Le mardi 6 mai, les forces d’occupation ont arrêté plusieurs prisonniers libérés dans le cadre de leurs agressions quotidiennes contre les villages, villes et camps de réfugiés en Palestine occupée. Parmi eux se trouvaient Wael Jaghoub, un leader palestinien libéré le 25 janvier de sa peine à perpétuité dans les prisons de l’occupation, dans le cadre de l’échange Toufan al-Ahrar arraché par la Résistance palestinienne et la fière et inébranlable population de Gaza. Il y avait aussi Thaer Hanani, qui a purgé 20 ans dans les prisons de l’occupation. Tous deux sont originaires de Naplouse.
L’occupation cible régulièrement les prisonnier·es libéré·es dans ses campagnes d’arrestations, les considérant comme des leaders de la lutte de libération nationale palestinienne, représentant un défi et incarnant la confrontation perpétuelle contre l’occupation. Lors des précédents échanges de prisonnier·es — notamment l’échange Wafa al-Ahrar — l’occupation a délibérément ré-arrêté les prisonnier·es libéré·es et leur a réimposé leurs anciennes peines après leur arrestation. Presque tous les prisonnier·es de l’accord Wafa al-Ahrar ont été à nouveau libéré·es dans l’échange Toufan al-Ahrar, et la Résistance palestinienne a veillé à ce que l’accord d’échange empêche explicitement l’occupation de procéder à des ré-arrestations arbitraires et de réimposer leurs anciennes peines aux prisonnier·es libéré·es.
Cependant, le régime d’occupation continue d’harceler et de poursuivre les prisonnier·es libéré·es. Presque toutes les prisonnières libérées ont été convoquées pour des interrogatoires, et beaucoup ont été soumises à des interdictions de voyage. Samah Hijjawi, libérée dans l’échange de prisonnier·es de novembre 2023 puis réarrêtée, a été libérée, pour la seconde fois, dans l’échange Toufan al-Ahrar de janvier 2025. Cependant, elle — ainsi que son père, Bilal — ont de nouveau été enlevé·es par les forces d’occupation à leur domicile à Qalqilya le 1er avril 2025.
Dimanche 4 mai, les forces d’occupation ont arrêté les prisonniers libérés Mahmoud Kleibi et Ihab al-Sharafa, tous deux originaires du quartier de Shweika à Tulkarem ; les deux ont été libérés quelques heures plus tard dans la nuit. Mahmoud et Ihab avaient été libérés lors de l’échange Toufan al-Ahrar en février après avoir été condamnés à des peines à perpétuité dans les prisons de l’occupation.
Wael Jaghoub est devenu un porte-parole public de la cause des prisonnier·es et de la lutte de libération palestinienne depuis sa libération, écrivant de nombreux articles et apparaissant dans des podcasts et des interviews. Son discours s’appuie sur ses années d’études et de leadership à l’intérieur des prisons de l’occupation ; son arrestation par l’occupation constitue une attaque directe contre les leaders libérés du mouvement des prisonnier·es. Il a été capturé dans les premières heures du matin du mardi 6 mai, à son domicile dans le quartier de Rafidia à Naplouse occupée.
Né le 23 mai 1967, Wael s’est engagé dans le militantisme dès son jeune âge, en particulier avec le déclenchement de la première Intifada. En 1992, il est arrêté et condamné à six ans de prison pour sa résistance à l’occupation, avant d’être libéré en 1998. Avec le déclenchement de l’Intifada d’Al-Aqsa, il reprend un rôle de leader, et le 1er mai 2001, les forces d’occupation l’ont arrêté,lui infligeant un interrogatoire long et sévère, avant de le condamner à une peine de prison à vie pour son rôle de leader au sein du Front Populaire pour la Libération de la Palestine.
Pendant ses années de captivité, Wael Jaghoub a été soumis à l’isolement à plusieurs reprises, l’administration pénitentiaire sioniste isolant délibérément les prisonnier·es actif·ves de leurs camarades en raison de leur influence sur le développement du mouvement des prisonnier·es. Il a également été privé de visites familiales pendant des années. Il a été actif au sein du mouvement des prisonniers, comme vice-président de la branche prison du FPLP pendant plusieurs années, et il a également été l’un des écrivains les plus remarquables du mouvement des prisonniers.
Durant sa détention, il a publié plusieurs livres et études, à propos des préoccupations collectives du mouvement des prisonniers, dont “Lettres de l’expérience de la détention”, dans lequel il a expliqué les différentes étapes de la lutte du mouvement des prisonniers et de ses martyrs ; “L’expérience organisationnelle du mouvement des prisonnier·es”, couvrant la période entre (2006-2016), écrit en collaboration avec son camarade, le prisonnier Kamil Abu Hanish ; et “Les Rêves d’Asira”, publié en 2007. Il a également publié des articles et des études politiques relatives aux prisonnier·es, ainsi que diverses études intellectuelles, dont une étude sur la crise de la gauche palestinienne et la recherche de sa renaissance. Il a poursuivi ce travail depuis sa libération, après avoir passé 30 ans dans les prisons de l’occupation au cours de ses deux périodes d’emprisonnement.
Le matin du mardi 6 mai, les forces d’occupation ont également réarrêté Thaer Hanani, originaire de Beit Dajan, à Naplouse, alors qu’il traversait le checkpoint de Beit Furik. Enlevé par l’occupation en 2004, il avait été condamné à 20 ans dans les prisons de l’occupation pour son rôle dans la résistance avec le Front Populaire pour la Libération de la Palestine et sa branche armée, les Brigades Abu Ali Mustafa ; il a été libéré le 30 juin 2024, à la fin de sa peine. Pendant son incarcération, il a été un militant actif du mouvement des prisonniers et a participé à des grèves de la faim en 2004, 2011, 2012, 2016 et 2017.
Il a également été très impliqué dans le travail à la fois politique/organisationnel et culturel à l’intérieur des prisons de l’occupation ; il a été membre du Comité central de la branche prison du FPLP et a publié plusieurs articles dans des journaux et magazines palestiniens et arabes pendant sa détention, tout en écrivant et publiant le roman “Vis où tu péris”, sorti en 2022.
La situation à l’intérieur des prisons de l’occupation est catastrophique. Le mouvement des prisonniers dans son ensemble, et les leaders en particulier, sont soumis à une politique de “mort lente”. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 66 prisonniers palestiniens identifiés sont tombés en martyrs dans les prisons de l’occupation, parallèlement au génocide en cours à Gaza. Les prisonniers palestiniens de Gaza sont particulièrement soumis à des conditions horribles de torture et d’abus, tandis que le déni de soins médicaux, la torture, les passages à tabac, les agressions physiques et sexuelles, la famine et l’isolement sont des pratiques systématiques contre les plus de 10 000 Palestinien·nes emprisonné·es par l’occupation.
Nous appelons les soutiens de la Palestine à travers le monde à agir et à s’organiser pour exiger la libération de Wael, Thaer, Samah et de tous·tes les prisonnier·es palestinien·nes comme une part essentielle de la lutte pour la fin du génocide à Gaza — sur la voie de la libération de la Palestine, de la Mer au Jourdain.
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