Un sixième prisonnier palestinien entame une grève de la faim alors que la bataille s’intensifie dans les prisons de l’occupation

La bataille à l’intérieur des prisons de l’occupation israélienne s’intensifie alors qu’un nombre croissant de Palestiniens emprisonnés prennent des mesures de protestation pour contester la répression, l’isolement et la détention administrative, l’emprisonnement sans inculpation ni procès.

Mardi 8 août, le Club des prisonniers palestiniens a annoncé que Sultan Khallouf, âgé de 42 ans et originaire de Burqin près de Jénine, avait entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention arbitraire, rejoignant ainsi Kayed Fasfous, en grève de la faim depuis six jours, et Saif Hamdan, Osama Khalil, Salah Rabaya et Qusay Khader, tous en grève de la faim depuis dix jours.

Khallouf a entamé cette grève de la faim depuis le 3 août, le jour où les forces d’occupation l’ont arrêté à son domicile. Le 8 août, le tribunal militaire d’occupation de Salem a tenu une session pour Khallouf et a prolongé sa détention de 72 heures supplémentaires, tandis que le tribunal militaire a déclaré son intention d’envisager de délivrer un ordre de détention administrative à son encontre. Khallouf est un ancien prisonnier qui, en 2019, a mené une grève de la faim de 67 jours contre sa détention administrative, ne la suspendant que lorsqu’une date précise a été fixée pour sa libération. Il a auparavant passé quatre ans dans des prisons israéliennes.

Le mouvement grandissant contre la détention administrative dans les prisons continue de s’intensifier. Cette année, plus de 1200 ordres de détention ont émis et plus de 1100 prisonniers sont incarcérés sans inculpation ni procès, sur un total de 5000 prisonniers palestiniens. Six Palestiniens ont entamé une grève de la faim et le Comité des détenus administratifs a annoncé une escalade des mesures de protestation. Il s’agit du nombre le plus élevé de détenus administratifs depuis 20 ans, représentant plus d’un cinquième de l’ensemble des prisonniers palestiniens.

Mardi 8 août, les prisonniers de la prison d’Ofer ont refusé de se présenter à l’appel ou de donner leur numéro pour le décompte. Mercredi 9 août, un groupe de prisonniers quittera sa cellule pour protester contre la détention administrative. Jeudi 10 août, les prisonniers tiendront des sit-in et des sessions d’information dans les cours de la prison, et samedi 12 août, les prisonniers fermeront leurs sections et porteront des uniformes de prison, signalant ainsi leur volonté d’affronter les geôliers. Dimanche 13 août, les détenus administratifs se concentreront sur diverses actions de protestation afin de faire pression sur l’occupation pour qu’elle mette fin à cette forme de détention.

Pendant ce temps, les prisonniers palestiniens font également face à une répression continue tout en intensifiant leurs protestations pour défendre les leaders emprisonnés qui ont été soumis à des transferts, des interrogatoires et l’isolement, y compris Wael Jaghoub, Nael Barghouthi, Yaqoub Qadri de l’opération du Tunnel de la Liberté.

Les prisonniers du Front populaire de libération de la Palestine ont entamé leurs marches de protestation à l’intérieur de la prison suite à l’isolement de Wael Jaghoub et au transfert pour interrogatoire d’un certain nombre de dirigeants du Front dans les prisons, dont Nader Sadaqa, Hikmat Abdel-Jalil et Ahmad al-Ardah. Les prisonniers du FPLP ont refusé de participer au décompte ou à l’appel, ont perturbé les inspections des cellules et ont porté des uniformes de prison pour manifester leur protestation.

Après le début de ces actions de protestation, l’administration pénitentiaire sioniste de la prison de Megiddo a imposé un certain nombre de sanctions collectives aux prisonniers du FPLP, notamment en leur interdisant les visites familiales, en confisquant les appareils électriques à l’intérieur des cellules (y compris les ventilateurs électriques, nécessaires en raison de la chaleur estivale intense) et en fermant les sections des prisonniers du FPLP pour les empêcher d’aller à la promenade ou dans les salles.

Toujours le mardi 8 août, l’administration pénitentiaire a soudainement transféré tous les prisonniers détenus dans la section 4 de la prison de Ramon à la prison de Nafha, plusieurs heures après avoir également soudainement transféré les prisonniers de la prison d’Ashkelon à la prison de Nafha. Dans de nombreux cas, les prisonniers ont été empêchés d’apporter leurs vêtements et leurs effets personnels, et le recours à des transferts fréquents et massifs vise à déstabiliser la vie des prisonniers et à leur ôter la possibilité de s’organiser et de faire face à l’occupation. Il s’agit d’une stratégie de longue date de l’occupation, actuellement pratiquée par le célèbre ministre fasciste d’extrême droite de la sécurité publique, Itamar Ben Gvir, qui supervise l’administration des prisons.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun exhorte tous les partisans de la Palestine à agir pour soutenir les grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ces fils des masses populaires palestiniennes affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, derrière les barreaux, avec leur corps et leur vie pour mettre fin au système de détention administrative. Avec plus de 1100 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement — plus de 20% de tous les prisonniers palestiniens — la lutte pour mettre fin à la détention administrative est plus urgente que jamais. Participez ou organisez des actions pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !