En Ile de France : mobilisation en solidarité avec Gaza et les prisonnier•es palestinien•nes !


“Notre sacrifice en prison a un sens lorsqu’il peut produire des fruits pour les opprimé•es et la libération de nos peuples. Notre lutte doit avoir un impact matériel sur la vie des gens.” –
Ahmad Saadat

Collages, webinaires, rassemblement : Cette semaine, en Île de France, la mobilisation a pris différentes formes en honneur de ceux et celles qui résistent dans le ventre du colonialisme, malgré les violences inhumaines qu’iels subissent, ceux qui constituent le coeur et l’âme de la résistance : les prisonnier•es palestinien•nes

Jeudi 1er Aout : Urgence Palestine dédie son Diwan à la résistance des prisonnier•es palestinien•nes !

 

 

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Jeudi 1er aout, dans le cadre de l’appel à la journée de mobilisation internationale du 3 aout, Urgence Palestine dédiait son Diwan, espace de discussion politique et d’échange en ligne, à la solidarité avec les prisonnier•es palestinien•nes enfermé•es dans les prisons coloniales sionistes. Précédée par un point sur l’actualité politique, la partie sur la situation dans les prisons et camps coloniaux étaient introduite et modérée par un membre de Samidoun Paris Banlieue.

Une discussion très riche et intéressante, animée par Ramy Shaath, Salah Hamouri et un invité de Cisjordanie, ancien prisonnier et récemment libéré des prisons sionistes. Salah Hamouri nous a détaillé avec précision la manière dont les prisonnier•es palestinien•nes avait transformé la prison en école de la révolution, pour former les jeunes génération à être des résistant•es complets qui porteront à leur tour le futur de la lutte de libération nationale.

“Le défi du mouvement des prisonniers c’est de faire en sorte que les jeunes prisonniers, qui arrivent en prison parce qu’ils ont agi sous le coup d’une émotion, sortent avec une vision politique construite, et pas juste un ressentiment. C’est trouver comment changer leurs émotions en idées politiques et solidifier leur engagement dans la résistance.”
Salah Hamouri

A été détaillé également comment, à force de discipline, de lutte et de combat, les prisonnier•es avaient profondément impacté la résistance palestinienne de l’extérieur depuis l’intérieur des prisons sionistes. Un hommage a été rendu à tous les prisonniers assassinés dans les prisons coloniales depuis le 7 octobre, 58 à l’heure où nous écrivons ces lignes, et l’héritage de Walid Daqqah, révolutionnaire emblématique de la résistance palestinienne, doyen des prisonnier•es, était palpable. Lui qui par son travail d’écrivain de la littérature carcérale a réussi à théoriser de nombreuses problématiques et réalités de l’enfermement colonial, notamment à travers son étude “La Refonte de la Conscience”.

“La prison c’est un combat contre le temps. La question essentielle qui se pose dans ce combat c’est la suivante : est ce que c’est le temps qui va dompter l’homme,
ou l’homme qui va dompter le temps ?”
– 
Salah Hamouri

La situation actuelle dans les prisons et camps de détentions sionistes a été présentée avec beaucoup de détails par notre invité de Cisjordanie, qui a témoigné de l’horreur que vivent les prisonnier•es palestinien•nes actuellement. La torture subie quotidiennement, les humiliations, la politique de famine, l’isolement quasi complet, la négligence médicale jusqu’au martyr, les viols et agressions sexuelles, etc. Ce portrait glaçant est en réalité l’essence même du projet colonial sioniste qui ne peut exister et se concrétiser, comme n’importe quel projet colonial, que sur le massacre, le nettoyage ethnique, la déshumanisation et la tentative d’anéantissement de la société colonisée. La seule voie possible pour mettre un terme à cette sauvagerie, telle que nous la voyons aujourd’hui se dérouler dans l’impunité la plus totale à Gaza, est la résistance des colonisés.

De nombreuses problématiques propres à l’enfermement colonial ont été évoquées par les deux invités (le traitement des palestinien•nes de 48, la politique de rétention des corps des martyrs, la détention administrative, la stratégie de résistance du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes, la grève de la faim, nos moyens d’action depuis les centres impérialistes, etc) et la discussion aurait pu continuer pendant plusieurs heures encore tant les échanges étaient riches. À nous de créer les espaces de discussions pour visibiliser cette question essentielle, qui est une priorité pour la résistance palestinienne.

Samedi 3 Aout : Rassemblement de Solidarité avec les prisonnier•es palestinien•nes !


Ce samedi dans la capitale, à l’appel d’Europalestine rejoint par Urgence Palestine avait lieu un rassemblement organisé dans le cadre de la journée internationale de mobilisation en solidarité avec Gaza et les prisonnier•es palestinien•nes. Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées à Nation, avec de nombreuses pancartes où figuraient les visages des prisonnier•es palestinien•nes, dont plusieurs leaders de la Résistance comme Ahmad Saadat , Abdallah Barghouti, Marwan Barghouti, Ahed Abu Ghoulmeh, mais également des leaders des branches des prisons des partis de la Résitance Palestinienne. Ainsi étaient visibles les visages de Wael Jaghoub, Ammar Al Mardi, Salameh Al Qatawi, Wajdi Joudeh, Ibrahim Hamed, Kamil Abu Hanish ou Munther Khalaf Mufleh des fedayins comme Mahmoud Musa Issa, les six évadés de Gilboa en 2021, Hikmat Abdel Jalil, Nader Sadqa Assamari ou encore Bilal Kayed (ré-arreté il y a quelques semaines).

On pouvait apercevoir également les visages des doyens des prisonnier•es comme : Nael Barghouti , Muhammad Al Tus, Ibrahim Abu Mokh, Ibrahim Bayadseh, Samir Abu Nima, Ahmad Abu Jaber , Mahmoud Abu Kharabish, Mohammed Adel Daoud, Juma’a Adam, Raed al-Sa’adi, Ibrahim et Mohammed Ighbariya.

La solidarité avec les prisonnières palestiniennes était également visible avec des pancartes pour la libération de Hadeel Shatara, des trois prisonnières non libérées en novembre lors de l’accord d’échange arraché par la Résistance palestinienne et la population de Gaza : Shatela Abu Ayad, Nawal Fatiha, Aya Khatib, de la militante universitaire Khalida Jarrar, de la militante étudiante Layan Kayed, des deux prisonnières libérées ré-arretées Hanan Barghouti et Walaa Tanja, de Layan Nasir, de l’avocate Diala Ayesh, les journalistes Bushra Al Taweel, Ikhlas Sawalha, Rasha Harzallah Asmaa Harish, Yasmine Abu Sorour et tous•tes les étudiantes palestiniennes emprisonné•es

Les visages des Holy Land Five, Mufid Abdulqader, Ghassan Elashi, Shukri Abu Baker, et des 3 prisonniers des territoires colonisés de 1948, Mohammed Othma, Mustafa Masri et Jawad Sitaili à avoir été condamnés il y a quelques jours pour leur participation à l’intifada de l’unité en 2021, était également sur les pancartes brandies par les manifestant•es.

Durant le rassemblement, de nombreuses organisations et personnalités ont pris la parole parmi lesquelles Olivia Zémor d’Europalestine, Salah Hamouri et Ramy Shaath ou encore Perspectives Musulmanes. De son côté, un membre de Samidoun Paris Banlieue est intervenu pour souligner l’importance de soutenir les prisonnier•es palestinien•nes comme leaders de la résistance de tout un peuple qui fait face à plus de 76 ans de colonisation de peuplement sioniste. En particulier, il a appelé à redoubler d’efforts pour arracher des prisons françaises le communiste libanais Georges Abdallah qui est un éminent représentant du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes et reconnu comme tel par ses milliers de frères et soeurs palestinien•nes embastillé•es dans les geôles sionistes.

En Ile de France et à Lyon : Les murs aux couleurs de la Palestine !

Cette semaine, plusieurs sections locales d’Urgence Palestine ont répondu à l’appel du peuple palestinien et ont exprimé leur solidarité et soutien au peuple de Gaza et à tous•tes les prisonnier•es palestinien•nes.

Premier collage de la semaine, par Samidoun Paris Banlieue à Menilmontant ! Dans un 20ème arrondissement à l’ambiance répressive avec les JO en cours dans la capitale, c’est la solidarité avec les prisonnier•es palestinien•nes et pour exiger la libération de Georges Abdallah qui a fleuri sur les murs.

 

C’est Urgence Palestine 18ème qui a suivi le lendemain, avec un beau collage pour refaire la déco du quartier. Dans les quartiers nord de la capitale UP18 a rappelé les conditions inhumaines dans lesquelles sont retenu•es les près de 10 000 prisonnier•es palestinien•nes dans les prisons coloniales et les milliers de prisonnier•es originaires de Gaza emprisonné•es dans des camps de détention militaires

 

Toujours à Paris, et retour dans l’Est cette fois ci où Urgence Palestine 20ème et Samidoun Paris Banlieue ont repris le flambeau ! Un collage pour rappeler, la veille de l’épreuve de cyclisme sur route des JO auxquels participent en toute impunité des représentant•es de l’État colonial et génocidaire, que le 20ème est et restera anticolonialiste et antisioniste !

C’est dans le sud de l’Île de France, qu’Urgence Palestine 91 et Samidoun Paris Banlieue ont massivement recouvert plusieurs zones et villes du département (Corbeil-essonnes, Ris-Orangis et Grigny) d’affiches appelant à la libération des prisonnier•es palestinien•nes et du combattant de la résistance palestinienne et communiste arabe, Georges Abdallah, enfermé en France depuis 1984 !

Exiger la libération de Georges Abdallah, c’est se tenir aux côtés de la résistance Palestinienne, c’est exiger la libération de tous•tes les prisonnier•es palestinien•nes et soutenir la libération de la Mer au Jourdain !

Pour finir, nous quittons l’Île de France pour rejoindre Urgence Palestine Lyon, qui a recouvert les rues de la ville en rappelant qui sont les près de 10 000 prisonnier•es palestinien•nes enfermé•es par les forces d’occupation !

 

Samidoun Paris Banlieue salue chaleureusement toutes les organisations et personnes ayant répondu à l’appel des organisations palestinienne et qui ont organisé et participé aux mobilisations en solidarité avec Gaza et les prisonnier•es palestinien•nes !

Pour illustrer la nécessité de soutenir les prisonnier•es palestinien•nes dans leur résistance quotidienne, aujourd’hui plus que jamais alors qu’iels subissent des violences inhumaines et difficilement imaginables pour leurs familles, amis, camarades et soutiens en liberté, nous voudrions clôturer cet article sur deux citations d’Ahmad Saadat, secrétaire général du FPLP, emprisonné depuis 2006 dans les prisons coloniales et condamné à 30 ans de prison, tirées de sa préface à l’autobiographie de Huey P Newton parue en 2017 :

“En dépit de tous leurs efforts, le prisonnier politique n’est pas faible et n’est pas brisé. La responsabilité d’un·e prisonnier·e politique est de maintenir la flamme. Ce n’est pas un rôle que nous avons recherché ou pour lequel nous avons travaillé. Mais maintenant que nous sommes dans cette position nous devons la tenir pour être un exemple ; être un exemple non pas pour notre peuple qui est enraciné et résolu, mais pour notre ennemi, pour lui montrer que la prison n’arrivera pas à nous vaincre, nous et notre peuple. Nous portons une cause et non pas une simple quête individuelle de liberté. Israël, la France ou les USA libéreraient Georges Abdallah, Mumia Abu-Jamal ou nous-mêmes si nous étions prêts à devenir des pions du système ou à trahir notre peuple. Mais au contraire, la prison a généré des exemples poignants d’une culture de résistance dans l’art, la littérature et les idées politiques.”

 

“Nous, prisonnier·es politiques, sommes en prison parce qu’Ils ont peur de nos actions, parce qu’Ils ont peur de nos idées, de notre capacité à mobiliser les gens dans une guerre révolutionnaire contre leur exploitation et leur colonisation. Ils ont peur de notre communication et ils ont peur du pouvoir de notre peuple. Ils ont peur qu’on construise un front international pour la libération des opprimé·es si nous réussissons à nous unir. Ils savent que nous pouvons réellement construire un autre monde et c’est cela qu’ils redoutent plus que tout. Pour eux, c’est la terreur ou la défaite mais pour nous et les nôtres, c’est l’espoir de la liberté et la promesse de la victoire“.