Le prisonnier palestinien libéré Ra’iq Bisharat assassiné par les forces d’occupation à Tammoun

Peu après minuit dans la nuit du mercredi 11 juin, les forces d’occupation ont assassiné le prisonnier libéré Ra’iq Bisharat à Tammoun, au sud de Tubas en Palestine occupée. Âgé de 47 ans, dirigeant du Mouvement du Jihad islamique palestinien, il était recherché par le régime sioniste depuis 2023.

Pendant cette période, son domicile a été la cible de nombreuses attaques lors des incursions répétées de l’armée sioniste à Tubas. Ses frères ont été plusieurs fois arrêtés et sa maison systématiquement saccagée, dans une tentative d’obliger Ra’iq à se livrer lui-même.

Deux de ses fils, Yazid et Yazan, sont actuellement emprisonnés : le premier est détenu par l’occupation sous le régime de la détention administrative, le second est incarcéré depuis décembre 2024 par l’Autorité palestinienne collaboratrice.
Ra’iq Bisharat était amputé des deux mains. Il avait été gravement blessé lorsqu’un engin explosif qu’il manipulait à son domicile a explosé, durant l’Intifada Al-Aqsa en 2002. Son épouse, alors enceinte, était décédée dans l’accident. En 2003, il fut arrêté par l’occupation et emprisonné pendant huit ans.

Par la suite, il a été emprisonné à au moins trois reprises, à chaque fois en détention administrative. En 2021, alors qu’il était de nouveau arrêté sans inculpation ni procès, il lança une grève de la faim de 53 jours, qui s’acheva par un accord de libération fixé au 20 janvier 2022. Pendant cette grève, le martyr Cheikh Khader Adnan était venu lui rendre visite et avait passé du temps avec sa famille dans la tente de solidarité installée pour soutenir sa lutte.

Libéré en janvier 2022, il avait été accueilli chaleureusement par sa famille, ses proches, ses camarades et toute sa communauté. Mais très vite, l’occupation relança sa traque contre lui, alors même qu’il poursuivait son engagement dans la résistance. Pendant un an et demi, malgré ses blessures, malgré les tentatives répétées d’assassinat et les incursions multiples, les forces d’occupation n’étaient pas parvenues à le capturer ni à le tuer.
Après son exécution, les forces d’occupation ont quitté Tammoun en kidnappant au moins huit Palestiniens, certains utilisés comme boucliers humains. Elles ont également emporté le corps du martyr, transporté par un bulldozer de l’armée d’occupation — ces mêmes engins de destruction fabriqués par Caterpillar et d’autres multinationales, utilisés pour raser les maisons, les bâtiments et les camps de réfugié·es palestinien·nes.
Plus de 700 corps de martyr·es palestinien·nes sont actuellement détenus par le régime colonial sioniste, enfermés dans des morgues ou des « cimetières des nombres », dispositifs de punition collective contre les familles et les communautés palestiniennes, privées du droit d’enterrer dignement leurs proches — un moyen cynique de chantage à l’encontre de la résistance dans le cadre d’éventuels échanges de prisonnier·es.
L’assassinat de Ra’iq Bisharat est un nouvel exemple de la politique d’assassinats ciblés menée contre les prisonnier·es libéré·es, dans un contexte où l’ensemble du peuple palestinien est visé par des massacres et un génocide.
Ra’iq Bisharat et ses camarades libéré·es incarnent la continuité de la lutte, génération après génération, pour la libération totale. Tandis que les prisonnier·es encore détenu·es dans les prisons de l’occupation sont visé·es par une politique de « mort lente » — à travers la torture, la privation de soins et la négligence médicale délibérée —, les ancien·nes prisonnier·es sont eux et elles aussi pris·es pour cibles, cette fois par des assassinats directs. L’objectif de ces politiques d’assassinats ciblés, est d’accélérer le génocide et priver le peuple palestinien de ses dirigeant·es, de ses défenseur·es.
Toutes les puissances impérialistes qui continuent d’armer, de financer et de soutenir le régime sioniste — États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, etc. — sont pleinement responsables de ces crimes. Nous appelons tous les soutiens de la Palestine à agir, à confronter les responsables, à intensifier toutes les formes de mobilisation pour mettre fin au génocide, exiger justice et responsabilité, libérer l’ensemble des prisonnier·es palestinien·nes — et, fondamentalement, vaincre et démanteler le sionisme et le régime sioniste, pour une Palestine libre, du fleuve à la mer.
Gloire au martyr !

En savoir plus sur Samidoun : réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens

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