme le refus permanent de soins médicaux, ont déjà causé le martyre de plus de 65 prisonniers palestiniens depuis le 7 octobre 2023, alors que le génocide continue à Gaza et plus largement dans toute la Palestine historique.
Comme l’ont révélé des prisonniers libérés de la prison de Gilboa ces derniers jours, Ahed Abu Ghoulmeh, membre du bureau politique du Front Populaire pour la Libération de la Palestine et leader de sa branche dans les prisons sionistes, a été transférée d’Ofer à la prison de Gilboa et battu par des gardiens.
Ahed Abu Ghoulmeh et sa femme Wafa’ ont deux enfants, Qais et Rita. Il est né en 1968 à Beit Furik, près de Naplouse, et a été élu chef de la branche pénitentiaire du Front Populaire pour la Libération de la Palestine en juin 2022. Il a été condamné par les tribunaux militaires sionistes, à une peine de prison à perpétuité + 5 ans, pour avoir dirigé l’opération dans laquelle le ministre du tourisme notoirement raciste de l’occupation, Rehavam Ze’evi, a été exécuté, en octobre 2001, en représailles à l’assassinat par le régime sioniste du secrétaire général du FPLP, Abu Ali Mustafa, en août 2001. Abu Ghoulmeh était à l’époque le chef de la branche militaire du FPLP en Cisjordanie.
Lycéen, il a fondé l’Union des comités étudiants pour le secondaires dans son village en 1982 et a été arrêté pour la première fois en 1984 pour avoir organisé des manifestations destinées à commémorer l’anniversaire de la création du FPLP. En 1986, il a commencé à fréquenter l’université de Bir Zeit, mais ses études ont été interrompues à plusieurs reprises en raison d’arrestations et de détentions répétées. Il s’est fortement impliqué dans la grande intifada populaire, organisant des comités populaires et des groupes d’action dans la région de Naplouse. Après avoir été arrêté en 1990, il a été transféré en détention administrative pendant un an. Lorsqu’il est retourné à l’université, il est devenu l’un des dirigeants du Front d’action des étudiants progressistes.
En tant que dirigeant du Front Populaire tout au long des années 1990, il a été poursuivi et arrêté à plusieurs reprises par l’occupation sioniste, alors qu’il terminait ses études universitaires, qu’il était marié et qu’il avait deux enfants. Il a été particulièrement actif dans la défense des prisonnier·es palestinien·nes, représentant le FPLP au sein du comité des forces nationales et islamiques pour les prisonnier·es.
Il a été emprisonné et arrêté à plusieurs reprises par l’Autorité Palestinienne dans le cadre de la « coordination sécuritaire » avec l’occupation, en janvier et en décembre 1996, où il a été emprisonné pendant cinq mois, et à nouveau en mai 2000. Lors du déclenchement de l’Intifada Al-Aqsa en 2000, Abu Ghoulmeh a joué un rôle de premier plan et a été publiquement annoncé comme une cible pour les services sionistes en avril 2001. Après l’assassinat d’Abu Ali Mustafa et la réaction du FPLP (l’exécution de Ze’evi), il a été emprisonné par l’Autorité Palestinienne dans la prison de Jéricho, avec ses camarades Majdi Rimawi, Hamdi Qur’an et Basil al-Asmar, et le secrétaire général du FPLP, Ahmad Sa’adat, sous la surveillance de gardes américains, britanniques, canadiens et turcs.
Pendant cette période, Wafa’, son épouse, a été assignée à résidence quatre fois de suite pour des périodes de six mois afin de l’empêcher, elles et leurs enfants, de rendre visite à Abu Ghoulmeh à la prison de Jéricho. Le 13 mars 2006, les forces d’occupation ont attaqué la prison de Jéricho après le retrait des gardes américains et britanniques, enlevant Sa’adat, Abu Ghoulmeh, Qur’an, al-Asmar, Rimawi et un autre prisonnier politique, Fouad al-Shoubaki. Cette attaque a eu lieu quelques semaines avant qu’Ismail Haniyeh ne prête serment en tant que premier ministre de l’Autorité Palestinienne à la suite des élections du Conseil Législatif Palestinien, au cours desquelles l’équipe victorieuse du Parti du changement et de la réforme (associé au Hamas) s’était engagée à libérer Sa’adat, Abu Ghoulmeh et tous les autres prisonniers politiques de l’Autorité palestinienne et à mettre fin à la « coordination sécuritaire » avec le régime sioniste.
Ahed Abu Ghoulmeh a été soumis à des interrogatoires militaires pendant plus de deux mois, au cours desquels il a été soumis à des tortures physiques et psychologiques importantes, car il refusait d’avouer. Le 1er janvier 2008, il a été condamné par le tribunal militaire d’occupation à une peine d’emprisonnement à perpétuité plus 5 ans. Il est resté l’un des principaux dirigeants du mouvement des prisonniers et a été soumis à plusieurs reprises à l’isolement, et sa famille a été interdite à de nombreuses reprises de lui rendre visite. Il a été maintenu à l’isolement jusqu’en 2012, date à laquelle lui et 19 autres dirigeants du mouvement des prisonniers, dont Ahmad Sa’adat et Marwan Barghouti, ont été réintégrés dans la population générale après la grève de la faim massive de Karameh.
Sa femme, Wafa’, a continué à être privée de visites et l’a vu pour la première fois en dix ans en 2018. En juin 2022, le FPLP a annoncé qu’il avait été élu chef de sa branche pénitentiaire, après des décennies de leadership. En mai 2023, il a été placé à l’isolement et, en février 2024, sa mère, Sebtia, est décédée sans qu’il ait la possibilité de lui faire ses adieux.
Le réseau de solidarité avec les prisonnier·es palestinien·nes Samidoun, exprime sa ferme solidarité avec Ahed Abu Ghoulmeh, leader du mouvement des prisonnier·es et exemple de résistance et de fermeté dans les prisons de l’occupation. Nous appelons tous·tes les partisans de la Palestine à se mobiliser en soutien à Ahed Abu Ghoulmeh – et ses camarades prisonnier·es politiques – alors que nous luttons pour mettre fin au génocide sioniste-impérialiste à Gaza et dans l’ensemble de la Palestine occupée.
En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens
Subscribe to get the latest posts sent to your email.