Le prisonnier palestinien Shadi Ma’ali est maintenu en détention administrative sans inculpation ni jugement dans les prisons de l’occupation israélienne. Aujourd’hui, Ma’ali est âgé de 46 ans et il est maintenu en isolement dans la prison du désert du Naqab pour tenter de le forcer à révéler des informations sur son fils de 19 ans, Jad Shadi Maali, qui est pris pour cible par les forces d’occupation dans le camp de réfugiés de Dheisheh.
La famille Maali a déclaré que les forces d’occupation prennent Jad pour cible depuis environ deux mois, cherchant à l’arrêter au motif que, comme son père, il est un militant et un dirigeant communautaire dans le camp de réfugiés de Dheisheh. Début juillet, les forces d’occupation ont transféré Shadi Ma’ali dans une cellule d’isolement dans le prion du désert du Naqab. Le 21 juillet, elles ont prolongé son isolement de trois mois supplémentaires dans le but d’imposer une punition collective à Jad et à la famille Ma’ali pour les forcer à abandonner Jad. La famille Ma’ali est une famille de réfugiés palestiniens du village d’al-Jorah, près de Jérusalem occupée, chassés de leurs maisons et de leurs terres par les forces d’invasion sionistes lors de la Nakba en 1948.
En fait, le grand-père de Jad et plusieurs de ses oncles ont déjà été détenus pendant plusieurs jours et l’un d’entre eux reste détenu dans une nouvelle tentative de forcer le jeune homme à se rendre aux forces d’occupation. La famille a également fait remarquer au Portail des Réfugiés Palestiniens que la prolongation de l’isolement de Shadi est une indication préalable du renouvellement de sa détention administrative.
Ma’ali a passé environ 16 ans dans les prisons de l’occupation israélienne, la plupart du temps sans accusation ni procès en détention administrative, et précédemment accusé d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. Il a été arrêté pour la dernière fois par les forces d’occupation le 6 décembre 2020 et sa détention a été renouvelée à plusieurs reprises depuis lors. Il n’avait été libéré qu’en mars 2020 après avoir été maintenu pendant deux autres années en détention administrative, renouvelée à plusieurs reprises depuis mars 2018. Père de cinq enfants, il a également été arrêté par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne à plusieurs reprises dans le cadre de leur « coordination sécuritaire » avec l’occupation israélienne et a été détenu pendant environ 2 ans dans les prisons de l’AP.
Ma’ali a été soumis à la torture à de multiples reprises par les forces d’occupation et les forces de l’AP dans le but de lui extorquer des aveux. L’isolement cellulaire est une autre forme de torture actuellement utilisée contre lui dans le but de le contraindre, lui et son fils, à des « aveux ».
Lors de sa précédente détention administrative en 2015, il s’est engagé dans une grève de la faim de 40 jours avec un groupe de ses camarades, la Bataille pour briser les chaînes, pour demander la fin de la détention administrative. Il a finalement été libéré en août 2016. Durant ses différentes périodes d’emprisonnement par les forces d’occupation, il a participé à la grève de la faim massive de 2012 à Karameh, à une grève de la faim de 2013 en solidarité avec Samer Issawi et à une grève de 2016 en solidarité avec Bilal Kayed. Kayed et Issawi étaient tous deux engagés dans des grèves de la faim de longue durée pour mettre fin à leur détention, tout comme aujourd’hui, Khalil Awawdeh et Raed Rayan poursuivent leurs grèves de la faim pour mettre fin à leur détention administrative. En 2004, les forces d’occupation ont démoli sa maison et celle de son frère Mohammed dans le camp de Dheisheh.
La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est désormais utilisée de manière routinière pour réprimer les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.
Il y a actuellement environ 682 Palestiniens emprisonnés sans charge ni procès en détention administrative, sur les 4 700 prisonniers politiques palestiniens. Ces ordres sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de « preuves secrètes », dont les détenus palestiniens et leurs avocats n’ont pas connaissance. Délivrées pour une durée maximale de six mois, elles sont renouvelables indéfiniment, et les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative sans inculpation ni procès.
Les détenus administratifs se sont engagés dans un boycott collectif des tribunaux militaires depuis le 1er janvier 2022 et prévoient actuellement d’évaluer collectivement les prochaines étapes de leur lutte.
L’isolement de Shadi Ma’ali est clairement une forme de punition collective de familles palestiniennes dans leur ensemble, ainsi qu’une tentative de contraindre un jeune Palestinien à l’emprisonnement politique. Les jeunes Palestiniens du camp de Dheisheh ont été à plusieurs reprises la cible de menaces, d’incarcérations massives, de tirs ciblés et d’exécutions extrajudiciaires. En particulier, Jad Ma’ali a vu son père être privé à plusieurs reprises de sa liberté et de ses proches par les forces d’occupation tout au long de sa vie.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra, est solidaire de Shadi Ma’ali et de tous les prisonniers palestiniens qui continuent à mener la lutte pour leur libération, résistant derrière les barreaux avec leur corps et leur vie, malgré les graves coûts personnels et collectifs qui leur sont imposés.
L’isolement de Shadi et la poursuite de Jad reflètent les tentatives israéliennes d’éliminer et d’isoler les leaders les plus efficaces, les plus populaires et les plus fiables des mouvements palestiniens par le biais de l’emprisonnement de masse. Malgré des années d’emprisonnement, l’occupation n’a pas réussi à briser leur détermination et leur engagement en faveur de la libération de la Palestine. La solidarité et l’action internationales sont essentielles pour soutenir Shadi Ma’ali et ses compagnons de détention et exiger la liberté pour tous les prisonniers palestiniens – et la libération de la Palestine et de son peuple, de la mer au Jourdain.