L’attaque contre le “Madleen” et notre responsabilité de résister, intensifier la lutte et briser le siège
Les forces d’occupation sionistes ont attaqué, arraisonné et enlevé l’équipage du “Madleen”, navire de la Flottille de la liberté, en pleine mer, dans les eaux internationales, dans la nuit du 9 juin 2025. Le Madleen — navire international ayant pour objectif de briser le blocus de Gaza au cœur du génocide sioniste-impérialiste en cours — comptait à son bord 12 membres d’équipage, venu·es de Suède, France, Brésil, Allemagne, Espagne, Turquie et Pays-Bas.
La coalition de la Flottille de la liberté a lancé un appel urgent à la mobilisation internationale, exigeant :
· La fin immédiate du siège illégal et meurtrier de Gaza
· La libération sans condition de tous·tes les volontaires enlevé·es
· La livraison directe de l’aide humanitaire au peuple palestinien, en dehors du contrôle de la puissance occupante
· La mise en cause des responsables de l’assaut militaire contre le Madleen et le Conscience
Les activistes de cette flotille sont de nationalitées différentes : Baptiste André, Omar Faiad, Pascal Maurieras, Reva Viard,et Yanis M’hamdi sont citoyen·nes français·es, Thiago Avila est citoyen du Brésil, Greta Thunberg est citoyenne de Suède, Suyab Ordu est citoyen de Turquie, Sergio Toribio est citoyen d’Espagne, Yasemin Acar est citoyenne d’Allemagne, Marco Van Rennes est citoyen des Pays-Bas et Rima Hassan est franco palestinienne.
Tout a commencé lorsque le Madleen a été encerclé par des navires de guerre de l’occupation. Des drones quadricoptères — similaires à ceux utilisés pour bombarder Gaza — ont ensuite pulvérisé une substance chimique blanche non identifiée sur le pont du navire. Peu après, les forces d’occupation ont pris d’assaut le bateau et l’ont conduit de force vers le port de la ville occupée d’’Isdud (« Ashdod »).
Cette attaque constitue une violation flagrante du droit international, mais venant d’un régime qui mène ouvertement un génocide, elle n’a rien de surprenant. C’est une agression contre une initiative populaire de solidarité internationale, portée par des mouvements libres et engagés qui cherchent à briser le siège et mettre fin au génocide. L’acte de piraterie contre le Madleen s’inscrit dans la continuité du génocide — en particulier à travers le blocus illégal de Gaza.
Il intervient aussi presque 18 ans jour pour jour après l’escalade du siège contre Gaza en juin 2007, quand le régime sioniste, les puissances impérialistes et certains régimes arabes réactionnaires — en particulier l’Égypte — ont fermé le point de passage de Rafah, à la suite du refus de l’Union européenne et de ses “observateurs” d’accepter la victoire du parti Changement et Réforme (lié au Hamas) aux élections palestiniennes de 2006, et la défense populaire palestinienne contre la tentative de coup d’État orchestrée ce mois-là.
Gaza est assiégée sous différentes formes depuis 1967 — dans le cadre d’un processus continu de colonisation, d’occupation et de génocide imposé au peuple palestinien depuis 1948 par le régime sioniste, et même avant cela, par le mandat colonial britannique. Plus de 70 % des Palestinien·nes de Gaza sont des réfugié·es, privé·es du droit de retourner sur leurs terres et dans leurs maisons familiales, situées dans la Palestine occupée de 1948.
Alors que se poursuit le génocide et la politique de famine organisée contre les Palestinien·nes de Gaza, le régime d’occupation continue d’attaquer les pêcheurs gazaouis, avec des navires de guerre qui ouvrent régulièrement le feu sur celles et ceux qui tentent simplement de nourrir leur peuple. Le sabotage, la confiscation ou la destruction des bateaux de pêche fait partie de la politique de l’occupation depuis bien avant le blocus imposé à Gaza il y a 18 ans. C’est notamment en hommage à cette réalité que le « Madleen » a été nommé en 2014, d’après Madleen Kullab, jeune pêcheuse palestinienne.
Il y a quelques jours à peine, le 4 juin, les forces d’occupation ont attaqué un autre navire — un bateau de pêche libanais au large de Ras Naqoura, dans les eaux territoriales libanaises. À son bord se trouvait le pêcheur Ali Fneich, enlevé par l’armée sioniste. Quelques mois plus tôt, un autre pêcheur, Mohammed Juheir, avait subi le même sort. Les deux sont toujours détenus par l’occupation. Un pêcheur ayant survécu à l’attaque a déclaré :
« On pêchait comme d’habitude depuis tôt le matin. Vers 10h30, quatre bateaux israéliens sont apparus, pénétrant profondément dans nos eaux. Ils ont foncé sur nous en ouvrant le feu. Ils ont enlevé Ali, m’ont jeté à l’eau, ont pris mes vêtements et tout ce qu’on avait sur le bateau. Ils ont fait pareil avec les autres pêcheurs autour. »
Ce n’est qu’un exemple parmi les nombreuses attaques continues contre le Liban, qui constituent des violations quotidiennes de l’accord de cessez-le-feu (signé en novembre), avec la complicité totale des États-Unis et d’autres puissances impérialistes. Ces attaques incluent des assassinats ciblés, des bombardements de zones résidentielles, et des tentatives récurrentes d’invasion du Sud-Liban. (Rejoignez la campagne Tous·tes pour le Liban pour soutenir la résistance libanaise contre ces agressions.)
Le départ du Madleen, l’assaut sioniste contre le navire et l’enlèvement de son équipage ont lieu dans le cadre d’un vaste élan populaire mondial visant à briser le blocus, mettre fin au génocide, et faire front contre la politique de famine imposée au peuple palestinien. Parmi ces initiatives, la Grande Marche mondiale vers Gaza : plus de 2 500 personnes venues de différents pays partiront du Caire le 12 juin pour marcher jusqu’au point de passage de Rafah, où des milliers de camions d’aide humanitaire (nourriture, farine, médicaments, matériel de construction, tentes, caravanes…) attendent, empêchés d’entrer par le blocus du régime génocidaire.
Parallèlement, plus de 10 000 personnes d’Afrique du Nord se sont inscrites à la Caravane Sumud, qui part aujourd’hui d’Algérie, avec des participant·es du Maroc, de Mauritanie, de Tunisie (où des milliers de personnes les ont rejoints à l’initiative d’une large alliance d’organisations, dont la Coalition pour l’action conjointe en soutien à la Palestine) et de Libye, jusqu’en Égypte, en direction de Rafah, à bord de bus, vans et camions. Ces trois initiatives populaires incarnent la volonté de confronter le siège avec leurs propres corps et consciences, face à la machine de guerre sioniste-impérialiste.
Le Madleen n’est que la dernière initiative de la Coalition de la Flottille de la Liberté pour briser le blocus de Gaza. Dès 2008, les premières traversées de la campagne Free Gaza avaient réussi à défier le siège et à atteindre les côtes de Gaza, où les passager·es furent accueilli·es par la population palestinienne. Au fil des années, le régime sioniste n’a cessé d’intensifier sa répression contre ces initiatives : pression diplomatique sur les États pour empêcher les bateaux de partir ou les contraindre à changer de pavillon ; sabotage des navires dans les ports ; et, de manière tristement célèbre, l’attaque de 2010 contre le “Mavi Marmara”, navire principal de la flottille, lors de laquelle 10 militant·es ont été tué·es par les forces d’occupation. Il y a à peine deux mois, en avril 2025, le navire Conscience de la Flottille, qui se préparait à partir de Malte vers Gaza, a été attaqué au large par des drones probablement de l’armée sioniste, incendié, puis remorqué vers le port.
L’attaque contre le Madleen s’inscrit également dans le contexte d’une offensive menée par le régime sioniste et ses sponsors impérialistes — en particulier les États-Unis — visant à imposer un système d’“aide humanitaire” conditionnée, sous forme de chantage, à travers la “Gaza Humanitarian Foundation”, une structure créée pour remplacer l’UNRWA et les organismes d’aide légitimes, par une opération de surveillance militarisée, sous contrôle américano-sioniste, qui cible les Palestinien·nes en les kidnappant et en les assassinant. Plus de 126 Palestinien·nes ont été massacré·es en quelques jours seulement autour de ces prétendus “points de distribution d’aide” — en réalité, des pièges mortels. Des centaines d’autres ont été blessé·es.
Ces sites ne distribuent que de très faibles quantités d’aide, forçant les Palestinien·nes à y retourner sans cesse. L’objectif est de concentrer la population dans des zones toujours plus petites, à Rafah et dans le sud de Gaza, en prélude à un déplacement massif. Ce dispositif s’accompagne du soutien actif à des milices de collaborateurs armés, qui attaquent et pillent les camions d’aide légitime, revendant la farine et les produits de base à des prix exorbitants, contribuant ainsi à la politique de famine tout en forçant les gens affamés à se rendre vers les “centres d’aide” US-sionistes. Dans un communiqué publié le dimanche 8 juin, les factions de la résistance palestinienne ont déclaré :
« Les centres de distribution d’aide américaine sont devenus des pièges à mort, visant notre peuple affamé, poussé par la faim et la soif à s’y rendre.
Ces centres sont devenus des lieux de massacres quotidiens, sous les yeux et dans le silence du monde entier. »
Des responsables palestinien·nes, des agent·es du ministère de l’Intérieur, de la défense civile, des forces de sécurité, des équipes logistiques et des travailleur·ses humanitaires ont été systématiquement pris·es pour cible et assassin·é·es. Les forces de sécurité palestiniennes qui escortent les camions d’aide et s’opposent aux “voleurs” liés à l’occupation sont visées par des frappes aériennes et attaques de drones. Hier encore, des membres des Arrow Units, qui venaient de neutraliser un changeur de devises exploitant la population en pratiquant des marges de plus de 50 % dans un contexte de siège et de génocide, ont été ciblés par une nouvelle frappe de drone.
Tous les gouvernements complices du génocide sioniste en Palestine occupée, depuis 77 ans, sont également complices de l’attaque contre le Madleen et de la famine organisée, imposée délibérément au peuple palestinien de Gaza.
C’est la résistance elle-même — depuis la Palestine, au cœur de la terre et du peuple visés par le génocide, et dans toute la région, du Hezbollah et du berceau populaire de la résistance libanaise, jusqu’au gouvernement yéménite, aux forces armées, au mouvement AnsarAllah et au peuple yéménite, qui affrontent chaque jour le siège et le génocide en assiégeant l’occupant en mer Rouge, en le combattant avec des drones et des missiles, en passant par l’Irak, l’Iran et au-delà — qui se dresse face au régime génocidaire et à l’implication active des puissances impérialistes et des régimes arabes réactionnaires.
Les mouvements populaires internationaux, mobilisés à travers des actions directes dans les usines d’armement et autres maillons de la machine de guerre impérialiste, les manifestations de masse, les campements dans les universités, les grèves dans les lieux de travail — les dockers qui refusent de charger des armes, les travailleurs de la tech qui refusent de produire de l’IA pour le génocide —, les flottilles pour briser le siège, les marches mondiales, les caravanes populaires, ainsi que les multiples formes de confrontation individuelles et collectives contre les forces fascistes — y compris les soulèvements actuels contre l’ICE et le régime des expulsions aux États-Unis —, forment ensemble un camp international de la résistance, face à l’impérialisme, au sionisme et à la réaction.
L’attaque contre le Madleen, qui s’inscrit dans la continuité de la répression féroce menée dans de nombreux États impérialistes — États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, France, entre autres — contre le mouvement de libération de la Palestine, doit être un appel à intensifier la lutte, à entraver concrètement les mécanismes du génocide, et à hausser notre niveau d’organisation, de tactique, d’action et de résistance, à la hauteur de l’exemple donné chaque jour par le Yémen, et des responsabilités historiques qui nous incombent aujourd’hui.
Comme l’ont écrit nos camarades de Samidoun Brasil, du Masar Badil et d’Alkarama :
« Chaque chaîne attachée au poignet d’un·e militant·e à bord de cette flottille est une preuve supplémentaire de la brutalité de l’entité et de l’échec de sa propagande mensongère. Et chaque mètre parcouru par la flottille vers Gaza est un appel ouvert à la désobéissance politique et populaire — contre l’impérialisme, contre le silence, contre la résignation. Une mobilisation internationale immédiate et efficace pour lever le siège de Gaza n’est pas une option : c’est un devoir révolutionnaire. Et l’histoire ne pardonnera pas les complices. »
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