Mardi 12 avril à l’Université Toulouse Jean Jaurès, 70 personnes ont participé à la réunion publique contre l’offensive sécuritaire organisée par le Comité contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra. Celui-ci regroupe une trentaine d’organisations toulousaines et se donne comme objectif de se mobiliser contre l’interdiction de cette organisation pro-palestinienne et dénoncer la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine.
La soirée s’est ouverte par l’intervention de Nikola Becaut, ancien membre du Collectif Palestine Vaincra, qui est intervenu sur les raisons de cette décision par le gouvernement français. En particulier, il a affirmé que “cette nouvelle attaque contre le mouvement de solidarité avec la Palestine n’est qu’une étape de plus dans le soutien de la France à l’apartheid, au colonialisme et au racisme israéliens. […] Aujourd’hui, le gouvernement Macron s’aligne sur l’extrême droite israélienne et défend coûte que coûte l’indéfendable. Il le fait parce qu’Israël est l’avant poste des intérêts impérialistes dans cette région du monde, il le fait parce qu’Israël n’est rien d’autre qu’une colonie occidentale dans le Monde Arabe.” Il a conclu son intervention en soulignant : “Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, la politique autoritaire et liberticide du gouvernement s’est radicalisée. De nombreuses organisations musulmanes et antiracistes ont été dissoutes, maintenant ce sont des organisations de soutien à la Palestine et antifasciste comme la GALE à Lyon qui sont interdites. À chaque fois, leur volonté est claire : réduire au silence les organisations qui luttent contre le racisme d’État et l’impérialisme français. Face à ces attaques, nous devons défendre les libertés d’expression et d’association et faire front contre la répression !”
Au nom du Syndicat des Avocats de France, Julien Brel a rappelé que le fondement légal de ces dissolutions vient d’une loi qui avait pour but de lutter contre les milices fascistes et royalistes dans les années 30. Par ailleurs, il a souligné que la loi “confortant le respect des principes de la République” (dite contre “le séparatisme”) a permis une utilisation massive de cette mesure : “Des dissolutions de gauche et d’extrême-gauche, ce n’est pas nouveau. Mais un nouveau dispositif législatif a ouvert un boulevard. Dans les années 70/80, on avait environ une dissolution par an. Aujourd’hui, on en est à une par mois sur les neuf derniers mois.” En conclusion, il a dénoncé l’offensive sécuritaire en cours : “Les libertés démocratiques se restreignent de plus en plus : dans les quartiers populaires, dans les manifestations, etc. On assiste également à un détournement des lois dites anti-terroristes pour criminaliser des associations qui ne plaisent pas au pouvoir en place.”